Tourisme : les raisons de l’inflation des billets d’avion et de bateau

0

Après deux années restrictives de mobilité maritime en provenance d’Espagne et la reprise des relations entre les deux pays voisins, les Marocains résidant à l’étranger (MRE) pourront enfin choisir leur mode de transport, à savoir l’avion ou le bateau, pour venir passer les vacances estivales dans leur pays natal ou d’origine. Lecture des conséquences.

« La hausse du coût du kérosène n’a pas (encore) eu un impact énorme sur les billets d’avion »

Cela dit, l’explosion espérée des arrivées pourrait être freiné par la hausse des prix des billets. Cette hausse est déjà constatée actuellement mais pourrait être encore plus importante à l’approche de la haute saison.

Sollicité par Médias24 pour commenter les raisons de la hausse des prix du transport aérien et maritime des passagers, le président de la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc (FNAVM) avance que l’inflation constatée s’explique surtout par la très forte demande qui s’exprime beaucoup trop tard.

« Il est vrai que les prix des billets d’avion ont récemment un peu augmenté en raison du conflit entre la Russie et l’Ukraine, qui a provoqué une hausse du coût du kérosène. Or en réalité, il n’y a pas eu, à ce jour, de véritable explosion des tarifs, qui dépendent beaucoup plus de la date d’achat du billet », explique Mohamed Semlali.

Ainsi, pour un vol aller-retour Casablanca-Paris opéré par Royal Air Maroc, valable deux ou trois semaines, on passe du simple au double avec un prix compris entre 3.000 et 6.000 dirhams en fonction du mois d’été retenu, et surtout du moment de la réservation.

« Des prix élevés à cause du timing d’achat souvent trop serré »

« En effet, le véritable problème, c’est que si vous achetez un billet la veille d’un déplacement, il faudra vous attendre à payer le prix fort. En revanche, si vous réservez plusieurs mois à l’avance, les prix resteront très corrects. »

« Malheureusement, que ce soit pour un séjour à l’hôtel ou pour voyager en avion ou en bateau, les Marocains n’ont pas encore le réflexe de prendre leur réservation deux ou trois mois à l’avance pour obtenir des tarifs réduits, alors que c’est le cas de la majorité des touristes étrangers de séjour du Maroc. »

« Après deux années de crise, il faut s’attendre à un afflux estival exceptionnel de MRE, dont le timing d’achat sera le vecteur le plus déterminant du prix des billets d’avion », déclare encore Mohamed Semlali.

Partant de là, la compagnie Royal Air Maroc, en l’absence de subvention comme l’été dernier, ne manquera pas de jouer sur la loi de l’offre et de la demande avec des prix forcément plus élevés pour ceux qui réserveront à la dernière minute.

« Hausse des frais portuaires pour combler deux ans de crise »

Interrogé sur la hausse de 10% à 50% par rapport à 2019 du prix du transport maritime de passagers et de véhicules, le président de la FNAVM avance que cette inflation serait justifiée par l’inactivité et les pertes financières durant deux étés consécutifs par les compagnies étrangères, notamment ibériques, qui détiennent un quasi-monopole sur le marché du transport maritime de passagers.

Dès que les relations entre les deux pays ont été rétablies, les transporteurs espagnols, puis marocains, qui s’attendent à un niveau de demande inédit, voire très certainement énorme pour la prochaine opération Marhaba (généralement du 15 juin au 15 septembre), en ont profité pour revoir à la hausse les frais portuaires, et donc le prix final du billet.

Par exemple, le prix d’un aller simple Algésiras-Tanger durant la dernière semaine de ce mois de mai sera de 400 dirhams par passager et de 1.700 dirhams pour son véhicule. En revanche, dès que la haute saison démarrera, le 15 juin prochain, le tarif passera respectivement à un minimum de 600 dirhams et de 2.000 dirhams, pour évoluer à la hausse jusqu’en septembre.

« Il est donc préférable de prendre son billet le plus tôt possible ; un mois, voire deux, à l’avance, afin de pouvoir limiter l’inflation du prix du billet de bateau à celle des frais portuaires », conclut Mohamed Semlali. Ce dernier juge normales les hausses de frais après deux longues années de crise, mais dit s’attendre au pire si le coût du kérosène poursuit sa tendance haussière.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici