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La fréquentation touristique repart de plus belle
Les touristes reviennent en force à La Réunion. Alors que la haute saison approche, l’Île de La Réunion Tourisme et ses partenaires étaient venus nombreux la semaine dernière sur l’IFTM. L’occasion d’échanger avec Patrick Lebreton et Susan Soba, président et directrice générale de l’Île de La Réunion Tourisme, sur les projets à venir…
Accompagnés d’une délégation de 26 professionnels du tourisme, les membres de l’IRT sont venus en force sur l’IFTM 2022 – DR : IRT – Lionel Ghighi
Après deux années difficiles, la reprise du tourisme à La Réunion est enfin là.
Et ce sont les chiffres qui le disent : entre janvier et fin juillet 2022, l’île a accueilli 254 526 touristes extérieurs, soit plus que le nombre total de touristes extérieurs venus sur l’ensemble de l’année 2021 (250 812 touristes).
Il s’agit avant tout de visiteurs en provenance de France métropolitaine (85% des flux), mais l’Île de La Réunion Tourisme (IRT) constate également le retour des clientèles internationales en provenance de l’océan Indien (9%) et de l’Europe (5%), notamment l’Allemagne, la Belgique et la Suisse.
Rien que sur le 1er semestre 2022, ces arrivées ont permis à la destination de réaliser 171,8 millions d’euros de recettes touristiques, soit une hausse de +165% par rapport à 2021, mais une baisse de -5,6% vs. 2019.
« Je salue le retour à un niveau de fréquentation proche de celui de 2019. C’est une bonne nouvelle pour le secteur touristique réunionnais qui confirme sa résilience après 2 années de crise Covid, a déclaré Patrick Lebreton, Président de l’Île de La Réunion Tourisme lors de l’IFTM Top Resa, le 20 septembre dernier.
Accompagnés d’une délégation de 26 professionnels du tourisme, les membres de l’IRT étaient venus en force sur le salon pour rencontrer les agences de voyages, alors que la haute saison touristique s’apprête à démarrer.
Restant prudent quant à l’évolution de la situation sanitaire, économique et géopolitique, le président de l’IRT est tout de même revenu sur la nouvelle ambition régionale de l’IRT. “Nous souhaitons porter pour les générations d’aujourd’hui et de demain un tourisme de sens et de valeur, un tourisme fort de notre patrimoine, de nos territoires et de notre art de vivre, a-t-il ajouté.
Pour cela, il nous faut trouver l’équilibre entre le nombre de visiteurs – peut-être autour de 550 à 600 000 visiteurs extérieurs par an, voire un peu plus demain – et le tourisme local, qui s’est beaucoup développé durant la pandémie“.
Une hôtellerie qui reprend du poil de la bête
Parmi les pistes à l’étude, l’IRT envisage de “mixer” l’offre hôtelière avec les structures d’agritourisme.
“Le tourisme responsable, c’est aussi assumer la responsabilité du territoire vis-à-vis de tous ces professionnels du tourisme qui durant des années ont fait tourner leurs entreprises et auxquels nous devons aussi apporter une activité, précise Susan Soba, la directrice générale de l’IRT, très attentive à la santé financière des professionnels du tourisme réunionnais.
Il y a beaucoup d’entreprises du voyage qui nous rapportent que les arrivées de ces derniers mois correspondent à des reports. C’est donc à partir de l’année prochaine que nous verrons la capacité des entreprises à tenir, en terme de rentabilité, mais aussi si les intentions de départs sont similaires à 2022. Nous sommes vigilants“, poursuit-elle.
D’autant plus avec le conflit en Ukraine, “la fin de l’abondance”, l’inflation à tous les niveaux (aérien, matières premières) et le Covid qui est toujours là…
Aussi, après deux années difficiles et des baisses de fréquentation de l’ordre de -60 à -70%, quid de l’offre sur place ?
“A côté de mon poste de président de l’IRT, je suis également 1er vice-président délégué à l’économie de la Région Réunion, enchaine Patrick Lebreton. Et dans ce cadre-là, je peux vous dire qu’il existe des indicateurs très concrets de la volonté de développement du tourisme à La Réunion.
Nous bénéficions d’un programme européen du Fonds Européen de DEveloppement Régional (FEDER) qui nous aide à construire les hôtels, les équipements touristiques, etc. Ce dernier s’achève, mais nous sommes en train d’en enclencher un autre… et nous avons des demandes ! Ce qui veut dire que même en période crise géopolitique et malgré la hausse des taux d’intérêts, les promoteurs et les hôteliers pourraient être sur la réserve, et pourtant c’est le contraire qui se produit”.
Si l’offre d’hébergement est pour l’heure suffisante au regard des flux touristiques enregistrés, l’IRT doit désormais définir ses objectifs post-crise.
“A priori, il y a beaucoup d’établissements qui sont en train de repartir. Il y a également beaucoup d’établissements qui vont aussi sortir dans les prochaines années, comme le Sarana Hôtel & Spa 4* dans le Cirque de Salazie ou encore le Wood Hôtel and Spa à Trois-Bassins, dans l’ouest de l’île“, ajoute Susan Soba.
Une fin d’année intense pour l’Île de La Réunion Tourisme
La reprise va donc crescendo pour l’IRT et la fin de l’année promet d’être intense avec le retour des touristes, les rendez-vous prévus avec les distributeurs, les tournages d’émissions et les 30 ans du Grand Raid…
Et c’est la Learning Expedition, réalisée en partenariat avec Air Austral et TourmaG.com, qui a donné le coup d’envoi de cet agenda bien chargé, début septembre.
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L’événement a permis d’accueillir 25 chefs d’entreprises et représentants de l’industrie du voyage français à La Réunion, pour leur faire vivre l’île intense et découvrir la richesse du tourisme local.
En parallèle, des tournages d’émissions à forte audience sont prévues à La Réunion, dont Échappées Belles, en collaboration avec l’IRT pour augmenter la notoriété de l’île. Au programme : des rencontres, des baleines, Mafate et plein de découvertes sensorielles autour du patrimoine culturel et gastronomique de l’île intense.
“La notoriété est un concept très important, qui accompagne tous les canaux de ventes et dans ce sens, nous allons signer des conventions de partenariats avec des professionnels du tourisme comme Misterfly et Exotismes, mais aussi avec des compagnies aériennes telles Air France, Air Austral et Corsair. Ces conventions vont nous permettre de mettre en place des opérations avec des journalistes, des agences de voyages, etc.“, précise Susan Soba.
Enfin, l’année 2022 marque le 30e anniversaire du Grand Raid de La Réunion qui se déroulera du 20 au 23 octobre. “Tous les hôtels affichent complet, il va être compliqué de trouver des chambres“, précise Patrick Lebreton.
A noter qu’au-delà des grands noms du trail qui viendront rivaliser sur la “Diagonale des Fous”, Denis Brogniart et les aventuriers de Koh-Lanta viendront mettre en lumière un format méconnu et pourtant tout aussi hors-norme : le relai Zembrocal.
Aux côtés du présentateur, Aurélien Tesson, Mathieu Blanchard et Bastien Saint-Pierre, formeront la « Team Koh-Lanta » : une course de 150 km et 8 000 mètres de dénivelé positif à travers l’île.
En parallèle, Alix Noblat et Dorian Louvet s’élanceront sur des formats individuels : Alix sur le Trail de Bourbon (109 km et 6 000 mètres de dénivelé positif) et Dorian sur la mythique Diagonale des Fous (165 km et 10 000 mètres de dénivelé positif).
La coopération régionale à l’étude
Après la tentative de rapprochement avortée entre Air Austral et Corsair, la Région Réunion planche sur “un projet de coopération à l’échelle régionale, au niveau des îles de l’Océan indien et jusqu’en Afrique, explique Patrick Lebreton.
Nous sommes peut-être un peu rêveurs, mais il y a un autre sujet qui faisait partie de notre programme lors des dernières élections régionales, qui est de créer une compagnie maritime régionale, alors que nous rencontrons de grosses difficultés sur le fret et que les mouvements maritimes en cours sont en train de véritablement changer.
En effet, nous importons beaucoup, en revanche nous exportons peu et les porte-conteneurs partent à vide. Il y a des compagnies qui ne veulent plus venir à La Réunion.
C’est une parenthèse, mais durant la crise, nous avons rencontré d’importants problèmes sur les importations, notamment sur les denrées périssables. Et l’importation de marchandises à la Réunion conditionne aussi notre tourisme.
Cette problématique est aussi liée à celle de l’aérien ; quand nous parlons de connectivité, nous devons également nous pencher sur le problème du désenclavement aérien, maritime, mais aussi numérique”.
Le tourisme a donc toute sa place dans la stratégie régionale. Dans le cadre de la loi NOTRe, la Région doit notamment d’ici la fin de l’année, présenter son nouveau schéma régional de développement économique d’innovation et d’internationalisation.
“Je souhaite vraiment que l’agriculture et le tourisme en soient deux marqueurs“, poursuit Patrick Lebreton. “Le niveau de santé proposé doit également devenir un élément-critère qui va permettre de rassurer les visiteurs par rapport à d’autres destinations“.
Quant au tourisme local, l’IRT va travailler avec l’agence nationale pour les Chèques-Vacances (ANCV) sur les dispositifs d’Etat pour proposer des solutions aux “gramounes“, aux seniors de l’île.
Toutes ces actions vont dans le sens d’un tourisme plus inclusif. “On ne peut pas complètement déconnecter la question du tourisme de tous les autres secteurs de l’économie, parce que nous vivons sur une île“, résume Susan Soba. “Les moyens existent pour croiser tous ces éléments, encore faut-il que l’on oriente nos investissements vers les projets qui comptent“, conclut pour sa part Patrick Lebreton.
Après une longue période de repli sur soi, La Réunion devrait aussi progressivement reprendre ses relations avec les autres destinations de l’Océan indien. Une chose après l’autre…
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