Tourisme : les 18-35 ans prêts à moins prendre l’avion, mais pas à y renoncer – 04/11/2022 à 09:46

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Les billets d’avion sur certaines distances reste beaucoup moins chers que le train ou un voyage en voiture.

( AFP / CHARLY TRIBALLEAU )

Une large majorité des jeunes Français sont prêts à diminuer leurs voyages en avion, jugé trop polluant, sans pour autant y renoncer définitivement, selon un sondage de l’ObSoCo réalisé pour Greenpeace en février 2022.

81% des jeunes de 18 à 35 ans sont “prêts à changer leurs pratiques de voyage par souci environnemental ou le font déjà”.

Cette rappellent le mouvement né en Suède en 2018, “flygskam” (“la honte de prendre l’avion” en suédois) qui entend

dénoncer l’impact du transport aérien sur le réchauffement climatique

, responsable de 2 à 3% des émissions mondiales de CO2.

Pour Armelle Solelhac, fondatrice de l’agence Switch, spécialisée dans la prospective et la stratégie dans le tourisme, “beaucoup de jeunes déclarent vouloir privilégier des moyens de mobilité plus doux pour préserver l’environnement”. Mais “la réalité est que ce qui préside encore dans leur choix -et c’est compréhensible- c’est leurs moyens financiers” et

“les billets d’avion sur certaines distances sont encore beaucoup moins chers que le train ou un voyage en voiture”

, rappelle-t-elle.

Argument financier, pas écologique

66% des jeunes qui envisagent un autre moyen de transport que l’avion l’envisagent pour des raisons de coût. Ils ne sont

que 13% à l’envisager pour des raisons écologiques,

selon l’étude de l’ObSoCo. “Après le Covid, l’âge moyen des voyageurs sur les compagnies low cost a même rajeuni”, selon Armelle Solelhac.

Les “jeunes ne choisissent pas leur destination en fonction de l’impact écologique de leur séjour.

L’empreinte carbone est même le dernier critère cité

dans le choix d’un mode de transport”, selon l’ObSoCo qui note qu’une “petite majorité des voyageurs en avion (51%) se déclare sensible à l’empreinte carbone de leur vol”. Pour autant, 38% des jeunes interrogés déclarent “éprouver un sentiment de culpabilité lorsqu’ils prennent l’avion, et

un sur cinq ressent une pression de la part de son entourage”

.

“Ils pratiquent une forme d’auto-censure, sur les réseaux sociaux, on ne va plus les voir sur les tarmac ou dans des avions à côté de hublot, on va les voir en photo directement depuis les destinations touristiques”, note Armelle Solelhac. Inversement “des gens glorifient le fait de se déplacer en mobilité douce”, dit-elle citant “un cadre qui récemment sur un réseau professionnel a mis en avant le fait d’être allé à un mariage au Maroc en vélo”.

Il s’agit de Thibaut Labey, 37 ans, qui habite dans le Morbihan et a fondé le guide Chilowé, spécialisé dans les “micro-aventure de plein air”. Le voyageur reste étonné du succès de sa publication sur le réseau, y compris du point de vue des critiques négatives.

Ne pas prendre l’avion “reste un sujet délicat, les gens ont l’impression d’être agressés par votre démarche”, dit-il. “Je ne cherche pas à culpabiliser les gens, la culpabilisation ce n’est pas un bon moteur de changement”, assure-t-il.

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