[Article publié le 26.07 à 17:55, mis à jour avec déclaration officielle le 27.07 à 8:26]
Le 15 juillet dernier, à l’occasion de la visite de la chancelière allemande Angela Merkel, le président américain Joe Biden, plein d’espoir sur l’amélioration de la situation dans son pays, avait annoncé qu’il serait en mesure de dire “dans les prochains jours” à quelle date seraient levées les restrictions de voyage visant les Européens. À Bruxelles, comme dans toutes les capitales européennes qui ont ouvert leurs frontières sans conditions aux Américains, la mesure de réciprocité était attendue avec impatience.
| Lire ici l’interview de Thierry Breton sur le sujet
Mais les jours ont passé, et le nombre d’infections aux États-Unis n’a cessé d’augmenter.
Propagation à grande vitesse du variant Delta
Non seulement, le variant Delta se propage à très grande vitesse (il représente désormais plus de 80% des nouvelles infections par le SARS-CoV-2) sur le territoire américain. Mais encore, on assiste à une flambée des contaminations: jeudi dernier, la directrice des Centres de prévention et de contrôle des maladies (CDC), Rochelle Walensky, a ainsi déclaré que la moyenne sur sept jours des nouveaux cas aux États-Unis avait bondi de 53% par rapport à la semaine précédente.
Au vu de cette situation, le gouvernement des États-Unis, à la suite d’une réunion vendredi soir à la Maison Blanche, a décidé, selon un responsable anonyme cité lundi 26 juillet en début d’après-midi par l’agence Reuters, de maintenir toutes les restrictions de déplacements mises en place depuis 2020, ce qui va empêcher à court terme une grande partie des ressortissants étrangers de se rendre aux États-Unis.
Dans la soirée, le maintien des restrictions concernant les voyages internationaux devenait officielle était officiellement annoncé par Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche lors de son point presse (photo ci-dessous), douchant à nouveau les espoirs de réciprocité émanant notamment de l’Union européenne.
[Lundi soir, le point presse de Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. Crédit photo: Michael Brochstein/Sipa USA via Reuters Connect. Cliquez pour agrandir l’image plen écran]
Été raté pour l’industrie du tourisme
L’industrie touristique américaine comptaient sur le retour de ressortissants étrangers, européens en particulier, pour sauver leur saison estivale. Or, les États-Unis interdisent actuellement leur territoire à la plupart des ressortissants étrangers ayant résidé au cours des 14 derniers jours au Royaume-Uni, dans les 26 pays de l’espace Schengen, en Chine, en Inde, en Afrique du Sud, en Iran et au Brésil.
Le secteur aérien fait notamment pression depuis des mois sur l’exécutif fédéral pour obtenir une levée des restrictions. Pour autant, la situation est moins urgente qu’elle ne l’est pour les compagnies européennes. En effet, à défaut de pouvoir relancer les destinations internationales, les transporteurs aériens américains peuvent se concentrer sur la forte reprise du trafic sur le réseau intérieur. Une telle stratégie est plus difficile pour les compagnies européennes. Celles-ci sont pénalisées sur le réseau intra-européen par les différentes mesures de restrictions prises par chaque pays de l’UE, même si le certificat sanitaire européen permet d’en atténuer les impacts. Pour Air France, le maintien des restrictions aux États-Unis constitue un véritable coup dur. Pour La Compagnie ou pour French Bee également, ainsi que pour l’ensemble des tour-opérateurs qui commercialisent les États-Unis.
Maintien de la fermeture des frontières avec le Canada et le Mexique
L’ajout le plus récent à cette liste établie depuis janvier 2020 et le début de la pandémie concerne l’Inde et remonte à début mai.
La semaine dernière, le département américain de la Sécurité intérieure a annoncé que les frontières terrestres des États-Unis avec le Canada et le Mexique resteraient fermées aux voyages non essentiels au moins jusqu’au 21 août, même si le Canada a de son côté autorisé les Américains intégralement vaccinés à se rendre sur son territoire à compter du 9 août.
(avec Reuters)
latribune.fr
27 Juill 2021, 8:26