les chiffres à retenir du rapport de l’Organisation mondiale du tourisme

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Dans son dernier rapport, l’organisation revient sur les initiatives en faveur de l’environnement mises en place par les acteurs du secteur. Si les efforts existent, il reste des progrès à faire.

Les chiffres sont là : le tourisme représente environ 8% des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Pis : en 2019, il était prévu que les émissions liées aux déplacements de loisir augmentent d’au moins 25% d’ici à 2030 dans le cas d’un scénario de statu quo. Afin d’aider le secteur à déterminer ce qu’il est urgent de revoir, l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), émanation des Nations unies, a mené la première enquête mondiale sur les efforts d’action climatique des acteurs du voyage.

Il y a quelques jours, elle en a dévoilé les résultats dans un rapport (téléchargeable ici). Pour le mener à bien, 1 139 entreprises (principalement des hébergements et des voyagistes), destinations et organisations de 131 pays ont été questionnées entre juin et août 2021. Mesure des émissions de gaz à effet de serre, compensation et atténuation de ces émissions, planification de leur action climatique… L’OMT a passé au crible leurs initiatives pour réduire leur impact sur l’environnement. Nous avons épluché pour vous ce copieux rapport.

75% des professionnels du tourisme se disent «engagés pour le climat»

Les trois quarts des professionnels du voyage assurent être engagés en faveur du climat. AdobeStock – Rico Löb

Une bonne nouvelle ouvre ce rapport : 75% des professionnels du tourisme assurent être «engagés en faveur du climat». Le moteur d’un tel engagement ? Le fait que leur activité professionnelle et leur environnement aient été « impactés » par le dérèglement climatique. L’enquête de l’OMT liste les multiples impacts du réchauffement climatique sur les destinations touristiques, quelle que soit la région du globe. Ces conséquences peuvent prendre la forme d’épisodes de sécheresse,d’incendies, d’inondations ou encore de manque de neige. Les acteurs du tourisme interrogés déplorent également la hausse des coûts de leur activité, liée à l’augmentation des prix des ressources rares comme l’eau. Ils pointent aussi la difficulté de planifier des activités en intégrant l’aléa des variations de température et de climat. Malgré tout, 47,3% des acteurs confessent ne pas avoir de plan d’action défini pour lutter contre le réchauffement climatique (contre 27,8% qui assurent le contraire).

75% des acteurs du tourisme ne mesurent pas leurs émissions de gaz à effets de serre

Plusieurs pays ont souffert d’inondations du fait du réchauffement climatique. La France aussi. Adobe Stock – Sebastien Rabany

L’Organisation mondiale du tourisme dresse un constat moins encourageant : plus des trois quarts (75,4%) des répondants ne mesurent pas leurs émissions de gaz à effet de serre. Une grande partie d’entre eux (38,7%) expliquent qu’ils ne savent pas comment réaliser un tel chiffrage. A contrario, 20,7% des professionnels du tourisme ont à cœur de mesurer leurs émissions. Parmi eux, on trouve aussi bien des entreprises du tourisme (26,8% d’entre elles le font) que des destinations (elles sont 10% à le faire). À titre informatif, par « bilan des gaz à effet de serre », on entend l’évaluation du volume total de gaz à effet de serre émis dans l’atmosphère sur une année par les activités d’une entité (entreprise ou destination).

68% des interrogés ne compensent pas leurs émissions de gaz à effet de serre

Seuls 10% des acteurs du tourisme disent compenser leurs émissions de gaz à effet de serre. AdobeStock – Dynamoland

Autre écueil souligné par l’Organisation mondiale du tourisme : l’absence pour beaucoup de compensation de leurs émissions de gaz à effet de serre. Ce terme recouvre l’ensemble des mesures permettant de contrebalancer les émissions produites par une entité. Pour ce faire, l’entité passe la plupart du temps par une entreprise qui fait l’intermédiaire avec les représentants du projet compensant les émissions. Ce projet, peut aussi bien relever du reboisement que de l’amélioration de la gestion de déchets par exemple. Et, comme sur celle de la mesure des émissions de gaz à effet de serre, les professionnels du tourisme ont encore une marge de progression sur cette question. En effet, 68,7% des interrogés ne compensent pas. 10,7% des répondants le font, sous la forme de projets de reforestation, de restauration du corail ou encore de protection de la mangrove par exemple.

Le message de l’OMT en bref : sur bien des points, les professionnels du tourisme doivent encore s’améliorer et prendre une part plus active dans la lutte contre le réchauffement climatique. Au cours de l’enquête, la plupart des acteurs du tourisme ont de leur côté déclaré avoir besoin de plus de soutien pour pouvoir prendre des mesures efficaces et cohérentes. L’OMT abonde en soulignant la nécessité d’un développement conjoint des outils et de la formation pour soutenir les professionnels du tourisme dans cet effort.

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