Quel tourisme ? Près de soi et pas n’importe comment

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C’est une tendance dont on a beaucoup parlé depuis la pandémie mais qui se confirme avec la montée des prix un peu partout dans le monde. LA CROIX se penche sur un phénomène mondial. Direction le Royaume-Uni. L’an dernier, Stuart, 55 ans, avait apprécié passer une semaine dans une ferme à deux heures de Londres. Il y retourne cette été. “Le cottage est bon marché” dit-il. “Pas de risque que notre transport soit annulé au dernier moment. Les filles ont adoré et puis, avec les nouvelles hausses annoncées à l’automne de plus de 50% du gaz et de l’électricité, nous devons faire attention.”
En Italie, Teresa et Livio, trentenaires, partiront à Lido d’Ostie près de Rome, sur les plages non-payantes. “Nous n’irons pas au restaurant” dit Livio. “Je préparerais des côtelettes panées, une salade de pâte ou de riz.” “Ce qui nous sauve…” ajoute Marta enseignante à Rome, “c’est notre art de savoir retrouver le bonheur de la simplicité.”
Au Japon, Kaori 35 ans, apprécie le fait de ne pas avoir de touristes étrangers depuis deux ans. Avec son mari Yasuo, ils avaient l’habitude de partir deux fois par an, à l’étranger. Aujourd’hui, Kaori le dit :”Je n’ai jamais autant voyagé au Japon.” Plages d’Okinawa, Kyoto, Hokkaido et ses champs de melons, les Japonais découvrent leur pays. A tel point que l’Office national du tourisme nippon vient de lancer une campagne pour faire la promotion des “merveilles que les étrangers aiment au Japon.”

Voyager près de chez soi, n’est pas toujours possible

A découvrir dans MEDIAPART, ce clip, où Otto, l’Autrichien qui fait la promo de la Grèce qu’il a découvert en 2013, en plein burn-out et dont il n’est jamais reparti. La vidéo a pour but d’attirer les touristes étrangers, essentiels à l’économie grecque. Le problème, c’est que les Grecs eux, n’en profitent pas. Près de la moitié des 10 millions d’habitants assurent qu’ils vont devoir renoncer à leurs vacances d’été, faute de moyens. Ainsi Despina Perdika, ancienne championne nationale d’escrime, elle cumule trois emplois à Athènes, pour toucher 700 euros par mois. “Je dépense 50 euros tous les 4 jours pour faire le plein de ma voiture.” Le litre d’essence frôle en Grèce, les 2 euros 60. Les compagnies de ferries ont augmenté de 35% leur tarifs. Pavlos, metteur en scène à Athènes s’inquiète. Si rien n’est fait, “dans quelques années, voyager deviendra juste le privilège d’une élite.” Face aux désarroi des Grecs, le gouvernement a mis en place des chèques-vacances pour bénéficier de réductions. Mais seulement sur deux destinations et pas sans arrière pensée non plus, l’île d’Eubée, ravagée l’an dernier par les incendies et Samos, où la présence importante de réfugiés a fait baisser le tourisme.

Le tourisme près de chez soi, mais pas n’importe comment

“Les deux personnes là-haut ! Revenez !!” Philippe a beau hurler, pas le choix. Il pique un sprint pour rattraper un couple en short, sans crampons, ni piolet, qui s’approchent dangereusement du couloir de la mort, la voie d’accès au refuge du Goûter dans le massif Mont-Blanc. “Je voulais juste montrer l’arrête à ma femme” dit Christophe légèrement embarrassé.
Dans sa série d’été, LES ECHOS racontent les sites touristiques en péril. C’est le cas du Mont-Blanc, où on s’agace dans la vallée de ces touristes qui sont venus faire n’importe quoi. Comme ce Britannique qui a voulu monter son matériel de musculation au sommet ou ces Suisses qui ont grimpé avec un Jacuzzi gonflable pour se prendre en photo en maillot de bain. Le Mont-Blanc cherche son salut aujourd’hui, face à un surplus de fréquentation.

Du touriste qui fait n’importe quoi aux locaux qui ne font pas mieux

Barra de la Cruz au Mexique, 1.500 habitants, village dédié à la pêche et à l’agriculture qui dispose d’une plage paradisiaque et d’une vague parfaite pour les surfeurs. Et le ressac est sanglant écrit LIBERATION. En 2006, Rip Curl organise une compétition de surf. Les villageois demandent que l’endroit soit anonymisé. Barra de la Cruz a un écosystème aussi merveilleux que fragile mais le secret est vite éventé et le village attire de plus en plusse de monde. Rapidement, Pepe comprend le potentiel du lieu. Il rentre des Etats-Unis et décide de développer le tourisme sur sa terre natale. Il y construit des cabanes. Le reste du village y voit une opportunité et fait pareil. Résultat, une guerre commence autour du partage des terres situés en bordures de la plage. Pepe et les siens accusent les villageois de détruire le littoral. En même temps, Pepe veut aussi protéger ses revenus.
La guerre devient violente. Noël Castillo chargé de la répartition des terrains est torturé et assassiné en 2018. Les villageois qui s’opposent à Pepe disent avoir peur pour leur vie. Pepe vit aujourd’hui, seul, barricadé chez lui. On lui a tiré dessus l’an dernier. Le maire de Barra de la Cruz proche de Pepe le reconnaît : “Nous avons un petit problème ici comme toutes les communautés.”

John Textor nouveau patron de l’OL

Il s’épanche sur deux pages dans L’EQUIPE, sur le club de foot dont il va devenir le futur patron. Lui qui possède déjà d’autres clubs de foot, le dit tout net.  L’OL, “Je devais sauter dessus. C’est l’un des clubs les mieux gérés avec l’une des meilleures académies.” Il a des choses à dire John Textor et il prend son temps pour le faire. Les journalistes de L’EQUIPE vont le voir sur deux jours. Il voudrait amener une nouvelle économie dans le paysage du foot et rattraper le PSG avec de l’argent qui viendrait des applications. Il a une passion pour Facebank, une application de reconnaissance faciale qu’il possède. Textor ne parle pas vraiment de foot. Il parle surtout business. “On ne fait pas de l’argent avec un club de foot classique” dit-il. “On en fait avec un concept de divertissement. Les Américains ont cette réputation : avec l’argent il font tout. Mais il faut être un investisseur intelligent. L’oncle fou ne doit pas diriger l’entreprise, mais c’est lui qui amène parfois les bonnes idées.” Wait and see…

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