Rassemblés devant le siège du ministère du Tourisme à Rabat à l’appel de l’Association nationale des agences de voyages (ANAV), près de 200 voyagistes ont appelé à l’ouverture des frontières du Maroc, fermées depuis le 29 novembre et au moins jusqu’au 31 janvier.
“La fermeture nous assène un coup très dur puisque nous sommes maintenant à l’arrêt alors que nos charges sont toujours fixes”, a déploré Mimoun Azzouzi, propriétaire d’une agence de voyage à Témara, près de la capitale.
“Nous avons été obligés de fermer à cause de la pandémie et malgré ça, nous avons maintenu les salaires de nos travailleurs”, a-t-il expliqué à l’AFP.
Un plan de soutien au tourisme marocain
Ces voyagistes se disent “exclus” du plan de soutien au tourisme de deux milliards de dirhams (190 millions d’euros) approuvé le 18 janvier par le gouvernement.
L’aide prévoit le versement d’une indemnité de 2.000 dirhams (190 EUR) par mois durant le premier trimestre 2022 pour l’ensemble des employés de ce secteur qui pesait près de 7% du PIB marocain en 2019.
L’Etat a décidé d’allouer également un milliard de dirhams (95 M EUR) en soutien aux hôteliers pour préparer la reprise d’activité (entretien, rénovation, formation, etc.).
Ces mesures n’apaisent pas la colère des opérateurs qui ont aussi manifesté mercredi à Marrakech, la capitale touristique du royaume chérifien, ainsi que dans d’autres villes touristiques comme Essaouira, sur la côte atlantique, Erfoud et Zagora (sud), près de la frontière algérienne, selon les médias locaux.
“Préserver la santé des citoyens marocains”
“Le peuple veut la réouverture des frontières”, scandaient des centaines de protestataires, sinon davantage, à Marrakech, selon des vidéos publiées sur Facebook.
Interrogé lundi au parlement, le chef de la diplomatie Nasser Bourita a estimé qu’il était “important de rouvrir les frontières aériennes comme il est important de suivre l’évolution de la pandémie”.
“L’ouverture des frontières est importante mais demeure liée à la garantie des conditions nécessaires, à même de préserver la santé des visiteurs et des citoyens marocains”, a plaidé M. Bourita.
La fermeture de l’espace aérien soulève les protestations de l’importante diaspora marocaine, d’autant que des compagnies de jets privés opèrent à des prix exorbitants — plus de 10.000 euros par passager pour un aller simple vers le Maroc –, selon des sites d’information et des témoignages sur les réseaux sociaux.
Si le pic des contaminations au variant Omicron du Covid-19 semble avoir été atteint pendant la semaine du 17 au 23 janvier, selon le ministère de la Santé, les autorités s’inquiètent d’une hausse des décès et des cas en réanimation.
Le gouvernement doit se prononcer d’ici le 31 janvier sur une possible réouverture des frontières.
D’autres manifestations sont prévues en cas de maintien de la fermeture de l’espace aérien marocain.
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