Publié le : 09/07/2022 – 22:50
À Madagascar, les acteurs du secteur touristique réunis pendant trois jours dans la capitale Antananarivo. Alors que la haute saison touristique a commencé et que le ciel malgache est rouvert depuis plusieurs mois, la reprise reste timide dans le pays.
Avec notre correspondante à Antananarivo, Laetitia Bezain
Biodiversité unique, plages de sable blanc et eaux turquoises, paysages majestueux, les atouts de la Grande Île pour attirer les touristes sont nombreux. Mais pas toujours suffisants, fait remarquer Tsiry Rasetriarivony, responsable des opérations du voyagiste Zà-Tours :
« Côté nature, Madagascar est vraiment irremplaçable, mais il faut vraiment revoir toutes les infrastructures. Les routes se sont vraiment dégradées ces deux dernières années. Les routes nationales sont terribles actuellement. On doit informer nos touristes de la réalité dans le pays et on leur dit aussi que Madagascar a besoin du tourisme. Mais le problème d’infrastructure freine beaucoup les touristes et la promotion de la destination Madagascar. Il y a des touristes qui préfèrent aller à l’île Maurice ».
« Le tourisme commence à revenir petit à petit, mais c’est vraiment timide. Il faudrait plus de vols, plus de promotion et de communication. Pour nous, par exemple, nos clients sont à 99% anglophone, des Américains et des Britanniques, et ils combinent leur voyage à Madagascar avec l’Afrique, mais les vols avec l’Afrique du Sud ne sont pas encore rétablis et ça nous pénalise beaucoup », ajoute-t-il.
Ce jeudi 7 juillet, le ministère des Affaires Étrangères a annoncé la reprise « imminente » des vols entre Madagascar et l’Afrique du Sud sans préciser de date. Si depuis la pandémie de coronavirus, le pays s’applique à promouvoir le tourisme national, notamment avec ce salon, celui-ci ne permet pas de compenser le manque à gagner de la baisse considérable du nombre de clients étrangers.
À Nosy Be, île du Nord-Ouest, dont l’économie repose sur le tourisme, certains opérateurs peinent à trouver les moyens pour entretenir leurs établissements après deux ans de crise, explique Yavy Tatiana Rambeloson. Elle est déléguée du tourisme de Nosy Be et membre du conseil d’administration de l’Office de tourisme : « Normalement, pendant la basse saison, la majorité des opérateurs réhabilitent leurs établissements. Mais avec la crise, ils n’ont pas pu le faire. Actuellement, les établissements touristiques à Nosy Be sont un peu K.O. Certains sont aussi fermés provisoirement en attendant qu’ils arrivent à faire leur réhabilitation ».
« En 2019, nous avons eu une très bonne année touristique et les opérateurs ont investi dans le secteur. Il y a eu le Covid-19 l’année suivante et tout est tombé à l’eau, mais les banques leur ont demandé de rembourser leurs prêts même s’il n’y avait aucune activité touristique pendant la pandémie. Certains vendent même leurs biens pour rembourser leurs prêts. Il y a eu un appui déployé par le ministère du Tourisme, mais il n’y a que 78 opérateurs qui ont bénéficié de cet appui. Donc, on espère encore que l’appui va continuer pour que les opérateurs touristiques puissent se relever. Les vols depuis l’étranger vers Nosy Be ont repris, mais le problème reste les prix des billets qui sont un peu chers. Après la réouverture des frontières, d’avril à juin, on a eu une croissance basse, mais maintenant, nous sommes dans la période de grandes vacances, donc on espère encore », souligne Yavy Tatiana Rambeloson.
Avant la pandémie, en 2019, Madagascar avait atteint un niveau historique avec l’accueil de 350 000 touristes en un an. Depuis le début de l’année, le pays en a enregistré un peu moins de 27 000, selon les chiffres du ministère du Tourisme.
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