13-06-2022
Les vacances d’été arrivent bientôt et déjà les Tunisiens rêvent d’évasion et comptent bien en profiter, après deux ans de la pandémie du covid-19. La levée des restrictions dues à la crise sanitaire, notamment la réouverture des frontières et l’allégement des conditions de voyage, leur ont permis de retrouver gout à la vie et aux voyages.
Mais ce luxe de pouvoir profiter du soleil, la plage ou encore du ciel bleu à l’étranger, n’est pas donné à tout le monde. Avec les retombées de la crise sanitaire et la dépréciation du dinar Tunisien (1DT=0.31 €/0.33 $), opter pour des vacances hors du pays exige des économies importantes, vu la hausse des prix des billets, des séjours en hôtel sans compter les dépenses lors du séjour. Ces difficultés ne semblent pas freiner une bonne partie des amateurs de voyages, en quête de découverte…
Quelles sont donc les destinations les plus prisées par les voyageurs en cette saison estivale ? Quelles sont les raisons derrière la hausse du coût des voyages ? Prendre l’avion serait-il moins cher à travers une agence de voyages ? Gnetnews a décidé de faire le point sur le sujet.
D’après Chaima Mehrzi, chargée de clientèle dans une agence de voyage de renommée sur le Grand Tunis, l’offre des agences s’est adaptée aux nouvelles conditions imposées par les crises économique et sanitaire.
« Les clients à budget moyen ont vite compris que les continents américain et européen sont quasi inaccessibles vu la chute du dinar, la baisse des salaires, et l’inflation. Pour qu’un couple ou encore une famille s’y rende, il faut compter pas moins de 3500 DT d’économies par personne, avec un billet inclus de 800 à 1000 DT, un logement en LPD de 5/6 nuitées dans un hôtel 3/4*à 1000DT, et le reste soit 1500DT, en les convertissant, auront une valeur d’à peu près 600 euro ».
Conséquence, les voyageurs cherchent à visiter des pays qui n’exigent pas de visa vu que son prix se situe entre 141 et 422 DT, plus le timbre fiscal de voyage qui coute 60DT.
La Turquie apparait au palmarès des destinations les plus prisées par la clientèle tunisienne. Avec 1 livre turque qui est égale à 0.18 DT, les clients ont réservé massivement pour Istanbul durant l’hiver. Cet été aussi, les réservations ont déjà commencé mais plus vers les villes côtières, comme Bodrum, Antalya ou encore Trabzon, nous informe Chaima.
Le coût des séjours organisés, se situe entre 2000 DT à 3000 DT par personne, dans des hôtels de 3 à 4*. Ces tarifs sont calculés sur la base d’un tarif de billet d’avion aux alentours de 850 et 1400 DT. Ces sommes peuvent être payées par facilité, sur 6 mois, et c’est ce que la plupart des clients font pour pouvoir y aller, nous confirme la chargée de la clientèle.
L’Egypte séduit également de nombreux clients, pourtant ce pays exige un visa à l’entrée. Direction le Caire, Sharm El Sheikh, El Ghardaqa, et Aswan, l’avantage garanti dans ces villes, est d’abord le cout de la vie qui est moins élevé comparé à la Tunisie. Un séjour en Egypte coute au moins 900 DT les 4 nuitées en basse saison. Ce forfait est calculé sur la base d’un tarif de billet d’avion de 760 DT. Les autres villes plus touristiques, sont plus chères en été, le prix d’un séjour d’une semaine va de 1200 à 3000DT, tout dépend de la gamme des logements, et type de voyage en solo ou en groupe.
Voyager, n’est pas si simple
Nous avons aussi contacté des citoyens qui s’apprêtent à prendre l’avion cet été. Parmi eux, un jeune couple fraichement marié qui a choisi comme destination le Zanzibar, pour leur lune de miel.
D’après Moez le mari, il s’agit du voyage de leur rêve qu’il va enfin réaliser dans quelques jours. « J’ai payé 10 000 dinars pour deux billets, et un séjour de 7 nuitées dans un hôtel de 4*, plus un safari en Tanzanie. Mais pour pourvoir y aller, j’ai pris un crédit bancaire…Sans cela, ce serait difficile d’avoir cette somme même avec mes économies d’ingénieur avec un salaire de 2500 DT… », nous confie-t-il.
Pour une autre cadre dans une société pharmaceutique internationale, son dernier voyage remonte à quelques années, en 2019, bien avant la pandémie. « J’ai pris l’avion pour la Belgique et à cette époque l’euro n’était pas si cher. Il suffisait que je reçoive ma prime pour que je programme ensuite ma prochaine destination. Maintenant je me contente des voyages professionnels dans le cadre de mon métier. Sinon, pour les vacances estivales, je reste en Tunisie ».
Gnetnews a aussi contacté un autre couple de retraités, qui a choisi Bodrum comme destination pour cet été. « Nous avons profité du confinement pour faire des économies qui ont été consacrées à ce voyage. Cette période nous a beaucoup aidés pour limiter nos dépenses. En tant que retraités, voyager est le meilleur moyen pour rompre avec la routine, et nous sommes contents d’avoir pu en profiter un peu après de 2 ans de claustration, de peur et de déprime à cause du Covid-19… », nous a indiqué Saida (63 ans).
E.B