Des professionnels de la santé et des groupes de l’industrie demandent à Ottawa de mettre fin à toutes les exigences de test frontalier de dépistage de la COVID-19, alors que le secteur du voyage a du mal à se rétablir deux ans après le début de la pandémie.
Publié le 3 mars
Les modifications apportées aux règles, y compris l’élimination de l’exigence voulant que les voyageurs canadiens entièrement vaccinés doivent passer un test PCR avant leur départ, sont entrées en vigueur lundi.
Les tests antigéniques rapides administrés par un professionnel de la santé restent obligatoires pour les visiteurs étrangers, et pour les Canadiens qui souhaitent éviter une quarantaine à domicile de 10 jours à leur retour.
Lors d’une conférence de presse à l’aéroport de Calgary, lundi, organisée par la Table ronde canadienne du voyage et du tourisme, le vice-président des communications de WestJet, Richard Bartrem, a affirmé que le volume de vols du transporteur restait à la moitié de son niveau de 2019, soit à environ 700 voyages par jour.
« Les Canadiens entièrement vaccinés et les visiteurs entrants ne devraient plus être soumis à des frais de test et à des mesures obsolètes lorsqu’ils rentrent chez eux », a-t-il fait valoir.
Zain Chagla, médecin spécialiste des maladies infectieuses à l’hôpital St. Joseph’s de Hamilton et professeur agrégé à l’Université McMaster, a ajouté que « nous n’obtenons vraiment pas grand-chose avec ce que nous faisons à la frontière, si ce n’est d’augmenter les inconvénients des voyageurs ».
« Chaque variant qui a été une source d’inquiétude est arrivé au Canada et la probabilité qu’une personne contracte la COVID au Canada n’est pas attribuable aux voyages, mais à notre vie quotidienne », a-t-il affirmé.
M. Chagla a noté que les environnements comme les arénas sportifs et les bars et discothèques n’exigeaient pas de test COVID-19.
Il a également souligné que le Royaume-Uni et d’autres pays européens avaient abandonné les exigences de test aux frontières tout en continuant à surveiller les variants dans la communauté par l’entremise de tests locaux et de séquençage du génome.
Trouver une aiguille dans une botte de foin
Le coût et la moindre précision des tests rapides, qui sont néanmoins potentiellement moins chers et plus faciles d’accès que les tests PCR, sont une autre préoccupation.
« Nous savons que les tests rapides à l’ère d’Omicron sont moins sensibles. […] Les individus aléatoires sont moins susceptibles d’obtenir un résultat positif à moins qu’ils ne présentent des symptômes qui durent depuis un certain temps », a expliqué M. Chagla.
Les tests rapides doivent être passés la veille d’un vol prévu ou d’une arrivée à la frontière terrestre.
« La probabilité de détecter un cas positif, c’est comme trouver une aiguille dans une botte de foin. Mais les coûts ne sont pas négligeables, n’est-ce pas ? Les gens paient toujours 20 $ à 50 $ pour ces tests, donc pour une famille de quatre personnes, c’est quelques centaines de dollars supplémentaires dans les tests », a-t-il ajouté.
Le gouvernement fédéral a annoncé plus tôt ce mois-ci qu’à compter du 28 février, les voyageurs aériens et terrestres doublement vaccinés n’auraient plus besoin de présenter un résultat négatif de test PCR, avant leur départ pour le Canada.
Les enfants de moins de 12 ans non vaccinés n’ont plus besoin de s’isoler à leur retour au pays. Et Ottawa a levé son avis général contre les voyages à l’étranger, supprimant un obstacle à l’assurance voyage ainsi qu’un obstacle mental pour de nombreux vacanciers potentiels à l’approche de la semaine de relâche du printemps.
Cependant, le dépistage PCR aléatoire des voyageurs après leur arrivée aux aéroports ou aux points de passage terrestres se poursuit, mais ceux qui sont testés ne doivent plus se placer en quarantaine en attendant leur résultat.
La présidente de l’Association canadienne des agences de voyages, Wendy Paradis, a indiqué lors d’une entrevue que les tests rapides demeuraient un « obstacle inutile » aux voyages familiaux et professionnels.
Les taux d’occupation du Country Inn and Suites de Radisson, à l’aéroport de Calgary, restent inférieurs de 50 % aux chiffres de 2019, a souligné sa directrice générale Leanne Shaw aux journalistes.
Richard Bartrem, de WestJet, a indiqué que les pourparlers avec Transports Canada avaient été « positifs », mais qu’il espère que les tests rapides avant le départ et les tests aléatoires à l’arrivée se termineront d’ici 30 jours.
Note aux lecteurs : Version corrigée d’un article originalement publié le 28 février. Dans sa première version, il était écrit que les voyageurs choisis aléatoirement pour passer un test de dépistage à leur arrivée au Canada devaient se placer en quarantaine en attendant leur résultat, alors que ce n’est plus le cas.