Pour les vacances d’été, Arnaud est plutôt du genre à réserver une location en bord de mer en Espagne. Mais cette année, il va “privilégier les campings plutôt que les locations en appartement. Et rester en France : les Cévennes, le Gard, dans ces eaux-là”, assure-t-il. Avec l’inflation, la hausse des prix du carburant et des billets d’avion, de nombreux Français n’ont d’autre choix que de partir moins loin et à moindre frais.
Quand le budget loisirs se restreint, certains misent sur les les bonnes affaires. “On improvise un peu, je pense, cet été, témoigne Matteo qui travaille dans la restauration. C’est vrai que cet été, il n’y a pas de projet de voyage de longue distance. On va rester encore sur du local à mon avis. Des petits week-ends et des courts séjours”. Une première pour ce trentenaire qui aime d’habitude crapahuter aux quatre coins du globe.
“C’est vrai que je suis un grand voyageur dans l’âme donc habituellement je partais et j’aimais beaucoup partir et faire de longs voyages. Mais ça a un coût de partir et encore plus en saison.”
Matteo, salarié dans la restauration
à franceinfo
Et pourtant, dans les agences de voyages, la demande reste importante. “On retrouve des niveaux égaux à 2019”, se félicite Patricia Héliez, directrice à Toulouse de l’agence Comptoir de voyages. La clientèle plébiscite surtout “l’Europe du Sud, mais beaucoup aussi l’Europe du Nord. C’est certainement dû au climat. Les gens souhaitent voyager tout simplement, changer d’air, changer d’horizon et aller découvrir d’autres pays qui ont tant manqué pendant deux ans”.
Cette professionnelle doit composer avec des tarifs en hausse. Les billets d’avion mais aussi les locations de voiture sont plus chers. “Si on voit qu’au niveau budget, ça ne passe pas, on essaye de voir sur d’autres destinations et aussi réduire peut être le temps de voyage, détaille Patricia Héliez. C’est à dire au lieu de partir douze jours, peut être que les gens ne vont partir qu’une semaine. Néanmoins, ils veulent voyager. Donc l’idée, notre cœur de métier, c’est de les faire voyager, de les faire rêver.”
Mais pour encore combien de temps? La situation dans les prochains mois ne devrait pas s’arranger, prédit la directrice d’agence de voyage : “Il est clair que de voyager, ça restera quand même un luxe. Il sera toujours possible de partir sur des saisons qui sont beaucoup moins onéreuses. Et puis aussi, le plus important, c’est de se dire peut être de prévoir ses vacances très en amont, quand c’est possible, de façon à pouvoir anticiper ne serait ce que par rapport au budget.” En réservant donc, pourquoi pas dès maintenant les vacances… de l’été prochain.