Un pont de l’Ascension pour renouer avec le tourisme

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L’année n’a pas été très riche en ponts printaniers, les 1er et 8 mai ayant coïncidé avec un dimanche. Cette parenthèse touristique de l’Ascension portait donc l’espoir des professionnels et beaucoup n’ont pas été déçus. « Par rapport à la même période en 2019, la fréquentation est supérieure d’environ 25 % », estime Jacques Quéguiner qui tient un restaurant sur le vieux port du Conquêt (Finistère).

Le restaurateur évoque aussi des hébergements « bien remplis » et des touristes pas trop regardants sur les dépenses. « Beaucoup ne regardent même pas les prix de la carte, comme s’ils avaient décidé de se faire plaisir pour un premier long week-end », poursuit le restaurateur.

S’il s’attendait à une bonne fréquentation, Jacques Quéguiner se dit cependant surpris de la présence de nombreux étrangers. « Nous sommes au bout du monde ici, sourit-il, et je ne m’attendais pas à revoir si vite des Allemands, des Anglais ou même des Américains. »

Les campings rois de ce pont

Signe peut-être de cette présence internationale, ce message sur les réseaux sociaux d’Eurostar, la compagnie qui exploite les trains entre Londres et Paris en passant par le tunnel sous la Manche : « Nos trains à destination de Paris Gare du Nord sont complets aujourd’hui », a communiqué Eurostar France jeudi 26 mai, demandant aux personnes de ne se rendre à la gare que s’ils avaient déjà un billet pour voyager.

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Ce pont de l’Ascension devrait en tout état de cause mettre du baume au cœur des professionnels du tourisme. « Selon les dernières remontées que nous avons, les taux de fréquentation sont exceptionnels et dépassent les meilleures années de référence », se réjouit Christian Mourisard, président délégué d’ADN Tourisme qui regroupe les comités régionaux et départementaux du tourisme, ainsi que les offices de tourisme en France.

Selon ce dernier, les campings sont un peu les locomotives de ces records, mais les gîtes et les chambres d’hôtes font, eux aussi, le plein, autant sur les littoraux que dans les campagnes. Du département de Lot-et-Garonne à la Manche en passant par la Bretagne, l’heure est à la grande détente. « On voit que les gens ont la volonté de consommer et de profiter des beaux jours après avoir été fortement marqués par les épreuves des confinements », dit Hervé Bécam, vice-président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) et lui-même propriétaire d’un hôtel au nord de Brest.

Même à Paris

Ce désir d’évasion s’est traduit concrètement dans les gares et sur les routes puisqu’on évoque plus de 10 millions de Français partis. La SNCF attend notamment plus de 1,6 million de passagers sur les grandes lignes jusqu’à dimanche et de nombreux trains étaient déjà pleins mercredi. C’est même l’adjectif répété par les responsables de la compagnie ferroviaire. Nos trains sont « pleins, pleins, pleins ! » a insisté Alain Krakovitch, le responsable de l’activité des TGV et des Intercités (les trains Corail). De son côté, Bison futé agite ses drapeaux. Après un jeudi rouge sur les routes, dimanche s’annonce comme une journée noire…

Cette frénésie n’épargne pas les métropoles. Si les métros parisiens étaient vides de travailleurs le jeudi 26 mai, les rames n’en ont pas moins été fréquentées par de nombreuses personnes encombrées de valises. Certaines se rendaient vers les gares pour partir, d’autres arrivaient pour arpenter les rues de la capitale. Des touristes français, mais aussi de nombreux étrangers. Les terrasses de café résonnent à nouveau comme une tour de Babel.

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