Kodjo Akakpo n’est pas près d’oublier son récent voyage aux États-Unis. Lors de son retour, plusieurs obstacles se sont succédé, ce qui l’a forcé à passer trois jours à Montréal, en attente d’une place sur un vol pour Moncton.
Et tout cela, à ses frais. Une facture qu’il évalue à 3500 $ pour les coûts d’hébergement, de nourriture et de déplacement.
Kodjo Akakpo a dû débourser environ 3500$ en frais d’hébergement, de nourriture et de déplacement, alors qu’il était coincé à Montréal en attente d’un vol pour Moncton.
Photo : Radio-Canada
J’ai tellement dépensé et je pense que je dois être dédommagé pour ça, pour les sommes que j’ai dépensées, le temps que j’ai perdu et pour tous les préjudices que j’ai subis pendant la saison des fêtes, soutient-il.
Les recours possibles pour obtenir un dédommagement
Selon la réglementation canadienne, une compagnie aérienne doit dédommager les passagers lorsqu’un vol est retardé ou annulé pour une raison attribuable à la compagnie.
En cas de retard dû aux conditions météorologiques, les compagnies doivent en informer les passagers et proposer une nouvelle réservation. S’ils ne peuvent trouver un vol dans les 48 heures, elles doivent offrir un remboursement, dans les 30 jours.
Des passagers de Sunwing en attente d’un vol à l’aéroport de Cancún en décembre 2022.
Photo : Julie Desruisseaux
S’armer de patience
Pour obtenir un dédommagement, il faut premièrement communiquer avec la compagnie aérienne directement et avec votre assurance-voyage si vous en avez une.
Jacob Charbonneau, président-directeur général de Vol en retard, affirme cependant que les transporteurs vont refuser presque systématiquement les demandes.
Il recommande aux voyageurs de ne pas hésiter à avoir recours à une firme pour contester la décision du transporteur, ou de déposer une plainte auprès de l’Office des transporteurs du Canada.
Ce processus peut toutefois être long. En date du 20 décembre, plus de 31 000 plaintes pour annulation ou retard de vols étaient en attente de traitement à l’Office des transports du Canada.
Selon Jacob Charbonneau, le gouvernement a une part de responsabilité pour améliorer le processus de plaintes auprès de l’Office.
Quant aux bagages perdus, volés ou retardés, la compagnie aérienne doit rembourser tous les frais payés pour obtenir des services liés aux bagages et rembourser jusqu’à 2350 $ pour le remplacement des articles perdus ou endommagés.
Revoir ses plans de voyages?
Kodjo Akakpo a porté plainte auprès de RBC Récompense avec qui le billet d’avion a été acheté. Il n’a pas eu de nouvelles pour l’instant. Il a communiqué avec la compagnie aérienne United Airlines et a l’intention de poursuivre ses démarches pour se faire rembourser les dépenses encourues durant cette mésaventure.
« Je ne conseillerais pas aux gens de voyager pendant la période des fêtes. »
— Une citation de Kodjo Akakpo
Pour d’autres voyageurs rencontrés au hasard à l’aéroport de Moncton mardi, la situation chaotique vécue par des milliers de personnes pendant la période des fêtes ne les convainc pas de modifier leurs plans à l’avenir.
Non, je dois voyager, même pendant le temps des fêtes, dit Constantin Willy, un voyageur.
Après avoir perdu ses bagages lors d’un récent voyage, Émile Cormier a choisi cette fois-ci d’apporter un bagage de cabine avec lui.
Photo : Radio-Canada
Émile Cormier, un autre voyageur, a perdu ses bagages lors de son dernier voyage au début du mois de décembre. La compagnie aérienne les a réacheminés trois jours plus tard.
C’est pourquoi j’ai mon carry-on aujourd’hui. Je vais aux États-Unis pour trois, quatre jours. J’apporte mon carry-on, je ne laisse pas la chance à Air Canada ou West Jet!, lance-t-il en riant.
Renforcer les règles
Ottawa admet que des améliorations doivent être faites dans le traitement des demandes d’indemnisation. Le gouvernement envisage de renforcer les règles pour que les plaintes contre les compagnies aériennes soient réglées avant de parvenir à l’Office des transports du Canada.
C’est ce qu’a affirmé le ministre des Transports du Canada, Omar Alghabra, qui doit témoigner jeudi devant le comité parlementaire qui doit examiner les raisons pour lesquelles les déplacements en avion et en train ont été chaotiques pendant la période des fêtes.
D’après les informations de Babatundé Lawani et de Margaud Castadère-Aycoberry