Points communs des contrats ici étudiés: en plus de générer des milliards d’euros de cotisations annuelles (près de 5 milliards rien que pour l’assurance de crédit immobilier, 500 millions d’euros dans le cas des assurances dédiées aux voyages, et 400 millions d’euros avec celles vendues par les opérateurs mobiles), ils figurent aussi parmi les plus rentables pour les compagnies. Pas étonnant: comme vous le découvrirez, leurs garanties manquent souvent de clarté, et faire jouer la concurrence reste difficile.
Assurances voyage
Alors que la deuxième vague du virus va clouer au sol de nouveaux touristes, il est tentant de souscrire une assurance voyage incluant une option annulation. Certains acteurs du secteur se sont adaptés, en ajoutant à leurs contrats une extension spéciale pandémie. C’est ainsi que chez Air France, la version Multirisque, conçue par Allianz, couvre les voyageurs qui se verraient empêchés d’embarquer par une mise en quarantaine, mais promet aussi de prendre en charge le coût d’une telle quarantaine sur place, tout en donnant accès à des téléconsultations.
Mais attention, un confinement du voyageur est lui explicitement exclu des motifs valables, et la téléconsultation est limitée à deux par voyage. Au Club Med, avec l’assurance Ecran total, développée par Europ Assistance, se voir mis en quarantaine ne suffit pas : pour annuler, il faut avoir été testé positif au Covid dans les quarante-huit heures précédant le départ, ou que des mesures de quatorzaine soient prévues, mais à destination… Et le remboursement ne se fera qu’en bons d’achat. Dans tous les cas, ces garanties sont chères, de 6% du prix du séjour au Club Med, à 10% du billet chez Air France. Sachez en outre que ce sont celles qui génèrent le plus de réclamations: de 5 à 10%, selon le cabinet Valmen consulting, contre 1% pour les garanties d’assistance rapatriement.
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Assurances de crédit immobilier
Encore raté ! De nombreux députés espéraient, à l’occasion de la loi d’accélération et de simplification de l’action publique (Asap), donner enfin le droit aux emprunteurs immobiliers de résilier leur assurance de crédit quand bon leur semble, y compris au-delà de la première année de remboursement. Sur le modèle, donc, de la procédure en vigueur en assurance auto et habitation et, dès le 1er décembre, en assurance santé. Une fois n’est pas coutume, mutuelles et assureurs indépendants militaient pour la mesure. Ils y voyaient l’occasion de piquer des parts de marché aux filiales d’assurance des banques, qui détiennent encore près de 90% du stock. Mais, suite à un lobbying efficace du secteur bancaire, le texte final ne prévoit plus que l’obligation d’informer annuellement, sur un support durable, du droit de changer de contrat à la date d’échéance.
Il faudra donc toujours respecter les deux mois de préavis à compter de la date de signature de l’offre de prêt, dans le cas des emprunts les plus anciens (une autre échéance ayant pu être convenue pour les contrats récents). Un léger progrès, puisque 50% des assurés cherchant à résilier, ignorant tout de la date à prendre en compte, se faisaient jusqu’ici piéger par les délais. Cela n’ôtera toutefois rien à la complexité de l’opération, qui implique de fournir un dossier complet, et de dénicher un nouveau contrat remplissant jusqu’à 11 critères d’équivalence parmi un choix de 18. Même un courtier spécialisé tel que Magnolia essuie 10% d’échecs dans les délégations.
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Assurances de produits high-tech
Ils font partie de la très juteuse catégorie des assurances affinitaires, liées à la vente d’un produit : les contrats dédiés à la couverture des téléphones portables et autres appareils connectés ont de beaux jours devant eux, à en croire la dernière étude du courtier Gras Savoye, qui souligne que la valeur des smartphones à assurer est elle-même… de plus en plus élevée. Seulement voilà, les méthodes utilisées pour placer ces polices ne sont pas toujours des plus recommandables. Régulièrement épinglé par l’association UFC-Que choisir, le spécialiste Sfam (Société française d’assurances multirisques) a ainsi subi, fin septembre, une visite de la répression des fraudes, après avoir écopé l’an passé de la part de la même instance d’une amende de 10 millions d’euros, pour pratiques commerciales trompeuses. L’association assure que les abus se poursuivent, au premier rang desquels des prélèvements d’abonnements forcés, ou des contrats non sollicités difficiles à résilier.
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