Tourisme en Espagne: touché par la guerre, mais destination refuge

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La guerre en Ukraine a commencé à ébranler le secteur du tourisme en Europe et menace d’anéantir la reprise tant attendue en 2022. L’Espagne aussi doit revoir à la baisse ses prévisions optimistes même si les perspectives ne sont pas aussi noires. De par son climat et sa situation géographique, l’Espagne devient une destination refuge pour les touristes.

 

Il y a encore quinze jours, avant la guerre en Ukraine, les perspectives du tourisme étaient plutôt positives, en raison du recul de la pandémie, de l’assouplissement des restrictions, de l’envie de voyager à nouveau, et du niveau élevé de l’épargne accumulée par les familles au cours des deux dernières années.
 
Cependant, comme le signale Hosteltur, l’Allemagne (-37%), la Suède (-34%), la Norvège (-39%), la Finlande (-44%) et la Russie (-132%) sont les pays qui enregistrent les plus fortes baisses hebdomadaires de réservations d’hôtel pour un hébergement en Espagne. 

Les Russes représentent 1% des visiteurs étrangers en Espagne

En ce qui concerne le marché russe, ce pourcentage est logique compte tenu des annulations de vols et de la fermeture de l’espace aérien. Les touristes russes représentaient moins d’1% du total et étaient concentrés uniquement sur deux ou trois destinations en Espagne. Toutefois, ils avaient une capacité de dépense très importante, raison pour laquelle leur absence sera particulièrement remarquées dans ces régions.

La peur et l’incertitude face à cette guerre fait que les touristes réguliers des pays les plus au Nord de l’Europe sont ceux qui réfléchissent à deux fois avant de réserver. De plus, la flambée du prix du carburant, qui affecte tous les vols, commence à avoir un impact sur la demande, car l’Espagne dépend des avions pour transporter ces touristes et les paquets de vacances commencent à être plus chers. 

 

Un touriste, sur une plage de Gran Canaria / Vidar Nordli-Mathisen

Bronzer sur la plage aux Canaries, plutôt qu’aux Caraïbe

Ainsi, comme le signale Hosteltur, les prévisions de la demande aérienne des principaux marchés émetteurs européens vers les îles Canaries et vers les Baléares commencent à montrer un changement de tendance, si on les compare avec les jours précédents l’attaque contre l’Ukraine.

Dans le cas de Tenerife, par exemple, le nombre de passagers aériens estimés pour les 90 prochains jours qui devraient voyager de l’Europe centrale et du Benelux vers cette île montre une diminution hebdomadaire de 2%. Depuis la Scandinavie, la baisse est plus importante (-10%).
 
Quoiqu’il en soit, les Baléares et les Canaries sont les destinations espagnoles qui continuent d’enregistrer les meilleures données en termes de nuitées. Face aux augmentations des prix des vols, certains touristes se détournent des Caraïbes pour choisir les archipels espagnols.

 

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— SECRETARÍA DE ESTADO DE TURISMO (@TurismoEspGob) March 14, 2022

 

Une destination sûre, pour les voyageurs français aussi

D’ailleurs, l’Espagne reste l’un des pays où les réservations ont le moins baissé. Selon la société de renseignements touristiques Forwardkeys, les réservations de vols pour les voyages en Europe en provenance des États-Unis ont chuté de 23%, alors qu’elles n’ont diminué que de 13% pour l’Espagne.

En Europe, les pays les plus touchés sont ceux qui sont les plus proches de l’Ukraine et de la Russie : la Bulgarie, la Croatie, la Pologne ou les républiques baltes, très en vogue ces dernières années, ont connu un effondrement de 30 à 50% des réservations pour des voyages futurs. Tous les autres pays européens ont connu des baisses comprises entre 10 et 30%.

L’Espagne pourrait être, au sein de l’Europe, l’une des destinations perçues comme plus sûres, car les pays concurrents, comme la Turquie ou la Croatie, sont beaucoup plus proches géographiquement de la guerre. Quant à ses principaux marchés émetteurs, le secteur estime que la France (nº 1 l’an passé), le Royaume-Uni et l’Allemagne, opteront davantage pour l’Espagne, ainsi que pour le Portugal et la Grèce, qui sont plus éloignés de la zone de conflit. 

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