Voyage aux USA, remboursement des PCR…le secrétaire d’Etat au Tourisme répond à Capital

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Capital : Quelles sont vos attentes sur la saison touristique estivale ? Est-ce que les professionnels peuvent espérer une année réussie ?

Jean-Baptiste Lemoyne : Pour l’instant, la saison s’annonce bien. Dans certains établissements, les réservations sont supérieures à l’année 2019, qui était déjà un bon cru. Pour traduire cette réussite dans la réalité, il faut rester prudent et vigilant, maintenir les gestes barrières et continuer la vaccination. Nous avons d’ailleurs adapté le dispositif pour permettre aux Français de se faire vacciner sur leur lieu de vacances. Le succès de la saison touristique passe par la vaccination, c’est à cela que tiennent les bonheurs retrouvés. Le Chablis en terrasse, il tient à ça !

Capital : L’été dernier, vous avez encouragé les Français à partir en France, est-ce toujours le cas cette année ?

Jean-Baptiste Lemoyne : Notre pays offre 50 nuances de vacances. En tant que secrétaire d’Etat au Tourisme, j’encourage l’été bleu-blanc-rouge. La France est une destination qui propose 1000 visages différents, que vous préfériez l’espace montagnard, littoral ou urbain, il y a toujours de nouvelles activités à découvrir. Je pense notamment à l’hôtel de la Marine à Paris, mais également au château du Clos Lucé dans le Val de Loire, qui fut la demeure de Léonard de Vinci. Il y a aussi le Rocher Mistral qui ouvre ses portes en Provence : l’offre est foisonnante. D’autant plus qu’après la pandémie, les Français ont envie de voyager en circuit court. Nos compatriotes ont redécouvert la France et tous les indicateurs montrent qu’ils vont privilégier notre territoire.

Capital : Est-ce qu’il y a un risque de partir à l’étranger cet été ? Quels conseils donner à ceux qui font leur valise ?

Jean-Baptiste Lemoyne : Pour ceux qui souhaitent partir hors de France, pour bien préparer son voyage, je recommande de consulter les pages “conseil aux voyageurs” sur le site du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, ainsi que le site reopen.eu de la Commission européenne. Voyager est devenu plus complexe qu’auparavant : il ne faut pas hésiter à solliciter les agences de voyages pour organiser vos vacances, car elles sont là pour vous accompagner. Nous avons établi une carte du monde avec un code couleur selon la situation sanitaire des pays. Ce classement est réactualisé tous les 15 jours en fonction de l’évolution de la pandémie. Récemment, les Seychelles et les Maldives sont repassés en zone rouge. A l’inverse, la Turquie en est sortie.

Capital : Est-ce qu’il y a un risque de dégradation de la situation avec l’arrivée du variant Delta ?

Jean-Baptiste Lemoyne : Là encore, la meilleure parade reste la vaccination : plus on sera nombreux à être vaccinés, plus on évitera les cas graves et le rebond épidémique. C’est le sens des initiatives que nous prenons pour amener la vaccination aux vacanciers.

Capital : Le pass sanitaire est en application depuis le 1er juillet, quels sont les premiers retours sur sa mise en place ?

Jean-Baptiste Lemoyne : Depuis le 1er juillet, le pass sanitaire est opérationnel dans tous les pays de l’espace européen. Des contrôles sont désormais fluidifiés grâce à l’interopérabilité entre les différents pays. Sur ce point, l’Europe a montré qu’elle savait être au rendez-vous. On parle souvent des trains qui arrivent en retard mais en l’occurrence, il faut le dire, le train est arrivé à l’heure !

Capital : Peut-être, mais le pass sanitaire n’a pas totalement résolu l’harmonisation entre les pays : certaines destinations se contentent de tests antigéniques quand d’autres exigent exclusivement des PCR pour y accéder…

Jean-Baptiste Lemoyne : Chaque Etat membre demeure libre de fixer ses conditions d’accès. Le dispositif permet de faciliter les voyages, c’est ce qui compte. Dans la plupart des cas, nous sommes d’ailleurs assez convergents avec nos voisins. Après, accepter ou non un test antigénique reste de la compétence des Etats. En France, nous assumons par exemple d’être plus strict sur l’accueil des non-vaccinés en provenance des pays qui ont une situation épidémique plus fragile, car nous considérons qu’il faut rester prudents. L’évolution de la situation sanitaire nous donne raison pour le moment.

Capital : Les personnes non vaccinées pourront-elles bientôt voyager sans motif impérieux dans les zones classées en orange ?

Jean-Baptiste Lemoyne : Pour l’instant, si l’on n’est pas vacciné, il faut présenter un “motif impérieux” pour voyager vers et depuis un pays classé “orange”. Nous continuerons d’adapter ces règles à l’évolution de la situation sanitaire.

Capital : Pourra-t-on bientôt se rendre aux Etats-Unis ? Où en sont les négociations avec la Maison-Blanche ?

Jean-Baptiste Lemoyne : Nous discutons régulièrement avec les autorités américaines sur le sujet. Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, lors de son passage en France, a déclaré que la décision d’autoriser les Français à voyager aux USA serait prise de façon scientifique et rationnelle. Si j’en crois les chiffres de la situation sanitaire, la France est désormais un territoire sûr. J’espère donc que cet argument pèsera. En tout cas, avec Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, nous faisons tout pour que les déplacements entre nos pays reprennent. J’espère que c’est une question de semaines désormais.

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Capital : Pourquoi avoir annoncé que les tests PCR seraient gratuits pour les touristes cet été avant de revenir sur cette décision ?

Jean-Baptiste Lemoyne : Nous ajustons régulièrement notre politique à l’évolution de la vaccination. Il y a aussi une logique de réciprocité, nous mettons à contribution les touristes qui viennent en France, car les Français qui partent à l’étranger doivent payer leurs tests. Cela dit, nous restons compétitifs, puisque le prix du test en France reste l’un des moins chers au monde. Il est de 29 euros pour un test antigénique et de 49 euros pour un PCR.

Capital : Et pour les Français qui partent à l’étranger, le test sera-t-il toujours remboursé par la Sécurité sociale ?

Jean-Baptiste Lemoyne : Pour le moment, la Sécurité sociale rembourse sur la base d’un forfait de 35 euros. Cela concerne les voyages au sein de l’Union européenne. Olivier Véran, le ministre de la Santé, a dit que ce point devrait faire l’objet de clarification, donc nous verrons. Cela dit, la meilleure façon de ne pas payer son test cet été, c’est de voyager en France !

Capital : De votre côté, des vacances de prévues ?

Jean-Baptiste Lemoyne : L’actualité est bien trop chargée pour le moment. J’ai plusieurs déplacements en prévision cette semaine, notamment à La Rochelle, puis à Lourdes. Ce ne sera donc pas pour tout de suite, mais si j’ai l’occasion de prendre quelques jours après l’été, ce sera du côté du Pays basque.

 

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