Le tourisme de mémoire peine à retrouver la fréquentation d’avant-Covid dans la Somme

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Avec les commémorations du centenaire de la première guerre mondiale, la fréquentation n’avait jamais été aussi importante sur les sites mémoriaux. Depuis la pandémie, les touristes, notamment les Anglais, peinent à revenir.

Depuis quatre ans dans la Somme, les sites mémoriels de la première guerre mondiale n’ont toujours pas retrouvé leur fréquentation d’avant la crise sanitaire.

Au musée Somme 1916 d’Albert, elle reste bien inférieure aux chiffres de 2019, avec moitié moins de visiteurs étrangers, comme le constate l’hôtesse d’accueil, Marcelline Moore : “Cette année n’a rien à voir avec les années précédentes. Avant le Covid, on avait énormément de Britanniques, surtout avec le centenaire de 14-18 où ils se sont déplacés en masse. Là, on les voit beaucoup moins. On voit un peu d’Allemands, beaucoup de Belges et de Français”.

À l’est du département, l’Historial de la Grande Guerre à Péronne, fait le même constat. Le musée enregistre une baisse de fréquentation de 50 à 60% par rapport à 2019. “On a perdu beaucoup de groupes, remarque Nathalie Klein, responsable de l’équipe de médiation, notamment les groupes d’anciens combattants, qui pour l’instant ne se reconstituent pas et ne font pas de visites. Et forcément les Britanniques qui cumulent l’histoire du Brexit, font qu’ils sont moins nombreux sur les champs de bataille, sur les sites de mémoire et forcément à l’Historial”.

Entretenu par la Commonwealth War Graves Commission, le mémorial franco-britannique de Thiepval recense les noms de 72 000 soldats disparus dans les combats.

© Antoine Roynier / FTV

Le mémorial franco-britannique de Thiepval est l’un des plus imposants monuments commémoratifs. Il accueille habituellement des centaines de milliers de visiteurs, dont une large majorité de Britanniques. Mais là aussi, le site est marqué par leur absence.

“Ça a eu un sérieux impact sur les gens, reconnaît Terry Whenham qui travaille pour un tour operateur anglais, sur la confiance des gens, qui voulaient voyager n’importe où et pas seulement en France sur les champs de bataille. Surtout les personnes âgées, parce qu’elles sont plus inquiètes vis-à-vis du Covid”.

Ce manque de touristes anglais et australiens est légèrement compensé par une augmentation des visiteurs français. Des touristes locaux ou vivant à proximité, comme Catherine, qui, originaire d’Amiens, n’est encore jamais venue à Péronne : “Ce n’est pas loin de chez moi, mais je n’ai jamais eu l’occasion en fait. Ce n’est pas une partie du département que je fréquentais habituellement”.

Et parmi ces visiteurs locaux, il y a toujours des passionnés d’histoire, comme Olivier, qui vient du Val de Marne. “On se dit ouais, dans le nord, il ne fait pas beau, mais on se rend compte qu’il y a tellement de culture et d’histoire en France”. 

L'Historial de la Grande Guerre présente une collection de 70 000 objets, œuvres d'art et documents originaux, allemands, français et britanniques.

L’Historial de la Grande Guerre présente une collection de 70 000 objets, œuvres d’art et documents originaux, allemands, français et britanniques.

© Antoine Roynier / FTV

Paul, lui, vient tout juste de s’installer dans la métropole lilloise. Pour lui, venir à l’Historial prend encore plus de sens aujourd’hui : “Je trouve que c’est important de connaître l’histoire de la France pour comprendre les différents fonctionnements géopolitiques, comprendre un peu ce qui se passe en ce moment”. 

Si les visiteurs étrangers manquent encore à l’appel, on peut espérer que les Anglais reviennent progressivement, maintenant qu’ils ont pu recevoir leur quatrième dose de vaccin.

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