Voyager en 2021 : la situation du secteur du tourisme

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Le début d’année 2021 aura été marqué par de nouvelles restrictions liées à la pandémie de Covid-19. Actuellement sous couvre-feu, l’ombre d’un possible reconfinement commence à planer sur la France. Malgré l’arrivée du vaccin, la circulation du virus est encore bien active et les nouveaux variants viennent aussi changer la donne, notamment du côté des frontières.

Covid 19 : dans quel pays peut-on partir en voyage ?

Actuellement, difficile de mixer Coronavirus et voyage à l’étranger. Que ce soit en Europe ou dans le reste du monde, de nombreux pays ont fermé leurs portes aux touristes et voyageurs, afin de limiter la propagation du virus sur leur territoire. Ursula von der Leyen, présidente de la Comission Européenne, a déclaré que “tous les voyages non essentiels doivent être fortement déconseillés”.

En France, les voyageurs devront présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures, tout comme pour les destinations d’Outre-Mer, ainsi qu’une attestation justifiant d’un motif impérieux pour la Nouvelle-Calédonie, de la Polynésie Française, de la Guyane, de la Réunion et de Mayotte.

À l’international, il y a actuellement un bon nombre de pays où il est interdit de voyager. Depuis le 27 janvier, les touristes Français ne sont plus acceptés en Belgique, jusqu’au moins le 1er mars. C’est également le cas pour Chypre, la Hongrie, la Finlande, le Danemark, la République Tchèque, la Russie, les États-Unis, le Canada, la Chine, le Japon, l’Inde, l’Australie et l’Algérie.

Certains pays restent cependant ouverts avec des conditions comme des tests PCR négatifs, des quarantaines à respecter à l’arrivée, mais aussi des attestations sur l’honneur à remplir. C’est notamment le cas de l’Espagne, de l’Italie, du Portugal, du Royaume-Uni, etc.

Pour s’y retrouver, le site diplomatie.gouv.fr recense la situation actuelle des autres pays européens ou dans le monde entier. Toutes les informations concernant l’évolution du virus sont également disponibles. S’il est difficile de se projeter au beau milieu de cette ambiance anxiogène, on peut tout de même se demander s’il sera possible de voyager à l’été, voire à l’automne 2021.

Le secteur du tourisme durement touché par la pandémie

Après une année 2020 pratiquement sans aucun voyage à l’international, le secteur du tourisme mise sur l’année 2021 pour tenter de trouver un nouvel essor. Pourtant, tous les professionnels sont unanimes : la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 est l’une des plus difficiles pour leurs différentes activités.

“Actuellement, on compte une diminution de 70% de notre activité, par rapport à l’année dernière. Dernièrement, ce qui nous permettait de faire du chiffre, c’était les réservations pour les DOMTOM. Suite aux nouvelles annonces de Jean Castex sur la septaine à respecter, nous avons dû faire face à de nombreuses annulations”, explique Guillaume Rostand, porte-parole du site Liligo. Il ajoute : “C’est la preuve que nous ne pouvons pas donner de prévisions fiables, car avant les fêtes de Noël, on se disait que la Guadeloupe, la Martinique, la Réunion et d’autres allaient attirer beaucoup de touristes pendant et après les vacances. Au final, ces destinations ensoleillées ont dû fermer. C’est difficile de prévoir, on est dans le flou total”.

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Pour John-Lee Saez, Directeur Europe du site de comparateurs Kayak, il y a deux façons de voir la situation actuelle : en étant optimiste ou en étant pessimiste. “Dans tous les cas, la vérité est là. Quand on sait que ce secteur représente 10% du PIB mondial, on peut prévoir un scénario inquiétant. Au final, plus de 50 millions de personnes pourraient perdre leur emploi”, pressent-il.

Et les prévisions pour le premier trimestre de 2021 ne sont pas plus optimistes : “On considère déjà que la saison est perdue jusqu’à juin. On mise plutôt sur la seconde partie de la saison, à partir de juillet. On aimerait retrouver un volume de 60% du marché habituel. Ce serait déjà bien, même si on perd les 40% restants qui se retrouvent obligatoirement dans les voyages d’affaires, d’où la réduction globale du marché et les conséquences qu’il va y avoir”, indique Guillaume Rostand.

Malgré l’incertitude de la situation, de nombreuses personnes rêvent de pouvoir partir en vacances et de profiter d’un voyage à l’étranger. Selon John-Lee Saez, il faudrait d’ailleurs se lancer : “il faut profiter de cette période pour réserver ses prochaines vacances. Une étude récente expliquait que le pic du grand bonheur résidait dans la préparation d’un voyage, plus que dans le voyage lui-même. C’est le bon moment pour se mettre du baume au cœur”.

Et ce n’est pas le seul. Pour Guillaume Rostand, il est possible de réserver des vacances, tout en restant vigilant sur certaines conditions : la sécurité, le prix des billets, la possibilité d’une annulation en dernière minute, etc. “Avant de réserver, il faut prendre quelques précautions, pour voyager sans stress. Soyons honnête, il va falloir attendre quelques mois voire quelques années avant de pouvoir consommer le voyage de manière insouciante”, déclare-t-il.

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De son côté, le site Kayak propose différents outils pour réserver des vacances en toute sécurité. Il existe notamment un filtre, qui fonctionne aussi bien sur les vols que sur les hôtels, qui aide à sélectionner des offres remboursables et annulables. Une manière efficace de se protéger contre les différents aléas. “C’est une des craintes principales des Français : la première, ce sont les restrictions qui peuvent changer en dernière minute et la deuxième de voir tout annuler et de perdre son argent”, explique John-Lee Saez, Directeur Europe du site Kayak.

Le site propose également une carte interactive qui permet de visualiser en un seul coup d’œil les pays ouverts et ceux fermés, ainsi que la situation sur place. Un deuxième outil, le Flight Price Monitor, qui donne les meilleurs prix au meilleur moment. Ce dernier est particulièrement utile quand on sait à quel point la crise peut provoquer des grandes variations de prix.

Entre la peur d’être contaminé, le stress des annulations et malgré tout l’envie de voir du pays, les règles du voyage sont en train de changer. De nouvelles tendances commencent à apparaître ou se concrétisent.

Pour John-Lee Saez, la pandémie aura permis de modifier les habitudes des voyageurs. Pour lui, les prochaines vacances seront sûrement plus courtes en termes de distance et de durée. “Les gens vont vouloir être autonome et voyager en voiture pour éviter les transports en commun ou les endroits trop touristiques. C’est aussi l’occasion de miser sur le tourisme de proximité, de découvrir des lieux à côté de chez soi et de partir à la découverte de villages voisins, par exemple”, conseille-t-il.

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Pour les professionnels du voyage, les habitudes de réservation vont aussi devoir évoluer. La situation actuelle va engendrer de nombreux départs en dernière minute, avec un effet “start and go”, comme l’indique le Directeur Europe du comparateur. “Le travail nomade, ou le workation, va aussi connaître de plus en plus de succès. Des destinations comme Dubaï ou la Barbade proposent désormais des visas spéciaux pour ceux qui veulent travailler sur leur territoire pendant une longue période”, ajoute-t-il. Pour lui, il suffit de s’accorder avec son employeur et de se caler sur un fuseau horaire suffisamment proche de celui de la France.

De son côté, Guillaume Rostand estime que la pandémie n’aura pas que des aspects positifs : “Le bon côté de cette pandémie, c’est que les compagnies aériennes se sont adapté à la situation et proposent maintenant des systèmes de remboursement plus simples. D’un autre côté, on va certainement assister à la disparition d’un bon nombre de compagnies low cost, qui pouvaient jusqu’à présent offrir certaines destinations à des prix accessibles”, explique-t-il.

Il ajoute également que cet effet pourrait ainsi faire disparaître le tourisme de masse, dans des lieux très prisés. “Je me demande surtout quel va être le pouvoir d’achat des Français après la pandémie, et est-ce que ça va avoir un effet sur le tourisme. Est-ce que c’est la fin ou la reconstruction de la massification du tourisme ? Je me pose la question”, conclut-il.

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