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Si prendre sur internet ses billets d’avion, sa chambre d’hôtel ou son ticket d’entrée pour le Louvre est devenu banal, en revanche, réserver des activités de loisirs, vélo, kayak, excursion… pour ses vacances l’est beaucoup moins: numériser cette offre éclatée pose un défi au secteur du tourisme et attise les convoitises.
Pour pallier ce manque, la plateforme Alentour, créée il y a un an sous l’impulsion du gouvernement, propose aux voyageurs des activités proches de leur hébergement, réservables sur smartphone à leur arrivée, et « permet aux prestataires d’être réservables en ligne », explique à l’AFP Timothée de Roux, son président.
Son offre s’est étoffée grâce au rachat en mai du site de réservation en ligne d’activités de plein air Manawa.com et au partenariat noué avec le site d’e-commerce Veepee, dit M. de Roux, ex-directeur général d’Abritel HomeAway (Expedia Group).
La plateforme a aussi développé des partenariats avec les clubs de vacances Belambra et Pierre et Vacances notamment.
Alentour affiche aujourd’hui 10.000 activités connectées – sur un marché potentiel de 150.000 activités de loisirs – et dispose de 2.400 points de distribution en France (hôtels, offices du tourisme…) mais principalement en Savoie, Haute-Savoie et Côte d’Azur où elle a démarré.
Car autant « acheter en ligne ses billets pour la Tour Eiffel est aisé, autant si vous voulez prendre un cours de surf à Biarritz, c’est compliqué », les petites entreprises de location de kayak, de parapente, etc. étant peu accessibles sur internet, souligne M. de Roux.
Agréger cette myriade d’offres est un travail de fourmi, c’est pourquoi les grosses plateformes internationales type Booking ou Expédia se concentrent pour l’instant sur la « vente d’activités ultra touristiques, iconiques » – visite du château de Versailles, du musée d’Orsay… – et Alentour, qui les propose aussi, veut « faire la différence sur les petits prestataires d’activités », affirme M. de Roux, qui vise « 30.000 activités référencées dans cinq ans ».
– « Axe stratégique » pour Booking –
A La Rochelle, Marie Nevers, responsable de la base de location Air Water Loisirs, se réjouit de « la visibilité apportée » depuis quatre ans par Manawa.com et deux autres plateformes, sport-découverte.com et adrenactive.com, qui référencent ses activités nautiques (jetski, bateau, paddle…).
« On nous voit un peu plus, on a un bon référencement », dit-elle à l’AFP. « Les nouvelles générations pré-réservent souvent leurs activités avant d’arriver » et « on a quand même plus de monde en direct », note-t-elle.
Détenu majoritairement par la Banque des territoires, Alentour vise aussi à éviter que le dernier segment de la filière touristique à ne pas être numérisé ne soit « totalement dépendant des grandes plateformes américaines » qui captent « 80% des réservations hôtelières » aujourd’hui, dit M. de Roux, et qui s’intéressent de près à ce créneau.
Présent dans 154.000 destinations et 226 pays, avec 29 millions d’hébergements référencés, le géant Booking.com a commencé à proposer des activités réservables sur sa plateforme en 2016 : encore limitée, son offre compte aujourd’hui 40.000 « attractions » – visites, activités sportives, culturelles…
Son ambition est de proposer d’ici quelques mois « des activités dans 2.000 destinations » dans le monde, soit près du double de l’offre actuelle : « Nous sommes très concentrés sur cet axe stratégique, nous souhaitons faire le plus vite possible », dit à l’AFP Malena Gufflet, sa directrice générale en France.
Des partenariats avec Musement, la filiale de TUI en 2020, et Viator, celle de Tripadvisor l’an dernier, ont permis à Booking d’étoffer son offre; le site veut nouer « d’autres partenariats avec de grands groupes spécialisés » mais aussi référencer des attractions de structures indépendantes.
« Les voyageurs cherchent vraiment une offre multiple, complète, avec le vol, le transport, l’attraction…et que tout soit relié à un réseau de paiement : c’est ce que nous offrons », affirme Mme Gufflet.
Interrogé par l’AFP, le concurrent Expedia a indiqué ne pas communiquer sur le sujet.
De leur côté, les régions innovent, avec l’appui des Comités régionaux du tourisme (CRT) pour mettre en valeur leur offre touristique. L’Ile-de-France a lancé trois applications: le jeu de pistes « Paris Région Aventure » pour les enfants, les parcours dans la nature « Bougeott » et un carnet de voyage personnalisé.
« Quand vous arrivez dans les points d’information tourisme des aéroports, de Versailles ou de Disneyland opérés par le CRT, vous dites que vous adorez le sport, le Moyen-Age ou les impressionnistes, et on vous fait un carnet de voyage digital qui correspond à vos envies », a expliqué Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France, lors d’un récent bilan touristique.
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