Covid, Ukraine : l’assurance voyage plus importante que jamais

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Voyager à l’étranger n’a jamais été soumis à autant d’aléas. Avant de partir, vérifiez les garanties assistance et rapatriement de votre carte bancaire et souscrivez, le cas échéant, un nouveau contrat.

Automne 2021. Le séjour à Dubaï de Benoît et Sandra s’achève et ils sont testés positifs au Covid-19. Quarantaine obligatoire pour rentrer en France, ils doivent s’isoler plusieurs jours dans un hôtel qui leur présente la note de 1.500 euros à régler. «Heureusement, ils avaient souscrit une assurance voyage qui les a remboursés rapidement», raconte cette directrice d’une agence de voyages parisienne.

Une mésaventure vécue par de nombreux voyageurs depuis le début de la pandémie de Covid-19. Sans parler des milliers de séjours annulés à cause des frontières fermées. Assurance ou pas, dans ce cas de figure, ce sont les compagnies aériennes ou les voyagistes qui ont dû proposer a minima un avoir et, au bout de dix-huit mois, rembourser les voyageurs. L’histoire se répète avec la guerre russo-ukrainienne : en raison de la fermeture de l’espace aérien russe, tous les vols et séjours en Russie ont été suspendus «jusqu’au rétablissement de la paix en Ukraine», selon le syndicat des tour-opérateurs français (Seto).

Fini l’insouciance pour les voyageurs ! La pandémie de Covid-19, puis la guerre en Ukraine nous ont brutalement plongés dans un nouveau monde où il devient compliqué de voyager en simple touriste. Partir en vacances à l’étranger, en particulier hors de l’Union européenne, ne s’improvise plus. Aux visas et formalités administratives s’ajoute désormais la question cruciale de l’assurance voyage.

C’est ce que martèle le ministère des Affaires étrangères sur son site diplomatie.gouv.fr : «Avant de partir en voyage, il est indispensable de vérifier la couverture et la validité de son contrat d’assistance rapatriement et de son assurance maladie.» Un conseil à ne pas prendre à la légère car «en cas de maladie, d’accident grave, d’évacuation sanitaire ou de décès, l’ambassade (…) ne prendra pas en charge les frais liés engendrés», précise le Quai d’Orsay.

En Europe, le réflexe CEAM

Pour tout voyage en Europe ainsi qu’en Suisse et au Royaume-Uni – même depuis le Brexit -, votre Carte européenne d’assurance maladie (CEAM) sera votre plus précieux allié. Prenez garde aux subtilités. Si, dans le pays visité, les soins sont payants, vous devrez avancer les frais et, de retour en France, demander le remboursement à l’Assurance maladie en remplissant le formulaire Cerfa n° 12267.

Les plus prudents souscriront une assurance voyage pour leur destination européenne, mais cela reste facultatif. Ça l’est beaucoup moins pour les destinations plus lointaines. Longtemps optionnelle (seuls une poignée de pays l’imposaient comme la Chine, Cuba ou la Russie), l’assurance voyage est devenue obligatoire depuis la pandémie de Covid-19 dans de nombreuses destinations, y compris les plus touristiques comme la Thaïlande ou l’île Maurice. Cette assurance doit couvrir les frais médicaux (jusqu’à 50 000 dollars en Thaïlande !) et la prise en charge des frais de quarantaine. N’oubliez pas cette «attestation Covid» quand vous vous envolez vers ces destinations.

L’assurance annulation du voyage, quant à elle, se déclenche si vous attrapez le Covid-19 avant de partir. Au moment de souscrire, lisez bien les motifs d’annulation : le diable se cache parfois dans les détails.

Enfin, «la peur de voyager n’est pas couverte, précise Catherine Diboues, responsable voyage chez Allianz Partners. Il doit y avoir un motif imprévisible et indépendant de la volonté du voyageur». Ainsi, même si la recrudescence de l’épidémie de Covid-19 ou des tensions géopolitiques dans votre pays de destination vous inquiètent, vous ne bénéficierez d’aucune indemnisation si vous décidez de ne pas partir. Vous ne serez remboursé par la compagnie aérienne ou le voyagiste que si les vols sont annulés ou les frontières fermées.

Carte bancaire : quelles garanties ?

Peut-on se contenter des assurances de sa carte bancaire ou faut-il souscrire une assurance voyage dédiée ? À vous de réaliser, au préalable, un audit des garanties de votre carte bancaire. De façon générale, leurs indemnisations sont plus limitées. Les cartes Visa et Mastercard standard prennent en charge le rapatriement à hauteur des frais réels mais plafonnent les frais médicaux à 11.000 euros, niveau insuffisant lorsque l’on sait qu’une journée d’hospitalisation peut atteindre jusqu’à 3.000 euros dans certains pays. Les porteurs de cartes Visa Premier ou Mastercard Gold sont un peu mieux lotis avec des frais médicaux indemnisés jusqu’à 155.000 euros et une responsabilité civile à l’étranger (inexistante pour la version standard) jusqu’à 2 millions d’euros.

Avec les cartes plus haut de gamme (American Express, Infinite), vous bénéficierez de plafonds un peu plus élevés. Enfin, le forfait souscrit auprès de votre banque vous accorde peut-être des services supplémentaires : retard d’avion, perte ou vol des bagages ou des papiers d’identité, services de conciergerie, etc.

À noter que le risque Covid n’a été pris en charge que récemment par certaines cartes bancaires (pas toutes !) qui délivrent parfois les fameuses «attestations Covid» exigées par certains pays. Autre impératif : la plupart du temps, le voyage doit avoir été réglé avec la carte.

Les contrats spécifiques

Selon votre destination ou le montant de votre voyage, une assurance voyage dédiée mérite réflexion. Outre des plafonds de garanties bien plus élevés (200.000 euros, voire plus) en phase avec la réalité des frais médicaux à l’étranger, la plupart d’entre elles proposent une assurance «retour différé» – en cas de quarantaine – indemnisant environ 100 à 150 euros par nuitée d’hôtel et par personne ainsi que le nouveau billet retour.

Autres avantages : une flopée de services parfois bien utiles comme la téléconsultation médicale chez Allianz Voyages. À l’autre bout du monde, un médecin français peut alors vous délivrer une ordonnance rédigée en anglais. Vous bénéficierez aussi parfois du service alerte vol, de l’accès au lounge de l’aéroport ou d’un virement immédiat de 50 euros en cas de retard de vol pour patienter, d’une assistance en cas de perte des papiers d’identité, etc. Le vol des bagages, lui, n’est pris en compte que pendant l’acheminement mais pas pendant votre séjour. Enfin, ces assurances spécifiques couvrent mieux le rapatriement en urgence, par exemple en cas de décès dans votre famille en France.

Un surcoût de 5 à 10 %

Reste la question du coût. Il dépend de multiples critères : la destination, la durée du voyage (week-end prolongé, moins de trois mois et plus de trois mois), l’âge des assurés, et bien sûr, le prix du voyage ainsi que l’option annulation, qui représente une part importante de la prime. Comptez un surcoût de 5 à 10 % du montant du voyage en moyenne. Parfois plus (voir ci-dessous).

Trois solutions pour la souscrire : dans votre agence de voyages, en ligne au moment de la réservation ou directement sur les sites Internet d’assureurs (Allianz Partners, Mutuaide, Axa, Europ Assistance, etc.), de courtiers spécialisés (April, Assur-Travel, Chapka, AVA, ACS, etc.), voire de comparateurs (Assurland, Lesfurets.com, Insurly, etc.).

Les différences de prix sont surtout liées aux garanties proposées. Vérifiez-les scrupuleusement. Enfin, dernier conseil pour les grands voyageurs qui se déplacent plusieurs fois dans l’année : prendre une assurance annuelle s’avère beaucoup plus économique.

Assurance annulation : et si vous attrapez le Covid, elle fonctionne !

Serez-vous remboursé si vous attrapez le Covid-19 avant de partir ? Oui, si vous avez souscrit l’option annulation – en même temps ou au plus tard 48 heures après avoir acheté votre billet d’avion ou votre séjour.

Notre conseil : en groupe ou en famille, organisez-vous pour souscrire un seul contrat d’assurance annulation qui couvrira tous les membres même si un seul est positif au Covid-19 avant le départ.

Enfin, si vous êtes assurés, effectuez un test PCR avant de partir même si ce n’est pas imposé. Mieux vaut se faire rembourser et reporter un voyage si vous êtes déclaré positif au Covid-19 que de se faire dépister à l’arrivée à l’aéroport (comme c’est exigé par exemple à l’île Maurice ou en Thaïlande) et passer ses vacances coincés dans un hôtel en quarantaine.

Trois devis d’assurance voyage à la loupe 

Un séjour en Thaïlande

Un jeune homme de 25 ans

. Séjour d’un mois en Thaïlande en juillet

. Montant du vol aller-retour sec : 800 euros

Prix de l’assurance voyage :

Avec annulation : 110,65 euros

Sans annulation : 94,65 euros

Notre avis. Le prix de l’assurance avec l’option annulation représente 13 % du prix du billet d’avion, mais le surcoût par rapport à une assurance sans l’option annulation n’est que de 16 euros et le risque d’être positif au Covid-19 avant de partir n’est pas à négliger pour ce jeune homme. Il sera, en plus, couvert des frais de santé ou d’hospitalisation qui sont très élevés en Thaïlande.

Un couple à l’île Maurice

Un couple de 50 et 52 ans

. Séjour de 15 jours à l’Île Maurice en juin

. Montant total du vol aller-retour et du séjour en club : 5 000 euros

Prix de l’assurance voyage :

Avec annulation : 239,78 euros

Sans annulation : 139,78 euros

Notre avis. Pour moins de 5 % du prix complet du séjour, l’assurance voyage avec l’option annulation mérite d’être étudiée. Si l’un des deux voyageurs tombe malade du Covid-19 juste avant le départ ou est hospitalisé pour un autre motif, le voyage sera remboursé. Dans le cas contraire, ce couple peut faire une croix sur les 5 000 euros déboursés pour le voyage (à supposer qu’aucun des deux ne décide de partir).

Une famille aux États-Unis

Un couple (42 ans et 45 ans) avec deux enfants (10 ans et 12 ans)

. Séjours de 15 jours aux États-Unis en août

. Montant total du vol aller-retour sec : 3 000 euros

Prix de l’assurance voyage :

Avec annulation : 362,78 euros

Sans annulation : 302,78 euros

Notre avis. À 60 euros près, l’option annulation voyage est à considérer d’autant plus que le risque d’attraper le Covid-19 ou de tomber malade avant le départ est, ici, multiplié par quatre. Aucune hésitation à avoir pour assurer ce voyage en famille aux États-Unis où la facture hospitalière peut vite atteindre des milliers de dollars. Les garanties d’une carte bancaire sont largement insuffisantes.

Source : Allianz Partners (source pour les 3)

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