Le tourisme international au Cambodge en panne de rebond ?

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1 million de touristes internationaux cette année, 2 millions en 2023 et un retour à la fréquentation d’avant Covid – un peu plus de 6 millions –  pas avant 2026/2027 : le retour aux années fastes pour les professionnels du tourisme ira, selon les prévisions officielles, à la vitesse d’un éléphant fourbu.

 

La reprise rapide du tourisme chinois avait été espérée pour tourner promptement la page des chiffres faméliques et déprimants des années 2020/2021. 

 

Mais, jusqu’à présent, la politique zéro Covid des autorités de Pékin avec quarantaine obligatoire pour tout arrivant dans le pays – locaux comme étrangers – a fermé le robinet à touristes chinois. 

À ce coup de froid sur le tourisme régional est venue s’ajouter la guerre en Ukraine et ses conséquences inflationnistes dans le monde entier, avec en particulier la hausse des carburants.

On envisageait bien que les touristes internationaux hors Asie mettraient du temps à se remettre à voyager sur de longues distances de crainte de se retrouver coincés à l’autre bout du monde en cas de rebond épidémique brutal.  Mais le nouveau contexte géopolitique et économique ouvert par la crise russo-ukrainienne est venu encore compliquer le réamorçage du tourisme international de masse.

 

Il n’empêche que, cette année, les compagnies aériennes ont été surprises par l’afflux massif de voyageurs sur les vols internationaux à tel point que certaines ont remis en service leurs Airbus A-380 à deux ponts qu’elles avaient retiré de leurs tableaux de services en raison de leur coût d’exploitation trop élevé. 

Ce rebond imprévu a été attribué par les professionnels à un phénomène de rattrapage, après deux années noires de restrictions de mouvement.

 

Cependant, au vu des prévisions officielles, on peut s’interroger : le Cambodge ne serait-il pas en train de passer à côté du rebond ?

Pourtant l’attractivité du royaume reste forte. Les temples d’Angkor figurent toujours au top des destinations mondiales préférées. Et Siem Reap vient d’être classée 15e parmi les 25 meilleures villes touristiques au monde dans la dernière enquête de Tourist + Leisure diffusée au début de mois.

Plus encore, le Cambodge n’en finit pas de récolter des lauriers pour la gestion de la pandémie et pour sa rapidité à mettre fin aux restrictions d’entrée sur son territoire. Mais cela ne suffit manifestement pas à le propulser en tête des destinations touristiques de l’après – ou presque après, soyons prudents – Covid-19.

 

C’est rageant. 

Peut-être faut-il y voir l’inadéquation du royaume avec la demande du moment des touristes hors-Asie: une offre touristique complète, cocktail de culture, de détente et de nature, et, surtout, à portée d’un vol direct.

Dans l’avant-Covid, les acteurs institutionnels nationaux du tourisme ont paru se contenter du flot continu des visiteurs chinois se déversant directement à Siem Reap pour des voyages express à moindre frais. 

La crise du Covid a montré que cette politique du moindre effort a nui à la mise en œuvre d’une stratégie de développement à long terme d’un secteur économique de premier plan pour le Cambodge. 

 

Peut-être n’est-ce pas étranger au trou d’air annoncé dans la fréquentation…

 

 

Pierre Gillette

 

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À bientôt.

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