Dans un précédent article de Médias24, plusieurs opérateurs du secteur privé estimaient que la forte reprise de l’activité touristique ne suffirait pas à égaler les 13 millions de visiteurs réalisés en 2019, mais que l’objectif d’atteindre, voire de dépasser un niveau de recettes voyages de 78 MMDH était accessible.
Les recettes des neuf premiers mois de 2022 en hausse de 3,4% par rapport à celles de la même période de 2019, année de référence avant la crise
Cette hypothèse nous a été confirmée par la ministre du Tourisme, pour qui tout laisse à penser que l’année 2022 s’achèvera avec des recettes égales ou supérieures à celles de l’année 2019.
« Sachant que le secteur du tourisme est le cinquième plus grand pourvoyeur de devises pour notre pays, on s’est rendu compte dès la reprise de l’activité, à savoir le 7 février 2022 avec la réouverture des frontières, que les recettes voyages du secteur touristique ont maintenu un rythme accéléré de croissance. »
« Une dynamique qui a permis de récupérer, à la fin du mois d’août, 99% des recettes de la même période de 2019, et de dépasser celles de janvier-septembre 2019 avec une croissance de 3,4%, soit 62,2 MMDH durant les neuf premiers mois de 2022 contre 60,38 MMDH pour la même période de 2019″, a précisé la ministre.
« De plus, ces recettes voyages ont plus que doublé par rapport à janvier-septembre 2021, avec 24.901 MDH à fin septembre et une hausse de 136,3% par rapport à la même période de 2020 », nous a expliqué Fatim-Zahra Ammor, laissant entendre que 2022 dépasserait les recettes de 2019.
Ravie de ces performances, la ministre tient à souligner qu’elles sont d’autant plus exceptionnelles que les frontières ont été fermées durant les cinq premières semaines de l’année.
Les touristes dépensent davantage
Selon une autre source requérant l’anonymat, ces chiffres, qui ne concernent « en réalité que huit mois d’activité, voire six ou sept », montrent que les touristes étrangers de séjour (TES) et les MRE dépensent beaucoup plus que leurs prédécesseurs, ou que lors de leurs précédents séjours.
« Entre janvier où les frontières aériennes étaient fermées et les mois de février et mars où le Maroc n’avait pas encore repris sa place de choix dans les programmations internationales, le nombre des arrivées est encore très loin de celui de 2019, mais malgré cela, les recettes ont explosé », s’étonne notre interlocuteur, qui explique ce phénomène par la soif de voyager après deux années de crise.
« Dans le viseur, 10 millions de visiteurs pour 80 milliards de recettes »
« Entre les vacances scolaires de la Toussaint qui ont drainé de nombreux visiteurs européens et l’importante hausse de leur budget voyage, le Maroc n’aura aucun mal à dépasser à la fin de 2022 les 78 milliards de dirhams réalisés en 2019, et peut-être même atteindre les 80 milliards de dirhams. »
« Sachant que la ministère pense que le Maroc accueillera à la fin de l’année environ 80% des 13 millions de visiteurs de 2019, le secteur privé table également sur 10 millions d’arrivées étrangères. »
« Si vous faites le calcul, cela veut dire qu’en 2022, chacun des 10 millions de visiteurs aura dépensé 8.000 dirhams contre seulement 6.000 DH pour chacun des 13 millions de 2019 », conclut l’opérateur. Il ajoute que le Maroc devrait dépasser le cap des 100 milliards de dirhams de recettes dès 2023.