Traditions méso-américaines, sagesses orientales, fusions spirituelles new age : le Mexique fascine un genre spécial de touristes, des voyageurs en quête d’eux-mêmes à l’écart d’un monde en crise.
L’année dernière, près de 32 millions de touristes sont venus au Mexique.AFP
Publié: 7 septembre 2022 à 21h30
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Première étape : Tepoztlan. À une heure de Mexico, ce beau village au pied d’une montagne attire des visiteurs d’un week-end, des artistes et des intellectuels. La douceur de vivre de « Tepoz » et du bourg d’Amatlan magnétise aussi des Mexicains et des étrangers à la recherche de « bonnes ondes », loin des villes et des vaccins anti-Covid qu’ils rejettent en bloc.
Un petit tour dans le temazcal
« Ici j’adore les vibrations », raconte Ania, une résidente russe de 31 ans installée au pied de la cordillère du Tepozteco, berceau légendaire du dieu aztèque Quetzalcoatl. « Je ne vois pas beaucoup les informations. Je vis presque là-bas dans la montagne », ajoute la jeune femme, qui préfère en savoir le moins possible sur la guerre en Ukraine. « Ici, les gens sont plus détendus, plus spirituels. Ils vivent en célébrant le jour d’aujourd’hui », conclut Ania dans l’ambiance bon enfant d’un marché bio.
La zénitude de « Tepoz » a un prix. Les hôtels sont plus chers qu’ailleurs (à partir de 50-60 dollars la nuit). Il est aussi possible de dormir dans des « centres holistiques mystiques », des lieux de retraite spirituelle pour pratiquer le yoga et la méditation.
« Depuis la pandémie, beaucoup de gens sont venus vivre à Tepoztlan », assure Alizbeth Camacho, du centre holistique « Luz azul » (« Lumière bleue »). « Des étrangers et des gens de la ville Mexico qui se sont rendu compte que leur énergie allait se bloquer en ville. » Elle propose à ses hôtes des « photos de l’aura » pour visualiser leur énergie, leur karma et leurs chakras (environ 16 dollars). En plein regain, le tourisme new age date des années 70, quand l’anthropologue Carlos Castaneda vendait des millions de livres racontant l’enseignement d’un chaman yaqui, Don Juan Matus, dans le désert de Sonora.
“Je veux vivre et ne plus survivre comme je crois que j’étais en train de le faire”
Cinquante ans après les hippies, la consommation du « peyotl » se négocie encore avec des communautés comme les Wixareka. L’accès aux paradis artificiels est encore plus simple à San José del Pacifico dans les montagnes du Oaxaca.
Il suffit de trouver un « guide » pour un « trip » à plus de 2 500 mètres d’altitude, comme Pedro Ramirez, qui accompagne dans la montagne quatre Mexicains et trois jeunes étrangers. « Cela va être un voyage intérieur », prévient-il en présentant les champignons. « Vous allez peut-être avoir peur au début, mais au bout de 10 à 15 minutes, vous allez rire, et peut-être pleurer un peu. »
« Je cherche des réponses et l’acceptation après la mort de mon époux », explique avant le « voyage » Araceli Perez, dont le mari médecin est mort du Covid en mai 2020. « Je veux vivre et ne plus survivre comme je crois que j’étais en train de le faire », ajoute-t-elle, une semaine après l’expérience hallucinogène, radieuse de se sentir « bien mieux ».
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