La réouverture totale des frontières prévue samedi dernier n’est pas encore réellement effective. Les mesures d’accompagnement y afférentes sont par ailleurs dénoncées par les professionnels du tourisme. L’interdiction d’utilisation de valises à roulettes comme bagage a main a soulevé le tollé sur les réseaux sociaux, les mesures sanitaires inchangées (confinement, test PCR…) à l’arrivée dans le pays également pointés du doigt pour être un frein pour les touristes.
« Le tourisme à Nosy Be se meurt », a notamment lancé une gérante d’un important hôtel de l’île aux Parfums. La réouverture de l’aéroport de cette ville touristique aux vols internationaux n’est pas encore effective, bien qu’elle ait été annoncée pour le samedi 5 mars dernier. « Il n’y a rien », lance-t-elle avec une moue de déception. L’arrivée des touristes internationaux par voie aérienne, ne sera pas pour demain, s’accordent à dire les acteurs du tourisme de cette ville pourtant à vocation touristique.
Didien Géraldo Randrianjafinirina de l’Office régional du tourisme de Nosy Be confirme dimanche que jusqu’ici, il n’y a que les vols de la compagnie Tsaradia qui desserve l’île aux Parfums. Les vols charters, annoncés samedi dernier par un communiqué conjoint du ministère des Transports, du ministère des Affaires étrangères, du ministère de l’ Économie et des Finances, du ministère de la Santé publique et du ministère du Tourisme ne pourront être effectifs qu’à partir du mois d’avril, indique notre source.
Le communiqué en question précise que « Nosy Be peut accueillir des vols charters à partir de maintenant. Ceux opérés par la compagnie Neos Air (une compagnie aérienne italienne, qui dessert Milan-Nosy be) débuteront en avril prochain avec une fréquence hebdomadaire pendant les deux premières semaines d’opération et pourront s’étendre à deux fréquences par semaine par la suite. Ladite compagnie a déjà déposé un programme auprès de l’aviation civile de Madagascar (ACM) ».
D’autres conditions devront être remplies pour les compagnies aériennes qui veulent exploiter les lignes vers Nosy Be. Ces conditions seraient relatives au non-transport illicite des richesses naturelles malgaches. Réticentes sur certains points du contrat, les compagnies aériennes, hésiteraient alors à signer leurs contrats avec les autorités.
Dans le communiqué diffusé samedi, les ministères concernés précisent que « Pour les autres compagnies aériennes prêtes à desservir Madagascar, des échanges sont en cours afin de pérenniser l’ouverture des frontières. Elles commenceront la desserte après quelques réajustements », sans évoquer les teneurs de ces réajustements.
Les derniers vols internationaux ayant desservi Nosy Be remontent avant mars 2021, après une ouverture de l’espace aérienne pendant quelques mois seulement. Ce, à cause de la recrudescence de l’épidémie de Covid-19 dans le monde et à Madagascar. Depuis, environ un an, le secteur du tourisme est au point mort. Les opérateurs touristiques ont fermé leurs portes. Actuellement, malgré l’annonce de réouverture, les grands hôtels ne sont plus en mesure de recevoir les touristes, faute de moyens leur permettant d’entretenir leurs sites, regrettent nos sources sur Nosy Be.