Loin de la foule, des files d’attente et des grands lieux touristiques, la Catalogne c’est aussi des réserves naturelles, des villages de vignerons, de bergers, des ateliers de production de savons ou encore des itinéraires à vélo au milieu des montagnes. Une forme alternative de tourisme, dans l’intérêt du visiteur, des résidents, et de l’environnement.
« La Catalogne c’est beau, mais il y a trop de monde, c’est devenu un repaire à touristes, difficile d’y rencontrer des Catalans l’été !« . Qui n’a pas déjà entendu cette phrase, en particulier de la part de visiteurs étrangers ? Une image qui colle à la peau de la région où plus de 19 millions de touristes posent leurs valises chaque année.
Pourtant, en s’éloignant un peu des grandes villes et des clichés, en prenant le temps de découvrir la culture et le patrimoine local au contact de la population, le touriste découvrira une toute autre Catalogne. Et c’est ce que cherche à promouvoir la région, avec le concept du « slow tourism » (tourisme lent). « C’est une manière différente de voyager, où la priorité est mise sur le lien avec les locaux, la découverte de leur quotidien, leur gastronomie ou encore leurs traditions. Le tout sans stress et en prenant son temps, ce qui implique un changement total d’attitude » explique Meritxell Omella, directrice et guide au sein de l’agence d’écotourisme El Brogit.
Photo : Catalunya Experience
« Découvrir le quotidien d’un berger »
« Tant du point de vue de l’offre que de la demande, nous mettons l’accent sur l’authenticité, la durabilité, et l’émotion », précise l’office de tourisme de Catalogne. Se balader en voilier sur les îles Medes, unique réserve marine de Catalogne, suivre un berger en train de travailler et écouter ses anecdotes, faire une visite guidée en compagnie de producteurs locaux pour découvrir des plantes aromatiques et médicinales, déguster des fromages de montagne aux côtés d’un éleveur…Autant d’activités qui permettent une immersion au sein de la culture locale, en petits groupes et en échangeant directement auprès de la population catalane.
Un apprentissage permanent, un enrichissement culturel mutuel, mais également économique « Nous cherchons aussi à créer un impact économique positif pour les communautés locales, mais sans engendrer de dommages sur l’environnement« , souligne la guide touristique. Une nouvelle philosophie de voyage où les transports en commun sont privilégiés ainsi que les itinéraires à vélo, à l’heure où le tourisme de masse est accusé de détruire l’environnement.
Photo : Catalunya Experience
Plusieurs espaces naturels en Catalogne ont d’ailleurs décidé d’instaurer des quotas de visiteurs durant certaines périodes de l’année, afin de préserver les lieux de l’activité humaine intense. Le parc de Montseny, de Cap de Creus ou encore le parc naturel de la Montagne de Sel à Cardona limitent leurs activités et leurs accès durant l’été notamment.
Des expériences exclusives
Une initiative qui s’inscrit dans un projet de coopération transfrontalière impliquant l’Egypte, la Grèce, l’Italie, la Jordanie, la Palestine, et la Catalogne, seule région d’Espagne à y participer pour le moment. Il s’agit ainsi de mettre en place un « tourisme durable en proposant des expériences exclusives qui ajoutent de la valeur au patrimoine et à la culture locale« , explique l’office de tourisme de Catalogne.
Le slow tourisme, une alternative qui se généralisera à l’avenir, et permettra de réconcilier une partie des locaux fâchés avec le tourisme « ceux qui y participent sont toujours très accueillants, et intègrent rapidement les visiteurs dans leurs activités « , conclue Meritxell Omella. Loin du cliché des touristes irrespectueux cherchant seulement à faire la fête et aller à la plage, et de l’image des Catalans hostiles à tout visiteur, le slow tourisme fait de plus en plus d’adeptes en Espagne. Étrangers et locaux sont peut être plus similaires qu’on ne le pense.