Qui aurait cru il y a encore quelques années que El Salvador finirait par s’imposer comme une destination surf de classe mondiale ? En novembre dernier, nous sommes partis à la découverte du pays, de ses plages, de ses spots de surf et de ses habitants. Pour l’occasion, Gaspard Larsonneur a délaissé sa Bretagne natale afin d’embarquer avec nous pour un trip exotique. Trip auquel s’est joint la chargeuse canarienne Laura Coviella, collègue de Gaspard à l’époque au sein de la team Protest. Pour immortaliser ces moments de vie, qui mieux que le photographe Bastien Bonnarme pour nous accompagner ? Il sera le 3e mousquetaire.
C’est avec cette équipe que nous embarquons le 9 novembre vers une destination qui pour la plupart d’entre nous, nous était totalement inconnue.
Au départ de Biarritz, seulement Bastien et Surf Session. C’est à trois que nous avons effectué les deux premiers vols à destination de Paris dans un premier temps, puis Mexico. C’est ici, en terres mexicaines, que nous rejoindra Laura Coviella, partie elle depuis les Canaries où elle habite la plupart de l’année quand elle n’est pas en train de surfer un gros swell quelque part. Malgré toutes les contraintes sanitaires liées à une pandémie mondiale qui n’en finit plus, quel plaisir de retrouver le goût du voyage.
Bastien Bonnarme ne sera pas arrivé fatigué sur place.
C’est une fois posés à l’aéroport international Monseigneur Oscar Arnulfo Romero y Galdámez du Salvador, que nous rejoindrons Gaspard, arrivé lui en provenance des Etats-Unis quelques heures avant nous. L’équipe est réunie, le voyage peut commencer.
En sortant de l’aéroport, le choc climatique ne tarde pas à se faire sentir. À peine dehors que nous troquons pantalons, pulls et blousons contre une paire de boardshort et un vieux tee shirt. Terminées aussi les chaussures que nous ne retrouverons qu’à la fin du voyage pour le retour. Sitôt changés, nous avalons la première coco du séjour. La première d’une longue série.
@corinnekutz
En cette première journée, nous mettons le cap vers El Zonte, un spot situé à environ 1 heure de voiture de l’aéroport (ce dernier étant lui-même situé à une cinquantaine de kilomètres de la capitale).
Bien que nous arrivons tard le soir, les dernières lueurs du jours, combinées aux dernières vagues de la journée laissent présager un lendemain radieux. C’est tout excités et impatients d’enfin se mettre à l’eau que nous mettons fin à ce premier jour, non sans avoir déjà goûté la Pilsener, célèbre bière salvadorienne. Gaspard en connaisseur, est conquis !
Palo Verde, à El Zonte
Le lendemain, réveil à 5h dans un décor paradisiaque.
L’hébergement de Palo Verde tient toutes ses promesses, entre cadre idyllique, nourriture incroyable et vagues au pied de la chambre. Après une première session matinale, on profite d’un petit-déjeuner world-class à base d’avocado toast, oeufs brouillés, haricot et riz. La base ici. L’occasion de retrouver Gaspard qui, malgré le fait d’avoir déjà cassé le spot, est sorti de l’eau un peu plus tôt… Oui, quand on ne change pas sa wax d’hiver avant d’arriver dans un pays où l’eau est en moyenne aux alentours de 27 degrés à l’année, on peut être amené à glisser, voire même à fondre ! Gaspard s’en souviendra, El Salvador ce n’est pas le Finistère. Son boardbag de compétition toujours en transit entre les Açores et El Salvador, c’est armé d’un bouchon de stick solaire qu’il passera 1 heure à dé-waxer sa planche.
Par Bastien Bonnarme
Par Bastien Bonnarme
Par Bastien Bonnarme
À peine le temps de digérer que nous enchaînons avec une 2e session. Il faut dire qu’on est les pieds dans le sable et que l’appel d’une eau chaude à 7h du matin ne peut se refuser.
En ce 2e jour de trip, et après avoir profité au maximum de ce cadre paradisiaque, nous mettons le cap à l’est où nous attend “la plus belle vague du pays” : Punta Roca !
Malheureusement pour nous, à notre arrivée, la vague ne fonctionne pas comme on aurait pu espérer. Sans compter que nous sommes arrivés sur place à la pire heure de la journée, entre 11h et 14h… Pourtant, malgré la chaleur, Gaspard et Laura se mettrons à l’eau un peu plus à l’est dans la baie. Certes ce n’est pas la vague que l’on voit déferler en vidéo, mais le duo s’en contentera. Ils ne le savaient pas encore, mais le meilleur était à venir…
Par Bastien Bonnarme
Dans l’après-midi, nous arrivons à Surf City, lieu où se sont tenues de nombreuses compétitions internationales de surf ces dernières années, dont les championnats du monde organisés en mai 2021, étape indispensable à la qualification olympique de Tokyo 2021. On se souvient tous d’ailleurs du titre en individuel de Joan Duru ainsi que de celui de l’équipe de France par équipe. C’est ici, au Papaya Surf Garden de Surf City, que nous posons nos boardbags pour deux jours sur place. Deux jours lors desquels, Gaspard et Laura vont s’essayer à la vague creuse de La Bocana (une des rares gauches du pays) qu’ils vont avoir presque à la perfection ! Une chance quand on sait que la meilleure saison pour la surfer se situe plutôt de mai à octobre. Pourtant, Gaspard et Laura vont se régaler lors d’une session notamment world-class. L’occasion de vérifier que backside, Gaspard est bel et bien l’un des touts meilleurs surfeurs français et que Laura, malgré sa récente blessure survenue lors d’un trip à Puerto Escondido, représente bel et bien l’avenir du surf féminin canarien.
Entre temps, le décor n’a pas bougé. L’eau est toujours à 27 degrés, le soleil et le ciel bleu sont toujours là et les cocotiers continuent de pousser. On ne rappellera jamais assez le bonheur en plein mois de novembre de troquer la 4/3 pour le boardshort.
Par Bastien Bonnarme
Par Bastien Bonnarme
La vue depuis le Papaya Surf Garden est imprenable.
À 100 mètres sur la gauche, on peut apercevoir le spot de la Bocana, quand à 300 mètres sur la droite, le spot de El Sunzal se dévoile sous nous yeux. El Sunzal où nous nous offrirons quand même une session avant de repartir même si la vague, plus accessible, plus molle et plus propice au longboard, ne sera pas le choix privilégié de Gaspard.
Il faut dire que lui et Laura se seront offerts une Bocana de rêve qui restera sans aucun doute (pour eux en tout cas), la plus belle session du voyage. Pour nous, la Bocana sera surtout synonyme de leash cassé et de belle frayeur sur les rochers. Quant à El Sunzal, on s’en rappellera comme du spot sur lequel nous aurons eu la chance d’apercevoir à quelques mètres du bord, un sacré Marlin qui nous aura rappelé à quel point l’endroit est riche en faune marine.
Par Bastien Bonnarme
El Sunzal
Par Bastien Bonnarme
Par Bastien Bonnarme
Nous profitons de notre présence à Surf City pour aller rendre visite à l’un des très rares shapeurs du pays, le seul à avoir une machine de shape. L’échange est passionnant, surtout quand on sait que le surf est tout nouveau dans le pays.
Impossible aussi de repartir d’ici sans avoir déambulé dans les rues en descendant quelques Pilsener. On est alors loin de l’image anxiogène que pouvait à une époque dégager le pays, même s’il est important de rappeler que Surf City reste un endroit ultra sécurisé par l’armée. Et si les années sombres semblent appartenir au passé, les hommes cagoulés et lourdement armés sont là pour nous rappeler que ce n’était pas il y a si longtemps que ça.
Par Bastien Bonnarme
Avant de continuer notre route à l’est, nous ferons un aller-retour vers la capitale afin d’assister à un match de foot de l’équipe nationale. Face à la Jamaïque, El Salvador disputait en effet ce soir-là un match qualificatif pour la prochaine Coupe du monde qui aura lieu en novembre prochain au Qatar. L’occasion ici de vérifier par soi-même l’ambiance mythique qui règne dans les stades d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud.
Le lendemain, nous continuerons notre route vers l’est donc en mettant le surf de côté pour une journée. En effet, c’est dans les Mangroves de Bahia de Jiquilisco que nous nous enfoncerons. Les plus grandes du pays ! Et les plus grandes jamais observées tout court pour nous autres Français. Un endroit qui abrite un nombre incalculable d’espèces d’oiseaux de mer, pour la plupart toutes menacées d’extinction.
Puerto Barillas
Par Bastien Bonnarme
Accueillis à Puerto Barillas, au coeur d’une hacienda XXL à faire pâlir de jalousie Pablo Escobar, nous aurons la chance d’embarquer en fin de journée sur une pirogue afin de se balader dans la mangrove et de filer observer au niveau de l’embouchure avec l’océan, l’un des plus beaux couchers de soleil qu’il m’aura personnellement été donné d’observer.
De cet hacienda nous retiendrons le cadre atypique où se mélangent mangroves et volcans. Un spectacle grandiose que Bastien aura réussi pour notre plus grand bonheur à immortaliser depuis les airs. Une parenthèse nature au coeur d’un trip riche en surf. Une parenthèse lors de laquelle nous aurons aussi la chance de visiter une fabrique de cacao en plus d’apercevoir notre premier crocodile du voyage.
Par Bastien Bonnarme
Par Bastien Bonnarme
La suite de ce voyage au prochain épisode !
Un épisode que nous vous proposerons le mois prochain, toujours sur surfsession.com avec au programme notamment, Playa Las Flores, l’un des plus beaux spots du pays. Spot que Gaspard et Laura ont fracassé en petit comité.