Voyager sans bouger : Stravvel fait du tourisme en direct pour vous

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En cette dernière semaine de février, les résidents de plusieurs Ehpad de France sont partis en voyage mais… sans bouger de leur lieu de résidence. Au menu de la semaine : la Côte d’Azur avec des escales à Saint-Paul- de-Vence, Nice et son carnaval et un détour par Marineland, le tout découpé en trois diffusions en direct d’une heure environ. Ce voyage sans bouger est l’œuvre de l’entrepreneur Pascal Guedj, installé au Soler à côté de Perpignan.

« Si l’on agrège les personnes âgées, les personnes handicapées, ceux qui n’ont pas les moyens, environ 40 % de la population française est aujourd’hui exclue du tourisme, c’est à cette population que s’adresse mon projet », explique-t-il. Dans la pratique, l’entreprise envoie un « stravveler » dans les lieux choisis, une personne dont les déambulations et surtout les rencontres et discussion sont retransmises en direct par vidéo. Depuis leurs établissements, les résidents rassemblés devant un écran peuvent suivre la promenade.

Quelle différence alors avec un programme télévisé ? Animatrice coordinatrice de la résidence Domitys La Frégate des Sables d’Olonnes, Laure Bouyer l’explique : « C’est l’interactivité ! Les résidents peuvent poser des questions, et obtenir des réponses, aux gens que Pascal rencontre au cours du voyage. Nous nous servons aussi de la mallette qu’il nous envoie en amont et qui contient des échantillons de ce que nous allons voir, cela rend l’expérience plus palpable. Lors d’un précédent voyage, il y avait du vent, ce n’était pas facile, mais ce sont les aléas du direct, c’est très vivant ! »

« Depuis sa résidence, on peut poser des questions aux gens que Pascal rencontre sur place »

Laure Bouyer, animatrice à la résidence Domitys La Frégate des Sables d’Olonnes (Vendée)

S’il a pour l’instant abordé le monde des Ehpad et des résidences, le chef d’entreprise compte bien aussi dans le futur toucher d’autres types de publics empêchés de voyager mais qui vivent toujours chez eux en autonomie. « Ces voyages sont des moyens de surmonter l’inégalité face à la consommation touristique et puis cela crée des émotions, du lien social. En travaillant avec ce que nous appelons des collectifs vulnérables, nous leur offrons une opportunité de se reconnecter au monde » explique Pascal Guedj, qui a passé sa carrière à « inventer » des destinations touristiques pour des États ou des régions.

« C’est très intéressant, cela nous permet d’attirer des personnes qui ne viennent pas forcément aux autres activités. C’est un moyen pour certains de revoir des lieux qu’ils connaissent, pour d’autres, de continuer à découvrir » ajoute Laure Boyer. Imaginé en 2017, le concept est devenu entreprise en 2020 et quatre voyages ont déjà été suivis par plus de 500 personnes dans une vingtaine d’établissements. Après la Côte d’Azur, Pascal Guedj emmènera ceux qui le suivent de Collioure à Lourdes en avril prochain, à la découverte des châteaux de la Loire en juin, puis en Bretagne en septembre et en Normandie en octobre.

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