Niger : relancer le tourisme avec le festival de l’Aïr

0

Au Niger, au cœur du Sahara, la citadelle d’Iférouane accueille chaque année le festival de l’Aïr.

A 1200 km de Niamey la capitale, cette fête célèbre la culture nomade et touareg dans ce village niché entre montagnes et désert.

Pendant trois jours, des concerts et autres concours de beauté ont permis aux locaux de retrouver, pendant quelques heures, l’ambiance légère d’un temps ou la menace djihadiste n’était pas aux frontières du pays.

“Aujourd’hui il y a une forte demande pour le Niger avec un peu de paradoxe : si c’est vraiment sûr les touristes nous demandent pourquoi il faut avoir l’escorte militaire. Je pense que la clé pour relancer le tourisme, dont le Niger a été l’un des berceaux, c’est de pouvoir voyager comme on l’a toujours fait.” a expliquéRocco Rava, fondateur de l’agence Société de Voyages Sahariens.

Le festival de l’Aïr porte le nom du massif montagneux alentour. Il accueille quelques 5000 personnes dans l’oasis d’Iférouane.

Il y a 20 ans, la manne touristique constituait une grande part de l’économie majoritairement informelle de ces contrées désertiques. Aujourd’hui les guides touristiques sont devenus des chefs des rebellions et le Niger n’est plus une destination prisée d’Afrique de l’ouest.

“C’est comme si nous étions à la maison. Ces endroits où on est né, où on a grandi, quand on est là, ça nous rappelle d’où on vient, combien souvent la langue qu’on parle est importante.” a déclaréOumara Moctar dit Bambino, musicien.

Les rebellions passées et le djihadisme métastatique qui envahit le Sahel aujourd’hui n’empêchera pas les nigériens de s’accrocher à ses souvenirs en recréant l’atmosphère de cette époque avec un festival comme celui-ci.

Mais après l’assassinat de six Français en 2020 à quelques km de Niamey, la France, autrefois principal pourvoyeur de touristes, a décrété le Niger “zone rouge” et “fortement déconseillée”.

“Les touristes sont intéressés par les bijoux, les touristes sont des gens qui viennent visiter le désert, l’Aïr, le Ténéré, et nous en profitons pour leur vendre des choses. Ils aiment acheter parce que ce sont des souvenirs qui sont faits ici, ils sont contents de nous aider et d’acheter…”. a ditKader Hamadédé, président du collectif des artisans d’Iferouane.

En plus des soldats par endroits aussi nombreux que les festivaliers, des dizaines d’Ishumar, nom donné aux anciens rebelles ont été postés dans me désert alentour. Un paradoxe renforcé car si Niamey souhaite le retour de ses touristes, elle impose toutefois à tout occidental se rendant dans le désert une escorte armée et payante.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici