morceaux choisis du guide Tao, pour un tourisme durable au plat pays

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Redevenu tendance, notre plat pays sera la destination n°2 des Belges cet été. Un goût pour la proximité qui se double d’une vigilance green accrue. Ça tombe bien: Tao sort le premier guide durable consacré à la Belgique, et son auteur nous confie ses éco-lieux préférés.

«L’aventure commence en bas de chez soi», Cédric Maillaert en a fait la devise de son entreprise, Hike Up, qui promeut le tourisme responsable. Cette aventure-là a démarré avec un coup d’éclat: l’auto-édition de L’Echappée transwallone, un guide pour cyclistes en quête d’évasion belge. Fortement plébiscité par les adeptes de slow voyage, l’ouvrage est désormais édité chez Racine où, avec son associé François Struzik, Cédric vient de signer une nouvelle échappée à vélo «le long des canaux et des rivières» – on vous en parlait il y a tout juste deux semaines dans nos pages.

Quand il a rencontré Nicolas Breton, créateur de la collection de guides de voyage éthique et durable Tao, Cédric a senti une connexion de valeurs. «Si on reprend la théorie, le tourisme durable, c’est vraiment l’équilibre entre trois piliers: l’économique, le social et l’environnemental. On a parfois tendance à se concentrer sur l’environnemental, mais tout est essentiel. Et on pourrait ajouter un quatrième pilier qui est le fait d’être respectueux des populations hôtes, pour éviter des situations de ras-le-bol comme à Barcelone.» Des critères passés au crible lors de la rédaction des guides Tao, qui prônent leurs belles valeurs depuis 2008 mais ne disposaient pas encore d’édition belge.

Cédric Maillaert © National

Notre interlocuteur bruxellois a passé la plupart de ses vacances d’enfance à bourlinguer à travers le pays: «On ne va pas dire que c’est une destination totalement durable, il y a encore beaucoup de progrès à faire, notamment au niveau de la mobilité, mais j’ai été surpris positivement. Pour certaines catégories, j’ai eu beaucoup de mal à faire des choix d’adresses, il y a beaucoup d’acteurs qui œuvrent dans la bonne direction. Ce qui m’a aussi étonné, c’est qu’ils ne le font pas souvent savoir, soit parce qu’ils ont peur de déranger avec tout ça, soit parce qu’ils ne savent pas comment s’y prendre.» Son espoir avec la publication du guide et la valorisation de ces multiples démarches positives? Un effet boule de neige tant chez les opérateurs touristiques que chez les voyageurs…

Guide Tao Belgique, disponible en version papier (12,50 euros), numérique (7,90 euros) ou via l’application Guides Tao. guidestao.com

Morceaux choisis

On a dû batailler pour les obtenir, ces «bonnes adresses» de Cédric Maillaert. Non pas que le gaillard ne soit pas partageur, mais on a senti que c’était un crève-cœur de hiérarchiser les lieux mentionnés dans le guide. Voici donc quelques coups de cœur… «parmi tant d’autres», insiste-t-il.

—  Pour comprendre ce que «slow tourism» veut dire

« Les Sorbiers est l’une des adresses les plus durables du guide. Dans ce château réaménagé en éco-hôtel, il n’y a pas de téléphone, pas de télé. On est au bord de la Meuse, on profite de l’authenticité du cadre, on peut arriver à vélo en prenant l’EuroVelo 19 le long du fleuve, ou en combinant train et vélo, il y a un garage pour mettre à l’abri les deux-roues. On peut aussi manger sur place ou trouver de très bonnes tables aux alentours. Si on veut réapprendre à prendre le temps, c’est le lieu idéal.»

— Pour découvrir un pionnier du durable

«L’hôtel Fevery, à Bruges, a été le premier hôtel belge à recevoir l’Ecolabel européen. C’est un établissement familial qui a réfléchi très tôt aux problématiques environnementales. Ils travaillent avec des produits locaux pour les petits déjeuners, ont des panneaux solaires sur le toit, sensibilisent leur clientèle… A côté de cela, niveau hôtellerie, il faut vraiment saluer tout le réseau des auberges de jeunesse en Belgique: ils font un super boulot!»

— Pour voir les vertus de l’upcycling ou du zéro déchet

«Je suis bluffé par ce que fait la Manufacture urbaine à Charleroi, qui a pour but de valoriser une alimentation de qualité. Ils se sont mis en centre-ville pour prouver qu’un développement économique y était aussi possible, ce qui veut dire limiter les trajets et le fameux dernier kilomètre. Ils ont une super façon de penser, très circulaire, en produisant à la fois de la bière et du pain. Rien ne se perd, ils valorisent même leurs drèches, les résidus du brassage, pour produire de l’énergie verte.»

  • 155, rue de Marchienne, à 6030 Marchienne-au-Pont. lam-u.com

— Pour devenir accro à la cuisine végétale

«Il y en a de plus en plus et dans tout le pays! Mais j’aime particulièrement les adresses qui cultivent leurs propres légumes. Près de chez moi, il y a l’Auberge des Maïeurs qui est fournie par la ferme coopérative qui se trouve à quelques kilomètres du resto. Les Terres d’Ici, à la Hulpe, fonctionne sur le même principe. Como en Casa, à Liège, adapte sa carte en fonction de ce que leur fournissent leurs maraîchers partenaires. Et je citerais aussi Noordoever, à Louvain, avec son buffet de plats de légumes frais.»

— Pour profiter de la météo estivale

«Côté wallon, pour la détente, je dois citer The Spin Leisure Park, aux Lacs de l’Eau d’Heure, qui propose du wakeboard et des structures gonflables. Fournisseurs écoresponsables, énergie verte, circuit court: le durable est au cœur du projet. En Flandre, il y a Boekenbergpark, pour nager dans le plus grand respect de l’environnement. C’est une véritable piscine naturelle, considérée comme une des plus grandes d’Europe (73 mètres). L’eau est purifiée par des colliers de roseaux et c’est superbe.»

  • The Spin Leisure Park: 61, rue Crossart, à 6440 Froidchappelle. thespin.be
  • Boekenbergpark: face au n°68 de la Van Baurscheitlaan, à 2100 Anvers. antwerpen.be

The Spin Leisure ParkThe Spin Leisure Park © PASCAL PIERSON

— Pour une nuit vraiment insolite

«Il y a beaucoup d’adresses dans la nature, mais j’ai envie de conseiller un logement urbain: l’ EcohostelAndromeda à Gand. La ville est très au point sur de nombreux aspects durables et, ici, c’est un super endroit pour se poser: une péniche convertie en auberge, proche du centre. Ils sont neutres en CO2, les matelas sont en latex naturel… Tout va dans le bon sens.»

Ecohostel AndromedaEcohostel Andromeda © SDP

— Pour inspirer un quotidien plus durable

« ParckFarm est une association bruxelloise de bénévoles. Près de Tour & Taxis, ils promeuvent les pratiques écologiques en milieu urbain et proposent différentes activités (ateliers, animations, formations…). Un peu plus au nord de Bruxelles, la ferme pédagogique Nos Pilifs est tenue par des travailleurs en situation de handicap et organise aussi des ateliers et événements. Deux endroits parfaits pour se promener en famille et conscientiser les mômes.»

Le ferme Nos PilifsLe ferme Nos Pilifs © SDP

— Pour savourer le sens de l’accueil

«Si on parle d’accueil au sens large, il faut forcément citer la Grange d’Ychippe, un gîte paisible de la région de Ciney. Il est tenu par Valérie et Thomas, qui sont remarquables sur les aspects durables, qui ont accueilli des réfugiés et ouvert leur maison à des personnes en situation de vulnérabilité. Tout le monde s’y sent le bienvenu et la vue sur l’Ardenne est impressionnante.»

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