Publié le 14 déc. 2022 à 18:00
Il faudrait pouvoir voyager sans s’emmener avec soi, mais la philosophie de Sénèque n’est pas si simple à suivre malgré les tentatives de TUI.
Le stoïcisme n’est pas vraiment le propre des actionnaires du premier tour-opérateur mondial. Son intention de lever jusqu’à 1,45 milliard d’euros d’ici la fin de l’année prochaine, soit 45 % de sa capitalisation boursière actuelle, a eu raison de leurs nerfs (-7 % pour le titre mercredi). Avec cette recapitalisation plus importante que prévu, le groupe de Hanovre aura en effet renfloué son bilan de 4,05 milliards en trois ans, soit autant que sa valeur au début 2021.
Le contribuable germanique pourrait cependant y voir une forme de sagesse. L’émission servira à rembourser la dernière participation hybride de l’Etat allemand avec un rendement de 14 % à 20 %. Au passage, dans le cas d’une décote de souscription de 30 %, le premier actionnaire, l’encombrant milliardaire russe, Alexeï Mordachov, placé sous sanctions internationales, se verrait mécaniquement dilué, de 31 % du capital à 18 %.
Des objectifs modestes
A défaut de s’amuser, le croisiériste se perfuse au moment où les Britanniques, soit un peu moins du tiers de sa clientèle, doivent se confronter à l’ascétisme. Le nouveau patron, Sebastian Ebel, ne prévoit qu’en 2025-26 le retour au bénéfice opérationnel annuel d’avant-Covid, avec deux ans de retard sur les attentes. Il est vrai que Sénèque, lui, n’avait pas de problèmes de fin de mois…
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