Article mis à jour le 13 juillet 2022 à 12:25
Disponible en Replay sur Arte, ce documentaire « de saison » intitulé Tourisme de masse – Faut-il arrêter de voyager ? et signé Antje Christ nous interpelle sur notre façon de voyager. Il remet en question le tourisme de masse et propose des solutions pour voyager autrement.
Tourisme de masse – Faut-il arrêter de voyager ? – Le Synopsis
Comment concilier soif d’évasion et respect de l’environnement ? Tourné dans plusieurs lieux emblématiques du tourisme, ce documentaire questionne nos modes de voyage. Il propose aussi des pistes pour les rendre plus durables.
Barcelone, Venise, Dubrovnik : 3 villes envahies par les touristes
Ces trois villes accueillent des millions de visiteurs chaque année. Et le documentaire rappelle que les quartiers touristiques perdent leurs habitants mais aussi leurs commerces de proximité. Ils se transforment ainsi en refuge pour touristes. Chaque ville demande que les touristes respectent les lieux pour une cohabitation harmonieuse entre touristes et habitants. La plateforme AirBnB remporte un véritable succès et a bousculé le monde touristique car le concept séduit les voyageurs. En effet, il est synonyme de rencontres et de proximité avec les habitants.
Verena Feyock, spécialiste en marketing touristique de l’entreprise Saint Elmo’s, affirme qu’il faut « gommer la différence entre le touriste et la population locale ». Et pour elle, la solution est de promouvoir les rencontres. Christiane Verga, sociologue, en est certaine, il faut « quitter le tourisme de masse ». Elle propose d’aller vers le tourisme de résonance.
Photo © Antje Christ
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Une consommation immédiate
Le vrai problème ne serait peut-être donc pas le tourisme en lui-même mais le tourisme de masse. Chaque visiteur veut voir en un maximum de temps le plus de choses possibles sans profiter réellement de la ville ou de ses habitants.
Pour Xavier Marcé, conseiller municipal pour le tourisme de Barcelone, le « problème est le tourisme de masse ». Tout le monde se regroupe au même endroit.
Pour Simone Venturini, conseiller en charge du tourisme de Venise, « il faut rester quelques jours à Venise » et non pas arriver le matin et repartir le soir. Dans ce cas, une taxe d’accès va être mise en place en 2023. Elle sera appliquée à chaque touriste qui ne passe pas au moins une nuit sur place.
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Le dilemme du tourisme
Si tout le monde s’accorde à dire que le tourisme de masse peut détruire les sites touristiques et la nature, certaines personnes voient dans le tourisme une façon de générer de l’argent.
Comme bon nombre d’habitants, Petra Marcinko, une sociologue qui s’est installée à Venise depuis 25 ans, s’indigne en voyant les bateaux de croisière envahir le port de la Sérénissime. Elle organise des manifestations contre ces bateaux qui polluent la ville. Mais, Simone Venturini, déclare « le tourisme de croisière est un tourisme positif pour nous, […] cela garantit des revenus à la ville ».
L’archipel de Palau, un lieu très apprécié des amateurs de plongée sous-marine fait signer à chaque touriste une charte de bonne conduite. Celle-ci est même inscrite dans leur passeport. Les touristes s’engagent à respecter l’écosystème. En 2018, l’archipel avait même interdit les crèmes solaires, considérées comme toxiques et responsables de l’extinction des récifs coralliens et de la destruction des milieux marins. Le gouvernement local a également prévu de mettre en place un programme qui donne la possibilité aux voyageurs écoresponsables de participer à des expériences exclusives. Même si l’archipel semble vouloir éduquer ses touristes, il a besoin d’eux pour engendrer des revenus.
Photo © Antje Christ
Les solutions proposées
Les maires proposent des solutions diverses et variées pour protéger leur ville de l’afflux des touristes.
Ada Colau, la maire de Barcelone, a forcé AirBnB à retirer des annonces et a également régulé le parc hôtelier dans le centre de la ville. Une réponse à la mobilisation des Barcelonais contre les locations touristiques. Le quartier de Poblenou a vu le jour. Pour Xavier Marcé, « élargir la carte touristique de Barcelone, c’est une manière de décentraliser et de diversifier les flux de visiteurs, donc de redistribuer les richesses tout en suscitant un nouvel intérêt comme la culture, le sport ou l’écologie ».
Mato Frankovic, le maire de Dubrovnik, a décidé d’encadrer les activités touristiques depuis la pandémie. Il a imposé de nouvelles règles dans le but de « limiter l’afflux de visiteurs ». Par exemple, les touristes doivent réserver des créneaux horaires de visites.
Pour Petra Marcinko, c’est un véritable défi logistique : « soit la ville redevient un centre urbain soit elle continue d’être comme un musée à ciel ouvert ». Elle étudie différents scénarios qui permettraient aux habitants de profiter de leur ville à l’avenir.
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Quel avenir pour le tourisme ?
Le secteur des voyages reste l’un des plus lucratifs au monde. En 2019, il a généré pas moins de 1.450 milliards de dollars. L’idéal serait d’atteindre la neutralité carbone. Pour cela, les spécialistes invitent chaque touriste à revoir son attitude. Parmi les solutions proposées : privilégier les destinations de proximité, préférer la qualité à la quantité ou encore partir plus longtemps mais moins souvent.
François-Xavier Goemare, fondateur de SkyBoy, propose des expériences en réalité virtuelle. Même s’il conçoit que ce principe ne pourrait pas compenser l’expérience réelle et physique, il estime que cela peut être une bonne solution pour éviter « la surconsommation touristique et éloigner les touristes du centre principal pour les aider à découvrir des richesses qui se trouvent à des centaines de mètres ou à quelques kilomètres ». La réalité virtuelle et augmentée représente une technologie d’avenir pour le secteur du voyage.
En pleine période de vacances estivales marquée par les vagues de chaleur, ce documentaire peut faire réfléchir sur ce tourisme qui a évolué en quelques décennies. Les voyages se multiplient et rappellent la consommation de masse. Il permet de prendre conscience des dégâts que peut avoir cette volonté de découvrir le monde entier. D’autant plus que l’arrêt des voyages durant la pandémie a été bénéfique pour le climat.
Ils font l’actualité des documentaires…
Mon boulot chez McDo, de Tom Cariou, une immersion dans les cuisines de McDonald’s, premier recruteur en France pour découvrir les conditions de travail de ces jeunes salariés.
Correspondante locale culturelle et économique chez Made In Perpignan
Pauline Garnier a rejoint l’équipe de Made In Perpignan à l’été 2019. Correspondante locale culturelle, elle sélectionnera et partagera avec vous le meilleur des festivals, expositions et autres moments populaires. Pauline traite également de sujets économiques ; c’est notre spécialiste INSEE.
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