L’Occitanie, prête logiquement son stade-phare, le Stadium de Toulouse, à la World Rugby qui y a programmé plusieurs matchs de la Coupe du Monde de Rugby 2023. Restait à la Région à accueillir une ou plusieurs des douze équipes en lice pour le titre de champion. Après une cour intense de la Région, le Japon a choisi l’Occitanie comme camp de base. Et les Samoa lui ont emboîté le pas.
Le Japon à Toulouse, les îles Samoa à Montpellier. Perpignan ou Narbonne (cette dernière pourtant candidate à devenir camp de base), deux grandes villes de rugby, ne figurent hélas pas sur les feuilles d’entraînement des équipes qualifiées pour LA grande compétition ovale. La Région n’a pas ménagé ses efforts pour séduire l’équipe japonaise qui drainera des dizaines de milliers de supporters, aussi touristes au très fort pouvoir d’achat. Comme en 2007.
Dans la délégation japonaise accueillie début juin : Hitoshi Ono (debout à gauche) star nationale de rugby, aujourd’hui retraité.
35 000 Japonais attendus…
La présidente d’Occitanie s’est rendue au Pays du soleil levant pour la troisième fois, en septembre 2019. Une mission économique au cours de laquelle, Carole Delga avait signé un protocole d’accord relatif à l’accueil de la Coupe du Monde de Rugby France 2023. “Le but est que l’Occitanie soit base arrière, on est la première Région à signer un tel accord”, disait-elle alors. Presque trois ans plus tard, le Comité régional du tourisme a accueilli une première délégation nippone composée de journalistes et influenceurs et d’une star locale du ballon ovale, Hitoshi Ono. À leur programme : des visites en Haute-Garonne et dans l’Aude, notamment à Carcassonne. L’enjeu est de taille : attirer, dans les hôtels, restaurants, commerces, sites touristiques de cette zone les quelque
35 000 Japonais attendus l’automne prochain en France. “Une déferlante”, espère-t-on au Comité régional du tourisme. Car ces supporters et touristes ne sont pas comme les autres tant leur panier moyen (les dépenses consacrées à leur séjour) est important : 200 euros par jour avant la pandémie, contre 120 euros toutes nationalités confondues.
… et très peu de Samoans
Du côté de Montpellier, les retombées économiques liées à la présence de supporters samoans seront évidemment bien plus modestes. D’ailleurs, aucun voyage de journalistes ou prescripteurs de cet archipel polynésien n’a été organisé. Cette petite monarchie à 20 heures d’avion de Paris, comptant par ailleurs moins de 200 000 habitants, la région espère à peine plus de Samoans que les joueurs eux-mêmes et leur staff technique. Les nombreux amateurs de rugby de la région pourront en revanche assister à des entraînements au GGL Stadium, l’ex-Yves du Manoir de Montpellier.
Signature à Tokyo, en 2019, de l’accord de coopération avec le Comité d’organisation France 23.
63 millions d’euros de retombées économiques, et des emplois espérés
“Avec un prévisionnel de 63 millions d’euros de retombées économiques pour le territoire régional, les perspectives d’emplois directs et indirects sont importantes, notamment pour le secteur du tourisme, des loisirs et de l’agroalimentaire”, soulignent les services de la Région Occitanie.
Comme pour l’accueil d’autres grandes compétitions sportives, la Région a « soutenu » l’organisation France 23 à hauteur de 600 000 euros. “À travers (ce) partenariat, France 23 et la région Occitanie se mobilisent pour permettre la réussite de l’événement et s’assurer qu’il bénéficie à l’ensemble du territoire” , indiquent-ils. 340 apprentis “Campus 23” (de 18 à 30 ans) sont recrutés et formés aux métiers du sport jusqu’en 2023. Après une promotion auprès des marchés lointains, le CRTL se focalisera l’an prochain sur une communication plus locale.
Enfin, des animations avec les produits Sud de France se dérouleront pendant la compétition et des ateliers rugby seront organisés dans les quartiers prioritaires.
Les Fleurs braves connaissent déjà le pré toulousain
Classée 10e en mai 2022 au World Rugby, l’équipe du Japon, surnommée “Brave Blossoms”, Les Fleurs braves, en français, a émergé voilà une dizaine d’années. Après sa victoire lors des phases de poules de la Coupe du Monde 2015 contre l’Afrique du
Sud (34-32) et plus récemment contre l’Irlande (19-12) lors de la Coupe du Monde 2019 à domicile où elle s’est qualifiée pour les quarts de finale en éliminant l’Écosse. “L’équipe du Japon a déjà disputé un match au Stadium de Toulouse lors de la dernière Coupe du Monde de Rugby organisée en France en 2007”, indique le Comité régional du tourisme. C’était face aux Fidji, et ils s’étaient inclinés 31 à 35.