Vers un tourisme plus « accessible » – Tourisme – Voyages

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Les handicapés peuvent profiter de la mer à Alexandrie.

Etre handicapé n’empêche pas de profiter de la mer, de visiter des sites archéologiques ou de pratiquer des activités touristiques. En fait, l’Egypte a accordé ces dernières années une importance toute particulière aux personnes ayant des besoins spéciaux, qu’il s’agisse de non-voyants ou de personnes à mobilité réduite, en mettant en place les infrastructures nécessaires pour leur rendre le tourisme plus accessible. Dans ce contexte, la plage de Mandara à Alexandrie vient d’inaugurer un espace pour les personnes malvoyantes. Elle devient ainsi la première plage conçue pour les malvoyants en Egypte. Ces derniers peuvent se déplacer et faire de la natation dans une zone restreinte sous la surveillance étroite d’une équipe de sauveteurs.

En fait, ce n’est pas la première fois que l’Egypte consacre une plage aux handicapés, puisque le gouverneur d’Alexandrie, Mohamad Al-Sherif, a ouvert l’été dernier une plage qui accueille les personnes à mobilité réduite, leur permettant de se rendre sur la mer en fauteuil roulant. « Les deux plages sont gratuites et peuvent accueillir entre 100 et 150 personnes accompagnées de leurs familles », explique Gamal Rashad, chef de l’administration centrale du tourisme et des stations balnéaires au gouvernorat d’Alexandrie

Un tourisme en vogue dans le monde

L’Egypte accorde une grande importance au tourisme des handicapés, surtout que, selon les estimations, il y a plus d’un milliard de personnes souffrant de handicap au monde, soit 15% de la population mondiale totale. D’après l’Organisation mondiale du tourisme, ce segment représente 10% du mouvement touristique mondial, un marché de grand potentiel pour le tourisme et les voyages, surtout si l’on prend en considération le fait que ces personnes ne voyagent pas seules la plupart du temps, mais accompagnées d’un assistant au moins.

Cette catégorie de touristes a souffert pendant longtemps de difficultés de voyager, en raison du manque de services, d’installations et de transports qui facilitent leur déplacement et leur confort. C’est seulement en 2006 que l’attention du monde s’est tournée vers eux en adoptant un nouveau type de tourisme qui convient aux handicapés, appelé le « tourisme accessible », plus précisément lorsque l’Assemblée générale des Nations-Unies a adopté une convention sur les droits des personnes handicapées et a créé la première organisation pour le tourisme des handicapés, qui vise à leur offrir les produits et les services touristiques convenables.


Plage équipée de rampes et de bouées pour non voyants.

L’Egypte a, de son côté, commencé à s’intéresser à ce genre de tourisme en installant les infrastructures nécessaires. Le ministère du Tourisme et des Antiquités a pavé les sites historiques et les a munis de trottoirs et de pentes pour faciliter le confort de ce genre de touristes. Le temple du Karnak à Louqsor était le premier site archéologique en Egypte aménagé de manière à recevoir les visiteurs ayant des besoins spéciaux. En plus, la plupart des musées et des sites historiques présentent des informations historiques en braille ou sur des appareils électroniques audio.

Des infrastructures inadaptées

« Il est vrai que l’Egypte a commencé à prendre en considération ce genre de tourisme, mais il reste encore beaucoup à faire. Pour attirer cette catégorie de touristes, il faut commencer par préparer les infrastructures, en mettant en place des hôtels adaptés à ce type de touristes, notamment en ce qui a trait aux chambres et aux plages, et en fournissant des moyens de transport spéciaux adaptés aux besoins des touristes ciblés », explique Elhami Al-Zayat, ancien président de l’Union des Chambres de tourisme. En réalité, il n’existe qu’un nombre limité de chambres dans certains hôtels 5 étoiles qui sont équipées pour accueillir les touristes handicapés. Al-Zayat ajoute que l’Etat peut s’inspirer de l’expérience réussie d’autres pays dans ce domaine comme le Japon, qui a obligé les investisseurs à consacrer 1% de chaque hôtel ou établissement touristique aux handicapés en leur fournissant des équipements spéciaux.

« Il est temps de promouvoir le tourisme des handicapés en Egypte non seulement parce qu’il représente un genre important au niveau mondial, mais aussi parce que les dépenses de ces touristes dépassent de plus de 20% celles des touristes normaux », souligne Al-Zayat. Chérif Gaballah, propriétaire d’une agence de voyages spécialisée dans le tourisme des handicapés, partage la même idée. Il souligne les difficultés que son agence rencontre lors de l’organisation d’un voyage pour handicapés. « Les trottoirs des rues sont élevés, les chambres des hôtels ne sont pas bien équipées. Quant aux soins sanitaires, ils représentent pour nous le plus grand problème, il n’y a pas de toilettes pour handicapés sauf dans les aéroports », se lamente Gaballah. Il ajoute que malgré tout, il essaye d’offrir un voyage agréable aux touristes handicapés. Il importe des appareils facilitant le déplacement des personnes handicapées comme les fauteuils roulants adaptés qui leur permettent de monter à bord des bateaux pour faire de la plongée ou même d’escalader les montagnes. « L’Etat possède aujourd’hui une volonté sérieuse de développer le tourisme des handicapés. J’espère pouvoir attirer 1% seulement de ces touristes en Egypte », conclut Gaballah.

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