Dans un tel contexte, difficile de douter que la récente révolution du télétravail ne va pas, à son tour, réinventer nos habitudes de voyage. Alors que le télétravail ne concernait pas plus de 5 % des travailleurs avant la crise sanitaire, il aurait été adopté en 2020 par un français sur trois. « Puisque nous pouvons désormais travailler et vivre partout, nous allons vouloir nous divertir n’importe où, analyse Fabien Barati. Co-fondateur et CEO d’Emissive, il accompagne depuis 15 ans les institutions culturelles et les marques qui souhaitent fédérer leurs audiences autour d’expériences culturelles en VR/AR. « Il est désormais possible d’amener la découverte culturelle à nos portes et d’en faire un divertissement local. La crise est un accélérateur de réflexion sur les manières de s’adapter au changement, et les nouvelles technologies vont pouvoir faire évoluer les industries touristiques et culturelles dans ce sens ».
L’inverse est également possible : au lieu d’importer la découverte touristique sur son lieu de travail, on peut aussi exporter le travail sur son lieu de tourisme. Selon une récente enquête Opinion Way, les salariés français seraient également 54 % à penser que le télétravail permet d’augmenter la durée de leurs week-ends et de leurs vacances, et autant à considérer qu’il permet une activité touristique supplémentaire. « Très dépendantes du tourisme, les destinations sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses à vouloir proposer des solutions aux télétravailleurs de longue-durée » confirme Cyril Blanchet. Au beau milieu des Caraïbes, La Barbade a ainsi dégainé un visa à destination des étrangers pour leur permettre de venir y télétravailler pendant un an. Même offre du côté des Bermudes avec le Work From Bermuda, des Îles Caïmans avec le Global Citizen Concierge Program, de Dubaï avec son Virtual Working Program, mais aussi au Costa Rica, au Mexique, ou encore de l’Île Maurice.