Tunisie/ Tourisme : Les hôtels pris d’assaut, villas et maisons d’hôtes cherchent preneurs !

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15-08-2022

La saison des congés annuels est déclarée en ce mois d’aout. Après une année de dur labeur, les vacanciers en profitent souvent pour se rafraichir au bord de la mer, en partant en séjour à l’hôtel ou dans un logement pied dans l’eau. Mais avec la forte demande cette année pour les établissements touristiques, suite à l’ouverture des frontières, les hôtels affichent complet notamment en weekend. Qu’en est-il pour les maisons d’hôte et gites ruraux ? Sont-ils encore disponibles ou déjà réservés ?

Retour des Tunisiens de l’étranger

Pour répondre à ces questions, nous nous sommes rendus dans une agence de voyage de très sollicitée par les habitants de la capitale de Tunis. En interrogeant un chargé de réservation sur l’affluence des clients, il nous a indiqué que l’ouverture des frontières avec l’Algérie a changé la donne cette année. « Près de 50% des réservations sont effectuées par des algériens, et des étrangers. Le retour des Tunisiens résidents à l’étranger a contribué aussi à augmenter les ventes de séjour, au niveau des villes touristiques comme Hammamet, Sousse, Mahdia et Djerba. Pour les locaux, leur affluence a doublé par rapport au mois de juillet, vu l’existence de weekends prolongés liés aux congés payés de fêtes nationales ».

Au sujet du dernier week-end du 13 août, il a indiqué qu’à deux jours de la fête de la République quasiment aucun établissement touristique n’était disponible de la gamme 5* et 4*, sauf dans des hôtels peu convoités vu la qualité très moyenne de leurs services, leur emplacement en 3ème voire 4ème position par rapport à la plage…. Il en était de même pour le jour de l’an Hégire qui coïncide avec un samedi.

Un luxe inaccessible aux petits budgets

Ce n’est pas le cas du côté des maisons d’hôte, gites ruraux et maisons pieds dans l’eau. Vu la cherté de la location de ces demeures, notamment les villas avec une capacité d’accueil dépassant les 4 hôtes, la réticence des clients persiste en ce mois d’aout.

Walid, gérant d’une maison d’hôte située à Dar Allouch (Kélibia), nous a confié que les clients hésitent avant de payer de 1200 DT la nuitée pour une villa composée de 4 chambres doubles, avec piscine, et une vue imprenable sur une plage paradisiaque située à 100 mètres de loin. « Sachant que durant les mois de juillet et d’aout, nous exigeons des réservations d’un minimum de 3 nuitées, plus une avance de la moitié du tarif, la plupart des vacanciers hésitent avant de franchir le pas », nous explique le gérant de la maison.

Selon lui, la forte demande des maisons d’hôte provient des clients en quête de calme, de dépaysement et d’intimité, loin de surpeuplement des hôtels. Et cela  a un coût plutôt élevé.

 Les réservations en maison d’hôte demeurent, par conséquent, relativement timides, ajoute-t-il. Walid a souligné aussi qu’il existe une autre raison qui explique la ruée de la clientèle locale vers les hôtels : les facilités de paiement proposées par les agences de voyage qui vont jusqu’à 6 mois pour des séjours vendus à plus de 1000 DT. Un avantage qui n’est pas pris en compte en location.

« Bien au contraire, dans ce secteur, on demande même un chèque de garantie qui vaut le tarif d’une nuitée, qui est tout de suite versé en cas de dégâts, cassures de fenêtre, meubles endommagés…Avec de telles conditions, s’y ajoutent les dépenses pendant le séjour pour la nourriture et le carburant pour les allé/retour, les gens préfèrent éviter ce casse-tête, en optant pour les vacances habituelles dans des établissements touristiques. D’autres, n’y songent même pas, et se contentent d’une journée en famille ou entre amis sur une plage publique. Chacun profite selon son budget, a-t-il conclu.

Walid a  parlé aussi d’une autre maison qu’il gère, située à Hammamet nord, une villa avec un style architectural moderne et épuré, une cuisine de haut standing, 3 chambres, un séjour, avec piscine, un grand jardin, et un gardien. Selon lui, cette maison est louée à 4800 DT la semaine. Je n’ai reçu que deux réservations pour l’instant, mais c’est largement suffisant estime le propriétaire, a précisé le gérant.

« Les clients de la première semaine sont deux couples, les grands parents, leurs enfants et 2 petits enfants, qui vont passer cette période en famille. Ce sont des habitués qui louent chaque année le même logement…Et vu qu’ils sont des Tunisiens résidant à l’étranger, ce montant de 4800 DT vaut réellement près de 1500 euros en le convertissant. Un prix très accessible pour une minorité de clients rares, et présents seulement l’été », souligne-t-il.

Par ailleurs, notre interlocuteur a évoqué l’engouement pour les appartements au centre-ville de Hammamet. « Certaines familles tunisiennes, des couples ou encore des jeunes algériens optent pour des d’habitats dans des quartiers résidentiels loin de la mer, mais qui soient sécurisés et situés dans des villes balnéaires. Ces derniers ayant un budget limité, ne se privent pas des vacances d’été. En étant mobilisés également, la distance ne représente pas une contrainte pour eux. Tant que ça leur revient moins cher, une centaine de dinars la nuitée pour un appartement meublé, ils franchissent le pas…Tout de même, les même conditions de location sont aussi applicables durant la location de ces appartements Low Cost, outre l’interdiction de ramener des hôtes supplémentaires, ainsi que les nuisances sonores sont à bannir … ».

E.B

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