La perspective d’un Songkran sec noie les espoirs du tourisme de Chiang Mai

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L’annulation des grandes batailles d’eau lors des festivités de Songkran porte un coup supplémentaire au tourisme de Chiang Mai qui attend encore moins de visiteurs qu’en 2021, année déjà noire

Parmi les sites phares de Thaïlande pour les batailles d’eau géantes durant les festivités du Nouvel An bouddhique, la ville de Chiang Mai se prépare une fois encore à un Songkran sec. 

Le comité chargé de la gestion de la situation du Covid-19 en Thaïlande (CCSA) a en effet décidé d’interdire les batailles d’eau dans les rues de Thaïlande ainsi que la vente et la consommation d’alcool dans les lieux qui seront autorisés à organiser des événements célébrant le nouvel an bouddhique. 

“Il y a encore un sentiment de crainte parmi les habitants de Chiang Mai vis-à-vis des risques de propagation du virus si les batailles d’eau devaient être organisées”, commente La-iad Bungsrithong, présidente de l’association des hôtels pour la région du nord de la Thaïlande (Northern Thai Hotel Association). 

“À ce jour, la municipalité et les autorités provinciales encouragent à promouvoir Songkran sous son aspect traditionnel en rendant visite à la famille, en allant au temple et en faisant le rituel “Rod nam dam hua” qui consiste à verser un peu d’eau sur les mains des aînés”, ajoute-t-elle. 

“Les autorités thaïlandaises n’envoient pas un bon signal”

Avec l’annulation des batailles d’eau pour la troisième année consécutive, les acteurs du tourisme à Chiang Mai désespèrent de pouvoir attirer les touristes étrangers et thaïlandais en cette période de l’année.

Les hôteliers doutent de pouvoir atteindre 30% de taux d’occupation sur seulement 60% d’hôtels ouverts.

Pour le président du Conseil du tourisme de Chiang Mai, Punlop Saejew, les autorités n’envoient pas un bon signal. “Le gouvernement parle de faire passer le Covid-19 sous le statut de maladie endémique en juillet tout en interdisant une fois de plus les batailles d’eau qui font la renommée de la Thaïlande au niveau international”, souligne-t-il. 
“Le sentiment de confiance pour les prochains mois dans l’industrie du tourisme n’est vraiment pas bon”, déplore ce directeur d’une agence touristique, Siam Inter, qui est également vice-président de la Chambre de Commerce de Chiang Mai.

Se libérer du bon vouloir de Bangkok

Résigné, Punlop Saejew explique que le Conseil du tourisme de Chiang Mai se concentre sur la promotion d’autres activités à faire à Chiang Mai, des activités beaucoup moins dépendantes du bon vouloir des autorités thaïlandaises. “Les randonnées, l’escalade, la découverte de l’artisanat local sont autant de choses qui méritent d’être promues et plus adaptées à la demande des touristes étrangers”, précise-t-il. 

Cette vision ne risque pour autant pas d’attirer les visiteurs internationaux dans l’immédiat. Le nombre de vols internationaux directs vers Chiang Mai reste limité à trois vols hebdomadaires depuis Singapour.

Contexte actuel peu favorable

De plus, pour La-iad Bungsrithong la situation, que ce soit au niveau national ou international, reste trop instable pour envisager les prochains mois avec sérénité.

“Il y a toujours des restrictions de voyages entre certains pays et ces règles sont parfois très changeantes, ce qui n’encourage pas à voyager loin. La crise en Ukraine va également avoir un impact : outre que les touristes russes ne peuvent venir, il y a une inflation des prix, en particulier sur l’essence, et cela risque de fortement freiner le tourisme domestique cette année. Il nous reste à espérer que le quatrième trimestre soit meilleur”, conclut celle qui est également la directrice du RatiLanna Riverside Spa Resort à Chiang Mai.

Le seul point positif est que l’ensemble de la province de Chiang Mai passe en “zone bleue” dès le 1er avril. Dès lors, les voyageurs peuvent se déplacer où bon leur semble dans la province et les restaurants peuvent servir de l’alcool jusqu’à 23h.
 

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