Publié le : 17/11/2022 – 09:27
En Chine, le ministère du Tourisme annonce à son tour des mesures pour faciliter les voyages interrégionaux et tenter de relancer un secteur très affecté par la stratégie « zéro Covid ». On parle là encore d’un assouplissement des restrictions sanitaires à tâtons et parfois difficile à faire accepter aux autorités locales, confrontées à la recrudescence de l’épidémie.
Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Cet avis, publié mercredi 16 novembre par le ministère chinois du Tourisme à la suite de celui du Conseil d’État vendredi, constitue à nouveau une mise à jour des mesures de restrictions des déplacements dans le pays, mais en aucun cas ne signe la fin du zéro-Covid. Pas question de se « coucher devant l’épidémie » -l’expression en mandarin pour dire « vivre avec le virus »-, ont martelé les autorités. Il s’agit de faire face à la pandémie de manière plus « scientifique », selon les termes de la propagande.
Concrètement, concernant les déplacements en Chine qui intéressent beaucoup, notamment les hommes d’affaires africains dans ce pays, qui doivent rencontrer leurs fournisseurs ou leurs clients, il faudra désormais présenter un test Covid négatif de moins de 48 heures pour prendre le train ou l’avion, mais le passage éventuel par des zones dites à risques Covid ne sera plus pris en compte.
Guide touristique reconverti en vendeur de smartphones
Après, il y a la réalité du terrain et des autorités locales qui parfois traînent les pieds face aux mesures décrétées par Pékin. Difficile en effet de relâcher les vannes, quand pendant trois ans les responsables provinciaux ont été sanctionnés en cas de foyers infectieux jugés mal maîtrisés. Un effort en ce sens avait d’ailleurs déjà été fait l’été dernier. Afin de faciliter les voyages interrégionaux, le gouvernement central avait supprimé les astérisques sur les pass sanitaires qui signalaient un passage par ces zones à risques et vous empêchaient de voyager. Aussitôt, ces astérisques avaient été remplacés par de longues listes de quartiers, de districts, de lieux de votre ville de départ que les agents sanitaires vous déballaient sous le nez à l’arrivée dans les gares et les aéroports, en vous demandant de signer un document engageant votre responsabilité et certifiant que vous n’étiez pas allé vous promener dans les zones rouges. Il y a urgence en tout cas pour l’industrie touristique.
Quelque 130 000 personnes ont quitté le secteur en deux ans en raison des confinements à répétitions et des contraintes de déplacement. Un guide touristique dans la province chinoise de Mongolie intérieure confiait récemment que depuis un an, faute de client, il s’était mis à vendre des smartphones en ligne pour gagner sa vie. On verra ce que donnent ces mesures partielles, sachant que la vente de voyages en groupe est toujours suspendue. Selon le rapport annuel du ministère du Tourisme et de la Culture publié le 10 mai dernier, malgré le fait que les Chinois ne voyagent plus à l’étranger et passent leurs vacances en Chine, l’activité des agences de voyage reste 17,38% en dessous de son niveau d’avant la pandémie.