Article information
- Author, Mila Kimbuini avec Papa Atou Diaw
- Role, Journalistes, BBC Afrique
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il y a une heure
Susciter chez les Sénégalais l’envie de découvrir leur pays, tel est le crédo de Ziggy Faye, un jeune vlogueur, aventurier mais surtout entrepreneur.
C’est suite à un voyage qui l’a mené en Malaisie à Kuala Lumpur, à Singapour puis à Ghuanzhou en Chine que son désir d’explorer son pays est né. Il décide donc de lancer l’initiative ‘un week-end, une ville’.
« L’amour de la culture sénégalaise m’est venu tout naturellement parce que j’ai eu la chance de grandir entre Dakar et Toukar qui est un village où il y a plein d’évènements culturels qui s’y déroulent », explique-t-il à la BBC.
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Démissionner de mon travail pour faire découvrir mon pays
Son contenu sur les réseaux sociaux dépeint la beauté des sites et des cultures du Sénégal. Pour lui, il s’agit aussi de montrer les différentes facettes des communautés sénégalaises.
Ce désir qui grandissait en lui l’a finalement poussé à démissionner de son travail « pour prendre les routes du monde. »
« La transition s’est faite naturellement parce que logiquement si tu décides d’arrêter quelque chose il faudrait que tu fasses autre chose pour remplacer cette chose-là et quand j’ai décidé de démissionner il fallait que je montre à ma mère qu’entreprendre était possible », affirme le jeune sénégalais, le sourire aux lèvres.
Ziggy ne se limite plus à sillonner le Sénégal par plaisir. Il décide de faire de sa passion, son gagne-pain. Un choix qui paraissait fou au début est en train de structurer au point de devenir une bonne affaire.
Mettre le Sénégal en avant
Légende image,
Ziggy est l’un des dix créateurs de contenus d’Afrique et de la diaspora choisis par Instagram pour collaborer avec Meta dans le cadre de la campagne Visa To Africa.
En effet, Ziggy Faye est l’un des dix créateurs de contenus d’Afrique et de la diaspora choisi par Instagram pour collaborer dans le cadre de la campagne Visa to Africa.
Selon Meta, il s’approprie les outils d’Instagram pour montrer un nouveau visage authentique et séduisant de l’Afrique.
Selon les chiffres de la Banque mondiale, le Sénégal a enregistré un total de 1 376 000 de nombre de touristes qui ont ralliés le pays de la Téranga (qui signifie hospitalité en wolof, une langue largement parlée au Sénégal). Le Plan Sénégal Emergent (PSE) a pour ambition d’accueillir trois (03) millions de touristes par an à l’horizon 2023. »
Les autorités sénégalaises ont pris plusieurs mesures afin de doper la compétitivité du tourisme dans le pays. Elles ont ainsi procédé selon un rapport de l’Agence Nationale de Statistique et de la Démographie (ANSD) publiée en 2020, à un « allégement de la fiscal sur les services hôteliers en faisant passer la TVA de 18% à 10%. »
« A cela s’ajoutent la suppression du visa d’entrée et la réduction de 50% des taxes aéroportuaires », poursuit le document.
Cependant, la crise du covid 19 a porté un sérieux coup au secteur touristique au Sénégal. La crise sanitaire a entrainé la fermeture temporaire des aéroports bien que le Sénégal soit moins touché que les pays européens par exemple.
Un sentiment de satisfaction
Ziggy Faye se souvient encore du premier voyage payant qu’il a organisé. « Lors de ma première excursion organisée et qui était payante, j’étais animé d’un sentiment de fierté et un sentiment d’aboutissement parce que je ne pensais pas que c’était possible », se remémore-t-il.
« Quand je venais de démarrer ce projet-là, c’était un combat plutôt local, parce que je voulais créer chez les Sénégalais, l’envie de voyager dans son Sénégal comme j’ai fait moi-même », explique-t-il. Si sa cible principale était les sénégalais, sa clientèle s’est beaucoup diversifiée avec le temps.
« Aujourd’hui la clientèle est mixte en fait, très cosmopolite, avec des profils diversifiés qui nous viennent du Sénégal, de la Côte d’ivoire, de la France, des États-Unis, d’un peu partout », déclare-t-il.
Cependant, sa success story n’est n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Il a dû faire face à certains obstacles liés à la vie d’entrepreneur.
« Les gens ne respectent pas leurs engagements parce qu’au Sénégal on n’est pas très contractuel », déplore-t-il.
Entre « les partenaires de transport qui te louent des bus, ou des partenaires hôteliers qui à la dernière minute te disent on ne peut plus te donner 40 chambres, on peut juste te donner 30 parce qu’on a plus de place », Ziggy Faye ne baisse pas les bras.
Ces quelques impairs n’ont pas entamé sa détermination. Au contraire, il en tire des leçons, apprend à s’adapter.