Par Laurent REBOURS
Publié le 12 Avr 22 à 6:32
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Directeur général de Terres de Chartres, Philippe Rossa se réjouit de voir tous les indicateurs au vert pour ce lancement de saison. (©Laurent Rebours)
Voilà deux années que les activités, les événementiels, le tourisme vivaient au diapason de la crise sanitaire du Covid-19 entre deux confinements et restrictions.
Deux années durant lesquelles de nouvelles habitudes ont été prises par les touristes et qu’une clientèle nouvelle s’est faite jour, plus française à défaut de visiteurs étrangers. Pour le lancement de cette saison 2022 tous les signaux sont au vert en tout cas relève Philippe Rossat, directeur général de Terres de Chartres.
Un vrai potentiel d’offres avec 250 communes
Philippe Rossat a tout lieu de se réjouir, cette nouvelle saison de l’office de tourisme n’augure que du très bon au regard des premiers indicateurs, des projets qui se mettent sur pied comme la reprise du camping de Chartres, un foisonnement de nouveautés pour cette saison.
Le directeur général se définit lui-même comme un mélange de Savoyard et de Rochelais. Il a débuté sa carrière dans l’édition chez Gallimard puis Glénat dans sa déclinaison gastronomie avant d’obliquer vers des magazines dédiés au tourisme et à la nature.
Une expérience qui le fait remarquer par le président du Conseil départemental départemental de Savoie qui lui propose la direction des offices de tourisme de Maurienne.
Lorsqu’il pose ses valises il y a cinq ans à Chartres, il découvre une cité au potentiel considérable à ses yeux. Un potentiel qu’il peut développer à l’envi lorsqu’en 2020 l’office de tourisme devient Société publique locale (SPL) Terres de Chartres.
Présidé par Isabelle Ménard, cette SPL se compose d’un conseil d’administration avec des élus et des professionnels du tourisme mais aussi des actionnaires publics comme Terres de Perche, le Grand Châteaudun, la Ville de Nogent-le-Rotrou, Bonneval…
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Seule une cinquantaine de structures de ce type existent en France et celle-ci fédère désormais 250 communes « mais l’idée est de pousser encore plus loin le concept, vers Rambouillet par exemple ».
Plus de tourisme institutionnel
La force de cette SPL est de rompre avec un tourisme institutionnel. Sur les quelque 2,5 millions d’euros de budget annuel, 20% sont issus des subventions alors il faut mouiller sa chemise pour faire tourner la machine.
En fait, désormais, nous nous comportons comme un véritable tour operator. Ici on vend des marques sur nos différents pôles que sont Chartres, Châteaudun, Nogent-le-Rotrou, etc. On reboucle la boucle, le coeur reste Chartres mais ensuite on envoie les touristes rayonner.
Philippe RossatDirecteur général de Terres de Chartres
Philippe Rossat aime jouer les catalyseurs lorsqu’il sent des synergies possibles avec des interlocuteurs qui ont envie de travailler ensemble. « A Nogent-le-Rotrou nous avons pris en charge la gestion du camping, les vélos électriques, la billetterie du château des Comtes du Perche » par exemple.
Un Road Book pour un séjour sur mesure
L’office de tourisme teste actuellement un Road Book virtuel, il en existe une quinzaine en France et devrait être opérationnel fin avril.
Ce que recherchent les touristes c’est l’hyper spécialisation, ils doivent se sentir uniques et pris en main. Grâce à cela on leur propose un vrai carnet de voyage numérique qu’ils peuvent totalement personnaliser en fonction de leurs envies.
Philippe Rossat
Un couple venant par exemple deux jours, avec son chien, recherche un restaurant gastronomique, veut visiter des édifices patrimoniaux remarquables et se déplacer à bicyclette… peut tout organiser à l’avance et bénéficier ensuite d’une totale liberté pour ne penser qu’à sa détente.
Une telle application est un investissement mais vite rentabilisé au regard des quelque 50000 visiteurs annuels et 200000 courriels traités ! « C’est valable sur tout le territoire, sur la seule Véloscénie par exemple nous avons déjà six cents adresses ! »
Chartres, l’Eure-et-Loir et bien plus loin encore
L’office de tourisme ne peut que constater l’augmentation du nombre de nuitées et le choix des touristes de sillonner la région après avoir découvert les trésors chartrains. « Il y a une recherche de cet art de vivre à la française et de balades dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres autour donc le château de Maintenon est tout de suite privilégié ».
Et puis il y a la vallée de l’Eure, les châteaux, et quantité de sorties accessibles comme les guinguettes qui procurent des idées de détente appréciées.
L’attractivité va bien plus loin encore puisque Philippe Rossat dit avoir été contacté par un propriétaire de château spécialisé dans l’événementiel à Amboise (Indre-et-Loire) qui aimerait tisser des liens avec l’office de tourisme « car bon nombre de ses clients viennent de Chartres ».
Le plus du canal
Parmi tous les projets qu’il a dans sa besace, le directeur en a un tout particulièrement qui lui tient à coeur tant il pourrait avoir des répercussions sur le long terme.
Son idée serait de proposer une offre « à l’envers » en partant de Chartres vers Maintenon pour terminer à Versailles. Avec, en fil rouge, le fameux canal Louis XIV.
Sur une quarantaine de kilomètres l’idée est de valoriser ce canal méconnu en créant un premier itinéraire touristique. Par exemple autour du siphon de Berchères-la-Maingot on pourrait créer 4 km d’itinéraires de randonnées pédestre et cycliste avec une signalétique grâce à l’association qui s’occupe du site.
Philippe Rossat
Cet ouvrage pharaonique destiné à alimenter le parc du château de Versailles en eau de l’Eure a mobilisé 50000 soldats, 10000 d’entre eux y ont laissé la vie « cette histoire est malheureusement trop méconnue alors qu’elle est incroyable et qu’il existe des signes partout de l’existence de ce canal ».
Un départ sur les bases de l’avant-Covid
Alors, pour cette saison, le directeur a tout lieu de se réjouir « nous sommes repartis sur les fondements de 2019, nous avons recruté deux personnes. Les Français continuent de voyager en France avec une volonté de découvrir leur patrimoine, leurs commerces, leurs richesses, leur gastronomie ».
Son juge de paix, c’est la taxe de séjour. Avec 553000 euros de chiffre d’affaires en 2021 il se rapproche du record de 2019 à 620000 euros, « notre territoire résiste très bien » ! Et les indicateurs de 2022 ne font que le conforter.
« Cela prouve que tout le monde a fonctionné de concert, en synergie, nous avons une base très solide » et d’autant plus que la clientèle européenne commence à revenir.
Seule ombre au tableau, l’évolution de la guerre en Ukraine qui pourrait entraîner des comportements de limitation des déplacements.
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