Tourisme spatial : cette navette française possède un balcon pour observer la Terre depuis la stratosphère

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Les guichets de Blue Origin et de Virgin Galactic pour des voyages dans l’espace avec passagers à bord sont déjà ouverts depuis quelques mois. Mais les sociétés françaises ne sont pas en reste au sujet du tourisme spatial. À l’occasion de la 73e édition du Congrès national d’astronomie, qui se tenait du 18 au 22 septembre 2022 à Paris — avec pour thème “Space for All” (“l’espace pour tous”) — la startup Stratoflight en partenariat avec Expleo présentait un projet d’ingénierie original : un ballon stratosphérique, volant à 35 kilomètres d’altitude. Il est surtout doté d’un balcon pour offrir une vue imprenable sur notre planète.

Un projet unique au monde…

Car si les projets permettant d’amener des terriens aux portes de l’espace sont déjà nombreux, le vol de Stratoflight est, selon les deux partenaires unique au monde. Le véhicule, de huit mètres de long sur quatre mètres de large et trois mètres de haut, s’élève grâce à un ballon zéro pression utilisant de l’hydrogène décarboné, qui ne nécessite pas de motorisation pour être gonflé. Une technologie utilisée depuis des années pour des vols scientifiques par le Centre national d’études spatiales (CNES) ou la NASA, notamment.

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C’est ce qui rend le voyage moins onéreux et plus écologique qu’avec un avion ou un lanceur suborbital, même si le vol va par conséquent moins haut. Celui-ci se déroule en trois expériences bien différentes, nous décrivent Arnaud Longobardi, pilote de ligne cofondateur de Stratoflight et Christophe Cazes, directeur de l’Innovation et des Partenariats d’Expleo. La première étape consiste en l’ascension en ballon, propulsé à basse vitesse, dans un vol contemplatif qui permet d’observer le sol s’éloigner lentement.

La deuxième étape est ce qui rend l’idée du projet unique : une sortie à l’extérieur dans la stratosphère, grâce une plateforme extra-véhiculaire, pour une expérience immersive hors du commun proche de celle d’un astronaute. Trois personnes pourront se rendre simultanément sur ce fameux balcon, munies d’une combinaison et ce pour une durée de 45 minutes. Une expérience possible car la navette, alors à très haute altitude (mais pas tout à fait dans l’espace), y est soumise à la même gravité que sur Terre. Cette dernière y est d’ailleurs bien visible  :

À plus de 35.000 mètres de haut, la courbure de la Terre est parfaitement visible et l’horizon porte de Barcelone à Amsterdam pour un vol décollant du centre de la France.

Enfin, la troisième étape : la redescente. D’abord, sous ballon, à un rythme de sept mètres par seconde. Puis à 8.000 mètres d’altitude, la capsule s’en sépare et une aile pilotée de type paravoile s’ouvre immédiatement, sans chute, la faisant planer jusqu’à l’atterrissage — un peu comme un vol libre en parapente. Le tout devrait durer un peu plus de quatre heures.

… qui se veut durable et abordable

Ainsi, les porteurs du projet veulent “offrir une expérience inconnue”, mais aussi “respectueuse de l’environnement”. Car la pollution engendrée par le tourisme spatial est aujourd’hui un enjeu de taille. “Repenser le voyage ou l’exploration dans le proche espace de façon propre est au centre de nos préoccupations”, indique Christophe Cazes. L’habitacle devrait être composé de matériaux composites biosourcés, recyclés, recyclables ou réutilisables et issus d’une économie circulaire. Le bambou est par exemple envisagé.

L’objectif est d’atteindre l’empreinte carbone la plus faible possible, expliquent les deux partenaires. C’est ce qui a motivé le choix d’un ballon utilisant de l’hydrogène. Enfin, la dernière dimension du projet est son accessibilité, puisque le coût d’un tel trajet pourrait être jusqu’à deux fois moindre que ce qui est actuellement proposé. Le prix exact d’un billet n’est toutefois pas encore défini, car les fournisseurs des différentes briques technologiques nécessaires à la bonne tenue du vol n’ont pas encore tous été choisis.

La phase de construction de la première navette devrait désormais coïncider avec celle de la vente des premières réservations, en 2023. Si les différents tests se déroulent comme prévu, des vols commerciaux pourraient décoller d’ici 2025.

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