En cette fin d’année 2022, les guides touristiques, agences de voyage et autres acteurs du secteur dégainent leur sélection de destinations à visiter absolument en 2023. La maison d’édition de guides Fodor’s prend le contrepied de cette tendance et a publié, cette année encore, le top 10 des endroits où ne pas mettre un orteil dans le monde l’année prochaine.
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Si le guide Fodor’s recommande d’éviter ces destinations, ce n’est pas car elles manquent d’intérêt, bien au contraire. Le point commun de ces villes, régions et même pays où ne pas se rendre en 2023 est qu’ils sont tous concernés par le tourisme de masse, que subissent les populations locales et qui abîme leur environnement.
“Malgré tout le bien qu’il peut faire (…), le tourisme contribue de manière significative au changement climatique. Trois ans après l’entrée du mot “Covid” dans notre vocabulaire quotidien, les chiffres du tourisme entre avril et juillet 2022 ont dépassé les niveaux d’avant la pandémie”, justifie la maison d’édition sur son site.
“Les voyages représentent actuellement environ 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et devraient augmenter d’ici 2030. De nombreux effets du surtourisme ne sont pas encore quantifiés : stress sur les chaînes d’approvisionnement, destruction de l’habitat faunique et surpeuplement. À mesure que le changement climatique s’intensifie, les dommages peuvent rendre les destinations populaires inhospitalières pour les voyageurs et faire chuter leurs économies”, peut-on aussi lire.
D’où cette “No List” qui met en évidence les destinations à reconsidérer en 2023, classées dans trois catégories principales : les spots naturels qui auraient bien besoin d’un break, les spots culturels en proie à la surpopulation et à l’épuisement des ressources, et les endroits à travers le monde déjà touchés par une crise de l’eau.
Calanques, lacs et autres villes à fuir en 2023
Il ne s’agit ni d’un boycott ni d’une interdiction mais d’un “appel aux voyageurs à bien réfléchir aux choix que nous faisons. Nous pouvons avoir un impact positif sur ce monde que nous aimons tant”, selon la maison d’édition.
Les falaises d’Etretat, qui ont attiré trois fois plus de touristes que le nombre d’habitants de la ville cette année, sont citées, de même que le Parc national des Calanques, près de Marseille, qui a instauré un quota de visiteurs quotidiens, avec réservation obligatoire, cet été.
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Aux Etats-Unis, le lac Tahoe subit de plein fouet le nombre de croissants de personnes qui circulent autour en voiture, émettant des particules fines qui altèrent la couleur bleu cobalt de ses eaux. Autre problème en Antarctique : malgré un faible nombre de visiteurs annuels – 100 000 tout au plus – le problème est la manière dont ils arrivent, à savoir par avion ou par navire. Ces deux moyens de transport produisent du carbone noir, qui accélère la fonte des glaces.
Deux spots en Italie souffrent eux aussi particulièrement du tourisme de masse : Venise et la côte amalfitaine, des lieux qui sont d’ailleurs bien conscients du problème et prennent régulièrement des mesures pour lutter contre.
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Parmi les autres destinations à éviter se trouvent les Cornouailles, réputées auprès des surfeurs, Amsterdam, mais aussi la Thaïlande. Le guide alerte aussi sur les endroits du globe qui souffrent déjà de la crise de l’eau, à commencer par l’île de Maui, à Hawaï. C’est également le cas des lacs Powell et Mead, sur le Colorado, et de Malaga et de la Grèce à l’échelle européenne.
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