Crise des passeports, file d’attente dans les aéroports, manque de véhicules de location, prix en forte hausse, retour de la COVID… aurez-vous besoin de relaxation après avoir passé au travers de l’enfer des vacances d’été ?
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La question peut faire sourire, mais pour plusieurs familles, si la saison estivale 2022 rime avec voyage, elle réserve aussi de mauvaises surprises comme les vols annulés et le manque généralisé de personnel.
« On vit beaucoup de choses imprévisibles et on doit mieux se préparer à voyager, vérifier son vol, remplir ses documents de voyage. Il y a plus d’étapes qu’avant », assure Manon Langelier, directrice régionale chez Laurier du Vallon.
Changer les plans
Manon Langelier, Directrice chez Laurier du Vallon
Pour cette dernière, qui travaille dans le domaine du voyage depuis 30 ans, la situation actuelle est inédite.
« On a eu des épisodes, des catastrophes naturelles, des éruptions de volcan, le 11 septembre, il y a des événements comme cela, mais sur une si longue période, c’est exceptionnel », croit-elle.
Les voyageurs doivent parfois changer leur plan à la dernière minute ou même rester plus longtemps que prévu à leur destination.
« Des clients se sont retrouvés avec un séjour de 10 jours au lieu de 7 jours. Il y en a d’autres qui ont dû partir le dimanche au lieu du lundi. Il n’y a personne qui aime cela, mais c’est une réalité actuellement », dit-elle.
L’inflation bien présente
L’inflation ne prend pas de vacances et a changé le budget de plusieurs ménages. Tout coûte plus cher, l’essence, les hôtels, les activités, les vols, alouette.
« Malgré tout, les gens voulaient voyager, c’est ce qu’on remarque, dit-elle. Les prix augmentent, notamment pour les vols, mais c’est difficile à quantifier. Tu peux avoir un vol pour le Costa Rica à 1200 $, le lendemain 1400 $ et dans quelques jours 3000 $ ».
Certaines destinations peuvent encore accueillir les retardataires, comme l’Europe ou les Antilles, mais gare à ceux qui veulent se rendre dans les endroits les plus populaires.
« Si vous prévoyez aller aux Îles-de-la-Madeleine à l’été 2023, c’est maintenant que ça se passe », prévient-elle.
Manque de voitures et retour de la COVID
Autre problème à l’horizon : le manque de voitures de location. Si vous avez prévu faire un road trip dans les prochaines semaines, au Québec ou ailleurs, bonne chance !
La semaine passée, il n’y avait aucune voiture disponible à Montréal dans les grandes entreprises. « Il faut vraiment réserver à l’avance pour s’assurer d’avoir un véhicule », rappelle Mme Langelier.
À cela, il faut maintenant ajouter le retour de la COVID qui gâche les vacances de plusieurs Québécois. D’ailleurs, il s’agit encore de la première préoccupation des vacanciers qui vont à l’extérieur.
« On a encore beaucoup de questions. On conseille aussi d’avoir une bonne couverture d’assurance lors d’un voyage ».
Les six plaies de votre périple
Après deux années de disette, les Québécois sont prêts pour les vacances de l’été 2022. Plusieurs ont pensé que la pandémie était terminée, que les vols allaient reprendre comme par magie et que la machine allait repartir rapidement. La situation sur le terrain est complètement différente. Voici les principaux problèmes observés et quelques trucs pour passer au travers de « l’enfer » des vacances !
1 – LA HAUSSE VERTIGINEUSE DES PRIX DE L’ESSENCE ET DU DIESEL
Il y a quelques semaines, les automobilistes ont poussé un soupir de soulagement. Après plusieurs hausses du prix de l’essence en raison de la guerre d’Ukraine, les cours du pétrole ont repris la pente descendante. Les craintes de récession ont eu raison de la hausse vertigineuse de l’or noir. De 2,20 $ le litre en mai, le prix est maintenant à 1,88 $ en moyenne au Québec, une baisse de 17 %. Mais pour combien de temps, se demandent les spécialistes.
2 – BILLETS D’AVION, NUITÉES, NOURRITURE, PLUS CHERS
Tout coûte plus cher, notamment les billets d’avion. Selon la firme Hooper, vous devrez débourser 564 $ pour une destination canadienne, une hausse de 5 % par rapport à 2019. Pour les voyages internationaux, le prix des billets avoisine en moyenne 900 $, en hausse de 8 % comparé à la situation prépandémique. Pour une nuitée dans les hôtels, il faut payer de 5 à 10 % de plus. Quant au prix des aliments, il a grimpé de 9,7 % en mai dernier sur un an, une augmentation qui est refilée aux clients des restaurants.
3 – DES SERVICES FRAPPÉS PAR LA PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE
Au Québec, deux PME sur cinq doivent refuser des ventes en raison de la pénurie de personnel, ce qui a un impact direct sur le service à la clientèle. Par exemple, plusieurs restaurateurs ont décidé de réduire leurs heures d’ouverture. « On remarque à plusieurs endroits des fermetures les lundis et mardis, parfois même à l’heure du dîner, et ç’a été réduit en soirée. Il faut en tenir compte », explique Martin Vézina (photo), porte-parole de l’Association Restauration Québec.
4 – LA CRISE DES PASSEPORTS
Après l’anarchie de juin, le système de délivrance des passeports semble mieux huilé. Le fédéral priorise davantage les voyageurs qui doivent partir rapidement et de nouvelles mesures de triage ont été adoptées. Mais la demande reste forte. Service Canada s’attend à recevoir 3,6 à 4,3 millions de demandes de passeport en 2022-2023 et le syndicat plaide pour l’embauche rapide de personnel supplémentaire. Un petit conseil : prenez-vous à l’avance !
5 – LA FOLIE DANS LES AÉROPORTS
Fin juin, les aéroports de Toronto et de Montréal ont été parmi les pires de la planète. Air Canada a eu le titre mondial du transporteur avec le plus grand nombre de vols annulés ou retardés en raison notamment de la pénurie de personnel et de la surréservation. De nombreux bagages ont été perdus dans les aéroports pendant plusieurs jours. Heureusement, la situation s’est améliorée ces derniers jours, mais il y a moins de vols disponibles pour les voyageurs.
6 – VOITURE ? QUELLE VOITURE ?
« Il manque de voitures chez les concessionnaires, donc il en manque chez les loueurs. Aussi, le prix des véhicules a augmenté », explique Manon Langelier de Laurier du Vallon. Sur les différents sites de location, il est difficile de trouver une voiture à la dernière minute, même dans les grands centres urbains comme Montréal. Si vous pouvez retarder votre voyage en voiture, bonne décision ! Pour une semaine au mois d’août ? Il vous en coûtera plus de 1000 $ !
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