Zurich (awp) – L’année 2022 est jusqu’à présent synonyme de reprise pour le tourisme suisse: l’envie de voyager est de retour après deux ans de pandémie, les agences de voyage voient affluer les clients et les compagnies aériennes, tout comme les aéroports, manquent de personnel pour satisfaire la demande. Toutefois, cela risque de ne pas durer et la branche devrait être confrontée à de nouvelles difficultés l’année prochaine, évoque dans une interview publié lundi Sonja Laborde, présidente de l’association des professionnels du voyage (TPA).
Les deux ans de pandémie ont laissé des traces dans le secteur du tourisme, explique dans les colonnes du quotidien Le Temps Mme Laborde. Elle estime à un millier le nombre d’agence de voyage en activité en Suisse, contre 1300 avant la crise. “Cette réduction vient du fait que les grands groupes ont fermé beaucoup d’agences. Quant aux indépendants, qui font partie d’un fonds de garantie, nous sommes entre 400 et 500 dans le pays”, précise-t-elle.
Si peu de faillites d’agence de voyage ont été à déplorer, la situation au niveau de l’emploi a été plus complexe, la branche essuyant de nombreux départs d’employés. “Le déficit de personnel se fait sentir maintenant”, relève la responsable.
Le manque de collaborateurs est d’autant plus flagrant dans un contexte de forte reprise des activités, avec un important besoin de rattrapage des clients. Mais les agences de voyage doivent toutefois composer avec un secteur aérien dépassé par l’ampleur de la reprise. “Manque de personnel, manque d’aiguilleurs du ciel, pénurie aussi de main-d’oeuvre aux douanes: nous sommes vraiment surpris de cette situation”, regrette Mme Laborde.
Actuellement, on atteint 60% à 70% du niveau des réservations de 2019, mais il faudra encore attendre un peu pour savoir si l’année sera rentable, alors que de nombreuses incertitudes sur les suites de la pandémie et de la guerre en Ukraine pèsent. L’inflation risque également de grever les budgets accordés au voyage, avec un effet plus marqué attendu l’année prochaine. “Cette année devrait donc être bonne, mais pas la prochaine. Cela explique peut-être que les compagnies aériennes ne réengagent pas plus de personnel”, conclut Mme Laborde.
ol/rq