Christian Biancaniello, président de Clévacances France, sera en Lot-et-Garonne ce mardi 3 avril pour une rencontre avec les hébergeurs-adhérents du département. L’occasion d’esquisser avec lui les tendances pour la saison touristique.
Vous êtes aujourd’hui dans le Lot-et-Garonne pour rencontrer les hébergeurs-adhérents de Clévacances. Dans quel but ?
C’est une rencontre avec les professionnels-hébergeurs labellisés Clévacances. Nous sommes le 2e label national. Et cette rencontre se fera avec la structure ADT (L’Agence de développement touristique) qui porte et anime les labels dans le département. Nous rencontrons les adhérents pour leur exposer la stratégie et les chiffres clés, tout l’accompagnement et la profonde mutation.
Comme tout le secteur touristique, Clévacances est aussi en mutation ?
C’est un label qui a été créé en 1995. On labellise et on accompagne les propriétaires, du porteur de projet jusqu’au service après-vente. C’est un accompagnement de tous les instants. On propose aux hébergeurs des partenariats, des services et aussi une plateforme de réservation particulière sur le marché. Contrairement aux “pures plateformes”, on retrouve les coordonnées des hébergeurs sur leurs fichiers, mais on peut aussi réserver et faire un paiement en ligne. C’est de la digitalisation de l’offre, mais sur ce label elle est très particulière. Et elle performe depuis quelques années.
Le tourisme en Lot-et-Garonne est en plein essor depuis deux ans et la pandémie. L’année 2022 sera celle de tous les records ?
Avec le label Gîtes de France, notre implantation elle est dans le milieu rural, semi-rural et la montagne. On a eu pendant les deux ans de pandémie, une évolution du chiffre d’affaires qui était positive et très intéressante. Là, on a une explosion des réservations depuis janvier. On a fait +163% dévolution sur les quatre premiers mois ! On s’est aperçu que les voyageurs ont besoin d’un tourisme différent : la dimension humaine – et c’est ce qu’on cultive avec un tourisme authentique.
L’authenticité, c’est la première des recherches ?
Ceux qui cherchent du label, ce sont ceux qui sont en recherche d’un contact particulier. On n’est pas sur de la “boîte à clé” ou le tourisme urbain, ils veulent rencontrer des habitants. On a peut-être une niche de clientèle qui sont des familles. On a évidemment des retraités, mais aussi cette cible “famille”, c’est notre fonds de commerce. Ils recherchent cette authenticité, mais aussi des rapports humains, des rapports simples. On avait déjà cette tendance mais ça a été amplifié par la pandémie. On n’en était pas forcément conscient, et finalement ça nous donne des indicateurs pour mieux le promouvoir. Les labels, c’est de l’ancrage territorial. Toute la gouvernance de Clévacances, ce sont des propriétaires et c’est important. On travaille avec l’association des maires ruraux de France pour aller beaucoup plus loin. Je ne voudrais pas qu’on se fasse une idée de l’explosion de chiffre l’argent n’est pas une fin en soi. Derrière ça, il y a des hommes, des territoires. On s’est aperçu qu’on va pouvoir redécouvrir nos territoires et en faire la promotion. Ça nous ressemble bien. Dans les crises majeures, il y a des opportunités : ç’en est une. Il faut se recentrer sur les valeurs et l’humain, c’est une réalité.
Les hébergeurs, de quoi ont-ils besoin aujourd’hui ?
Le train pour voyager, c’est le train numérique. Il faut des outils. La majorité de notre travail, c’est d’accompagner les propriétaires et de performer dans quelque chose dont ils n’ont pas l’habitude : la qualité rédactionnelle des fiches, l’approche et la configuration des tarifs, etc. Toute cette partie qui, il a 10 ou 15 ans, se faisait par téléphone, maintenant elle se fait par internet. Ce qu’il faut reconnaître dans la réussite des “pures plateformes”, c’est pourquoi les voyageurs consomment de cette façon-là. Il faut faciliter l’accès à l’hébergement. On était en retard, maintenant on ne l’est plus. Il faut faire comprendre au propriétaire, quel que soit son âge, qu’il faut passer par le train numérique. Il n’y a pas d’autres choix possibles. 85 % des séjours sont choisis sur le net et près de 60 % sont payés en ligne. Il faut juste faire cette transition. En même temps, le voyageur peut appeler l’hébergeur. C’est notre différence. C’est complémentaire et indispensable. Notre boulot, c’est de rendre accessible l’offre et surtout la valoriser, et d’aller vers un tourisme plus vertueux.