Le centre historique de Bologne concentre la majorité des grands hôtels (Photo : Luc Citrinot)
Le tourisme de Bologne a prospéré à l’ombre d’une certitude profondément ancrée chez de nombreux Italiens et Européens. Celle d’être une ville tournée totalement vers le monde des affaires. Ce n’est pas faux. Avec ses 390 000 habitants, Bologne est l’un des grands pôles économiques d’Italie, notamment avec un dense tissu d’entreprises dans l’agro-alimentaire, la machine outil, l’automobile ou encore l’édition; un pôle universitaire de 90 000 étudiants; le centre Cineca, un leader en Europe du calcul haute performance (HPC ou High Performance Computing). Sans oublier les foires et salons de Fiera Bologna.
Tout cela a donc été à la genèse de l’attractivité de la capitale de l’Emilie-Romagne. De fait, la région se classe, selon les sondages à la troisième ou quatrième place en Italie pour son PIB par habitant.
Mais la crise du Covid-19 est passée par là et elle a accéléré une tendance que percevait déjà les autorités touristiques: un essoufflement du marché d’affaires. « Cela fait dix ans que l’on essaie de promouvoir différemment Bologne, cité d’affaires par excellence. Dix ans où nous positionnons la ville comme une destination pour le tourisme urbain et notamment pour la culture. On y est parvenu puisqu’en 2019, les motivations des voyageurs se répartissaient de façon équilibrée entre loisirs et affaires« , raconte Patrik Romano, Directeur Général de Bologna Welcome, l’agence de tourisme municipale.
Le positionnement de Bologne, idéal en Italie à trente minutes par train de Florence, une heure de Milan, une heure trente de Venise et deux heures de Rome, en fait un carrefour naturel des affaires. « Mais cela s’avère aussi une faiblesse pour le marché affaires. Avec le réseau de TGV, les voyageurs d’affaires effectuent désormais un aller-retour journée à Bologne. De plus, la tendance dans le secteur des foires est de réduire le nombre de jours d’activité. Tout cela joue négativement sur l’hôtellerie et l’industrie des services de Bologne », poursuit Patrik Romano.
D’où ce virage à 360°. « Il était important de partir à la conquête des touristes individuels de loisirs. Cela a permis d’équilibrer le taux d’occupation des hôtels, de conquérir la clientèle domestique qui nous percevait toujours comme une ville d’affaires. Et e de nous hisser parmi les villes secondaires les plus courues en Europe. Là encore, l’absence relative de notoriété par rapport à des villes comme Florence ou Venise est un facteur de curiosité pour beaucoup d’Européens », raconte le Directeur de Bologna Welcome.
Art de vivre et culture attirent les visiteurs d’affaires et touristes
Le classement l’an dernier de Bologne au patrimoine mondial de l’UNESCO pour ses centaines d’arcades qui rythment la ville, a permis de consolider l’image culturelle de la cité. L’office de tourisme travaille à désormais mieux faire connaître son patrimoine de musées et cinématographiques à l’international.
La somptueuse Galerie d’Art Municipale à l’intérieur du Palais Communal (Photo : Luc Citrinot)
La gastronomie est un autre point fort de la capitale de l’Emilie-Romagne. C’est à Bologne qu’on a créé gnocchi, tortellini, tagliatelles en sauce ou mortadelle. En revanche, les fameux spaghettis sauce bolognaise restent ici totalement inconnus… ou méprisés!
Tous ces éléments ont permis à Bologne de relativement bien amortir la pandémie de covid. « Nous avons réussi à redresser la situation du tourisme en 2021 même si le covid a bien sûr laissé des traces. Mais en septembre, octobre et novembre dernier, nos hôtels ont retrouvé un taux d’occupation comparable à celui de 2019. Et 2022 s’annonce bon pour le moment », précise Patrik Romano.
Si le voyageur de loisirs est devenu une cible clé du tourisme bolognais, les voyageurs d’affaires ne sont pas délaissés. « Nous restons la quatrième ville la plus active d’Italie en nombre de congrès internationaux, derrière Rome, Milan et Florence, selon l’ICAA, l’association internationale des congrès. Nos foires ont de nouveau repris et on s’attend à une trentaine d’évènements cette année« , décrit le Directeur Général. La ville accueille, outre ses foires, une trentaine de congrès et conférences internationaux en moyenne chaque année.
Capacités hôtelières idéales?
Le parc hôtelier a été largement rénové ses dernières années, offrant quelques 13500 chambres. On compte dans ce nombre un pourcentage relativement faible d’établissements affiliés à une chaîne internationale -dans les faits une demi-douzaine, dont AC by Marriott, Best Western, Holiday Inn, Mercure ou NH. « On a un bon nombre d’établissements quatre étoiles + et un cinq étoiles, le Grand Hotel Majestic. Il nous faudrait probablement un autre cinq étoiles de grande capacité pour les congrès », reconnaît Patrik Romano.
Il est peu probable qu’une inflation de nouveaux hôtels viennent à Bologne dans les prochaines années. « On atteint en fait un plafond idéal pour le tourisme: 5 millions de nuitées pour près de 2,5 millons de visiteurs par an. On en a guère besoin de davantage », analyse Patrik Romano. « D’autant que nos visiteurs apprécient notre art de vivre, l’authenticité de la ville, le sentiment de sécurité et de bien-être en ville. C’est précieux dans la période actuelle ».
La dolce vita bolognaise sous les arcades du Corte Isolani (Photo : Luc Citrinot)
GUIDE DE BOLOGNE
S’y rendre
il existe des vols quotidiens d’Air France et Vueling depuis Paris CDG et Orly. Ryanair propose également une alternative depuis Beauvais. Air France relie également Lyon à Bologne. Ryanair exploite également des vols vers Bruxelles-Charleroi. Possibilité de voyager via Milan par trains à grande vitesse Frecciarossa ou Italo. Le trajet est d’une heure.
Séjourner
Les amateurs d’hôtels de charme privilégieront I Portici Hotel (via Indipendenza 69 – Tél: +39 051 42185- www.iporticihotel.com) et Hotel Corona d’Oro (via Oberdan 12 – Tél. +39 051 7457611 – www.hco.it) , des hôtels historiques à l’atmosphère très italienne, tous deux étant classés 4 étoiles+. Ils sont situés entre gare et Piazza Maggiore, le centre historique de Bologne.
(La Piazza Maggiore dominée par les tours médiévales, le Mercato di Mezzo et l’hôtel I Portici- Photos : LC)
Manger
Sur le pouce et délicieux, le food court aménagé dans le Mercato di Mezzo dans le coeur historique de la ville. Une offre de restaurants et comptoirs de vente. Une osteria de charme sous des arcades médiévales, l « Osteria Buca Delle Campane (www.bucadellecampane.it). I Portici Hotel possède le seul restaurant étoilé Michelin de Bologne. Réservation obligatoire (ristorante@iporticihotel.com). Enfin, les amateurs de pâtisseries et chocolat se délecteront au Caffe Letterario du maître patissier et chocolatier Sebastiano Caridi (https://www.sebastianocaridi.it).
Découvrir trois incontournables à Bologne
- L’ascension d’une des tours médiévales au centre ville (la plus haute est la Tour Asinelli à 97,2m, le beffroi de la cathédrale ou la Tour de l’Horloge plus petite).
- La Galerie d’Art Municipale avec plusieurs centaines de peintures, notamment d’Italiens de Bologne. Les appartements et salles d’apparat aux murs peints comme la Sala Urbana et la Galleria Vidoniana sont des merveilles de l’art italien.
- Parmi les musées de Bologne, le Musée d’Obstétrique et d’Anatomie au sein du Palais Poggi. Il abrite des collections de figures en cire servant des 17ème et 18ème siècles reproduisant le corps humain mais aussi le développement du foetus. Des modèles servant aux étudiants en médecine et aux sages-femmes.
S’informer
Welcome Bologna possède un site internet très complet sur la ville et vend également la Welcome Bologna Card qui procure de nombreux avantages. La plupart des musées et lieux de visite peuvent être réservés en ligne. https://www.bolognawelcome.com/fr
Le site de l’office de tourisme d’Italie offre de nombreuses informations sous https://www.italia.it/en.
Consulat de France: voir à Milan- https://it.ambafrance.org/-Consulat-de-Milan-
